Le Royaume des dinosaures

Le Royaume des Dinosaures (titre original, Dinosaur Revolution) est un documentaire américain en quatre parties réalisé et conçu par David Krentz et Erik Nelson, et produit par Creative Differences. Le documentaire évoque sous la forme d'animations en image de synthèse l'évolution des dinosaures et d'autres animaux de l'ère secondaire. Il est diffusé pour la première fois sur les chaines Discovery Channel et Science (première diffusion en Septembre 2011). La diffusion du documentaire a rencontré des critiques réservées, qui ont salué la qualité des animations de synthèse, son caractère éducatif, mais ont aussi reproché son manque de sérieux.

Le Royaume des Dinosaures
Titre original Dinosaur Revolution
Genre documentaire animalier
Périodicité hebdomadaire
Réalisation David Krentz et Erik Nelson
Narration Rick Robles
Pays États-Unis
Nombre de saisons 1
Nombre d’émissions 4
Production
Durée 4 × 45 minutes
Format d’image 16/9e
Production exécutive Erik Nelson
Alan Eyres
Brooke Runnette
Société de production Creative Differences
Société de distribution Discovery Channel
Diffusion
Diffusion Discovery Channel
Science
Lieu de première diffusion États-Unis
Date de première diffusion 4 septembre 2011
Site web dsc.discovery.com/tv/dinosaur-revolution

Épisodes

Les gagnants de l’évolution (Evolution's Winners)

L'épisode commence avec deux Inostrancevias lors de l'extinction massive du Permien supérieur. Tous deux disparaissent, mettant fin au règne des gorgonopsiens mais permettant alors aux archosaures (dont, les dinosaures) de commencer à dominer la planète. À travers les péripéties d'une famille d'Eoraptors puis le combat des Cryolophosaurus dans un Antarctique tropical pour finalement arriver à la saison des amours du Gigantoraptor. Vient ensuite le combat d'une famille de Tylosaurus contre une espèce de requin nommé Cretoxyrhina.

L'abreuvoir (The Watering Hole)

Jurassique supérieur, au Portugal. Un petit Allosaurus curieux est intrigué par l'arrivée d'un jeune Dinheirosaurus. Le petit allosaure se fait briser la mâchoire d'un coup de queue par le sauropode mais survit. Des années plus tard, il cohabite avec un Rhamphorhynchus à proximité d'un point d'eau. Il est chassé de son territoire par un Torvosaurus, mais celui-ci est tué lors d'un combat contre des Lusotitans et des Miragaias.

Tactique de survie (Survival Tactics)

Les méthodes de survie de plusieurs dinosaures et un assaut de Beelzebufo sur des petits Majungasaurus.

Fin du jeu (End Game)

Crétacé supérieur (il y a environ 65 millions d'années), la vie d'un groupe de Tyrannosaurus rex et d'autres dinosaures. Plus tard, un astéroïde de 10 km de diamètre percute la Terre de plein fouet sur le Mexique, tuant la quasi-totalité des dinosaures. Les derniers encore en vie luttent dans un monde post-apocalyptique mais finissent par disparaître. Les mammifères survivent au cataclysme et poursuivent leur évolution.

Origine et production

La production de la série commence au printemps 2009 (après plusieurs mois de pré-production)[1] et dure trois ans[2]. La série fut construite autour de plusieurs récits courts et longs prenant place dans différents environnements constituant l'ère mésozoïque. À l'origine intitulée Reign of the Dinosaurs (le règne des dinosaures), la série n'avait pas pour but d'être un documentaire, mais une fiction de six épisodes basés librement sur la bande dessinée américaine Age of Reptiles de Ricardo Delgado, sans narrateur[3].

