Le Sexe des étoiles

Camille (Marianne Coquelicot Mercier) est une jeune adolescente de 12 ans passionnée d’astronomie. Elle écrit souvent à son père Henri-Pierre (Denis Mercier), lui partageant ses découvertes astrologiques et ses expériences scolaires. Elle espère, de tout cœur, le retour de son père. Quand sa mère lui parle de sa semaine chargée, Camille a la tête dans les étoiles et s’enfuit dans ses rêves.

Le lendemain, Camille fait une présentation orale sur les galaxies. Ses collègues l’ignorent, l’interrompent, et quittent la classe aussitôt que la cloche sonne. Seul Lucky (Tobie Pelletier) reste derrière pour lui parler. Camille lui explique comment les étoiles naissent. Il répond qu'il ne sortirait jamais avec une fille aussi intelligente. Ce soir-là, elle écrit à son père de l'ignorance qui l'entoure.

Un soir, son père revient à la maison après s'être transformé en femme. Maintenant nommée Marie-Pierre, elle revient pour dire adieu à sa fille. La mère de Camille, Michelle (Sylvie Drapeau), tente de lui expliquer que son père n'est plus là. Mais Camille reconnaît tout de même son père dans sa nouvelle identité.

Peu après, Camille rejoint Marie-Pierre à la gare pour lui annoncer qu'elle désire partir pour les États-Unis elle-aussi. Elle lui dit qu'elle est la seule personne qu'elle aime. Marie-Pierre décide de rester au Canada pour sa fille. Plus tard, lorsqu'elles sont chez Marie-Pierre, Marie-Pierre demande à Camille de ne plus l'appeler papa. Camille refuse.

Entre temps, Marie-Pierre visite son ancien laboratoire. Elle tente d'expliquer sa transformation à ses anciens collègues. Ils réagissent négativement, lui disant qu'elle a l'air ridicule.

À l'école, Camille forge un lien d'amitié avec Lucky. Elle lui parle d'astronomie, de son père (un grand scientifique qui habite à New York) et sa transition sexuelle. Lucky tente d'expliquer la transsexualité à Camille en l'emmenant à un club LGBT+. Au club, Camille découvre que Lucky a des relations intimes avec d'autres hommes. Il lui confie qu'il gagne son argent en se prostituant.

Un autre soir, Camille emmène Marie-Pierre chez elle. Elle l'invite dans sa chambre (anciennement le bureau de Marie-Pierre) et lui montre son vieux bureau et ses anciens effets personnels (avant sa transition). Camille garde le passé dans ses mains, refusant d'accepter la réalité. Michelle les trouvent ensemble et jette Marie-Pierre à la porte.

Plus tard, Camille dort chez Marie-Pierre. En se réveillant, elle aperçoit le corps nu de son père. Ce matin là, elle tente de le re-transformer en homme. Marie-Pierre panique et s'enfuie.

Michelle offre de l'argent à Marie-Pierre afin qu'elle quitte Montréal pour de bon. Celle-ci l'accepte. En fin, Marie-Pierre offre à Camille de s'enfuir à New York ensemble mais Camille refuse. Leur relation est brisé.

Le film termine dans la voix de Marie-Pierre. Elle écrit une réplique à la lettre de Camille.

Bien que le film aborde des questions transidentitaires, Baillargeon souligne que ce n'est pas un film sur le transsexualisme. "Ça ne m'intéressait pas un documentaire sur le transsexualisme. [...] Enlève le transsexuel, et tu as une histoire que tout le monde vit. Celle d'une famille éclatée, donnant la vedette à un enfant qui essaie de reprendre contact avec un père trop longtemps absent. Bien des gens peuvent s'identifier au Sexe des étoiles"[1] affirme-t-elle. L'approche fluide identitaire inscrit le film dans un cadre hétéronormatif, où la transsexualité de Marie-Pierre est une métaphore de la différence. Le film démontre les multiples façons dont la différence rend invisible. En bout de ligne, Le sexe des étoiles est un film sur la solitude : les personnages sont seuls bien qu'ils interagissent les uns avec les autres.

Dans le film, on fait appel à l'universalité des identités. On explore des questions identitaires avec Camille et Marie-Pierre. Les deux découvrent, à leur façon, ce signifie être une femme dans une société hétéronormative hostile. Leur relation parent-enfant se construit et se négocie en fonction de leur zone de confort. Au long du film, Camille est incapable d'accepter Marie-Pierre comme femme: elle lui inflige d'anciens souvenirs, refuse de ne plus l'appeler "papa", et tente de la transformer en homme. D'autre part, Marie-Pierre est en conflit entre l'amour qu'elle ressent pour Camille et son désir d'être soi-même. Elle sacrifie, temporairement, sa vie à New York (sa liberté) afin de pouvoir passer du temps avec Camille. C'est deux personnages gravite l'un autour de l'autre, ne pouvant satisfaire à leurs besoins fondamentaux. Le film illustre le besoin fondamentaux d'appartement, de vulnérabilité, et de différence.[2]

• Titre : Le Sexe des étoiles
• Réalisation : Paule Baillargeon
• Scénario : Monique Proulx
• Photographie : Éric Cayla
• Montage : Hélène Girard
• Musique : Yves Laferrière
• Production : Pierre Gendron, Jean-Roch Marcotte
• Pays d'origine : Canada
• Langue : Français
• Format : Couleur
• Durée : 104 minutes
• Date de sortie : 1993

• Marianne-Coquelicot Mercier : Camille
• Denis Mercier : Marie-Pierre
• Tobie Pelletier : Lucky
• Sylvie Drapeau : Michèle
• Luc Picard : J. Boulet
• Gilles Renaud : Jacob
• Jean-René Ouellet : le dragueur
• Kim Yaroshevskaya : la concierge