Chaque épisode devait être accompagné d'un documentaire, appelé Science of Reign of the Dinosaurs, qui présentait des scientifiques expliquant l'histoire, et indiquant ce qui relevait de l'hypothèse ou de la spéculation. À la suite de coupes, et de changements dans la stratégie marketing de la chaîne et de la société de production, la série fut renommée Dinosaur Revolution, et conçu dans un format plus traditionnel d'un documentaire animalier, entrecoupé de brèves explications des intervenants scientifiques. La série fut aussi raccourcie, passant des six épisodes initialement prévus à quatre[3]. Des quatre épisodes originellement conçus, le premier était destiné à montrer la faune vivant dans la formation de Chinle, dans le sud-ouest des États-Unis à la fin du trias, incluant le Coelophysis, le Placerias et le Postosuchus. Toutefois, lors de la production, la séquence fut changée pour montrer à la place la formation d'Ischigualasto en Argentine, et les animaux furent remplacés par Eoraptor, Ischigualastia et Saurosuchus. Pour cette raison, le modèle d'Ischigualastia est basé sur le Placerias précédent[4]. Les scènes montrant le Cryolophosaurus et Glacialisaurus furent tournée à Tenerife[5].

La formation Lourinhã, l'environnement du deuxième épisode

Le second épisode, intitulé The Watering Hole (l'Abreuvoir), était à l'origine destiné à mettre en évidence la formation de Morrison du Jurassique dans l'ouest des États-Unis, déjà présenté dans de nombreux documentaires de dinosaures. Sur la suggestion du consultant scientifique Tom Holtz, le site a été remplacé par la formation contemporaine de Lourinhã au Portugal, et comme pour le premier épisode, certaines espèces ont été remplacés par des équivalents qui évoluaient dans cet environnement. Ce qui a permis de reconstituer pour la première fois des dinosaures tels que Draconyx[4]. De même, la séquence se déroulant en Mongolie au Crétacé (qui a lieu au cours du troisième épisode) a été recréé dans la formation Wulansuhai au lieu de la formation de Djadokhta quasi contemporaine, et plus familière. Ainsi, elle montre les premières scènes de l'espèce Velociraptor osmolskae et du Protoceratops hellenikorhinus au lieu des plus connus Velociraptor mongoliensis et Protoceratops andrewsi[4]. Certains des événements de l'Abreuvoir étaient basés sur les propres recherches de Holtz, comme les scènes mettant en vedette un Allosaurus dont la mâchoire inférieure a été brisée par la queue d'un sauropode[6]. Les animaux qui figurent dans le programme final n'étaient pas tous basés sur des espèces fossiles connues. Certains spécimens, comme le crocodile aquatique de la séquence consacrée à l'Utahraptor et le notosuchien de la séquence consacrée à l'Anhanguera (faisant partie du troisième épisode), sont délibérément non identifiés[4].

Les artistes impliqués dans la production sont le sculpteur et illustrateur David Krentz (qui avait déjà travaillé sur John Carter et Dinosaure)[7],[8], l'auteur de bande dessinée Ricardo Delgado[7],[8], Tom de Rosier (qui avait travaillé sur Lilo et Stitch et Mulan)[8], Mishi McCaig (qui avait travaillé sur Iron Man)[8], Pete Von Sholly (qui avait travaillé sur The Mask et Darkman)[8], et Iain McCaig (l'un des artistes impliqués dans la production de la série de films Star Wars)[7],[8].

La modélisation, les textures, et la peinture des différentes créatures a été faite par Creative Differences avec le logiciel ZBrush[9], tandis que l'animation et le rendu ont été faites sur Maya par diverses autres sociétés qui ont été employées par Creative Differences. Il s'agit notamment de Mokko à Montréal, Kinkajou au Royaume-Uni, Sauce FX, et Hawaii Animations Studios[1]. Hawaii Animation Studios a également utilisé un programme appelé Bakery Relight pour les rendus[10].

Un communiqué de presse de la chaîne Discovery Channel est à l'origine d'une confusion au sujet de la production de la série, ce qui a amené certains à croire que le projet avait été produit par Pixar plutôt que Creative Differences[11].

Coupes et erreurs

Lors de la production, des séquences prévues pour être intégrées dans le programme furent coupées ou abandonnées. Elles devaient mettre en scènes d'autres dinosaures et reptiles fossiles, dont « Megapnosaurus »[12], Placodus, Mixosaurus, Nothosaurus, Iguanodon, Agilisaurus et Prenocephale[13]. Le Prenocephale fut réutilisé comme un pachycephalosaure dans l'épisode final (consacré à la formation de Hell Creek). Une séquence avec un ptérosaure inconnu (sur la suggestion du professeur de biologie Michael Habib) avait également été prévue, mais n'a pas pu être préparée à temps pour la diffusion[14]. Pete Von Sholly, un des artistes ayant participé à la production, exprima des regrets sur la manière dont la production avait été dirigée et sur les coupes qui avaient été effectuées. Selon lui quelques-unes des meilleures séquences avait été abandonnées, les coupes effectuées ne se justifiait pas selon la qualité de l'histoire, mais pour les besoins de la production. Le réalisateur David Krentz maintint que les coupes étaient justifiées par rapport à l'histoire[1].

D'autre part, certaines découvertes scientifiques ont été publiées pendant la production du documentaire, trop tard pour être incorporées dans le programme. David Krentz cite comme exemple la découverte d'une nouvelle nageoire de mosasaure, alors que le mosasaure en image de synthèse avait déjà été réalisé pour le premier épisode du documentaire[15] (le site Web du programme le présente comme un mosasaurus[16], tandis que Krentz a déclaré qu'il s'agissait en fait d'un tylosaurus[15]).

Diffusion

Les deux premiers épisodes du Royaume des Dinosaures sont diffusés sur Discovery Channel le . Les deux derniers avaient été programmés pour le , cependant, par respect pour le 10e anniversaire des attentats du 11 septembre, une déprogrammation de dernière minute les a remplacés par un programme sur les attentats[17]. Ces deux épisodes ont finalement été diffusés sur Science, le [18]. En Amérique latine le programme est diffusé par Discovery Channel sous le titre Reino de dinosaurios les 17 et [19],[20]. En France la série est diffusée sur Discovery Science France le sous le titre le Royaume des dinosaures[21].

Réception critique

Le Royaume des Dinosaures a reçu un accueil réservé de la critique. Brian Switek du Smithsonian critique la basse qualité des animations et le manque de contenu scientifique. Selon lui, il s'agit « plus d'un hommage aux dinosaures, qu'un documentaire scientifique »[22]. Linda Stasi, critique de télévision pour le New York Post, a reproché au spectacle d'être trop « gentillet », même si elle a constaté des qualités pédagogiques au programme[23]. Ross Langager de PopMatters exprime à l'instar de Switek et Stasi, des critiques similaires sur le spectacle, pour son manque, à la fois le contenu scientifique et de sérieux[24]. Brian Lowry de Variety donne une opinion plus positive, tout en étant aussi critique sur le manque de caractère « révolutionnaire » du spectacle, il a jugé que c'était « une tentative crédible pour offrir aux téléspectateurs un avant-goût de la vie sur une planète préhistorique »[25]. David Hinckley du New York Daily News émet aussi des critiques, mais note le caractère vivant du spectacle[26].

Dinotasia

En 2012, David Krentz et Erik Nelson produisent un long-métrage intitulé Dinotasia, qui reprend les séquences du documentaires, concentrant le tout dans un film de 80 minutes. Le film se veut plus proche du projet d'origine, en présentant les séquences sans commentaire ni intervention de scientifiques, avec comme narrateur Werner Herzog[27] (Lorànt Deutsch assurant la voix de la version française).

Notes et références

  1. Ramin Zahed, « Building the Perfect Beasts of 'Dinosaur Revolution' », Animation Magazine, (lire en ligne, consulté le )
  2. Aaron Barnhart, « Discovery’s ‘Dinosaur Revolution’ is dino might », The Kansas City Star, (lire en ligne, consulté le )
  3. Holtz, Thomas R. Jr. (8 September 2011). Comment sur "Coming soon to your screens: Dinosaur Hyperbole". Dave Hone's Archosaur Musings. consulté le 13 septembre 2011.
  4. Holtz, Thomas R. Jr. (9 September 2011). "RE: Dinosaur Revolution: Anatomical Nitpicking". Message to the Dinosaur Mailing List. Retrieved 10 September 2011.
  5. (es) Fran Domínguez, « Plató de dinosaurios », Diario de Avisos, (consulté le )
  6. Molly Marcot, « Dr. Dinosaur », The Diamondback, The University of Maryland, (lire en ligne, consulté le )
  7. Hugh Hart, « Prehistoric Beasts Run Wild in Dinosaur Revolution », Wired, (consulté le )
  8. Barry Walsh, « Dino-Might », Realscreen, (consulté le )
  9. (en)Texture painting on Dinosaur Revolution par Kris Kelly responsable des textures pour la série.
  10. Casian, Caitlin. Bakery Relight customer testimonial by Caitlin Casian, CG Supervisor at Hawaii Animation Studios. The Bakery. consulté le 18 septembre 2011
  11. Peter Sciretta, « First Look: Dinosaur TV Project Reign of the Dinosaurs », /Film, (consulté le )
  12. David Krentz (10 March 2011). "Re: Pantydraco and the worst dinosaur name". Message to the Dinosaur Mailing List. Retrieved 26 October 2011.
  13. Holtz, Thomas R. Jr. (9 September 2011). Comment on "Coming soon to your screens: Dinosaur Hyperbole" by Hone, David (7 September 2011). Dave Hone's Archosaur Musings. Retrieved 3 October 2011.
  14. Rob Owen, « 'Dinosaur Revolution' speculates on how dinosaurs lived », Pittsburgh Post-Gazette, (lire en ligne, consulté le )
  15. Krentz, D. (9 September 2011). "RE: Dinosaur Revolution: Anatomical Nitpicking". Message to the Dinosaur Mailing List. Retrieved 13 September 2011.
  16. « Dinosaur Revolution videos: Mosasaurus », Discovery Channel
  17. (en)Holtz, Thomas R. Jr. (9 September 2011). "RE: Dinosaur Revolution: Anatomical Nitpicking". Message to the Dinosaur Mailing List. Retrieved 13 September 2011.
  18. (en)Krentz, David (9 September 2011). "DINO REV NEW AIR DATE!!!!". Message to the Dinosaur Mailing List. Retrieved 13 September 2011.
  19. (es)¿Por qué hay que ver 'Reino de dinosaurios', la nueva serie de Discovery Channel? article d'El Pais
  20. (es)Nueva serie "Reino de los Dinosaurios": Entrevista exclusiva en Discovery Channel minutoneuquen.com
  21. Programme sur Discovery Science
  22. Brian Switek, « The Dinosaur Revolution Will Be Televised », Dinosaur Tracking, Smithsonian, (consulté le ) : « ...what gets me is that Dinosaur Revolution is being presented as a program about the latest dinosaur science when the actual scientific content is minimal. »
  23. Linda Stasi, « Dino-might », New York Post, (lire en ligne, consulté le ) :
    « What’s weird, though, about the series is that the dinosaurs act just a little too Disney cutesy. »
  24. Ross Langager, « It’s 3 am in a Jurassic Forest. It's 'Dinosaur Revolution' », PopMatters, (consulté le ) : « ...it’s apparent that Dinosaur Revolution is not revolutionary in form or content, and moreover, that its melding of entertainment with science ends up disfiguring both. »
  25. Brian Lowry, « Dinosaur Revolution », Variety, (consulté le )
  26. David Hinckley, « 'Bad to the Bone: The Dinosaur Revolution' », Daily News (New York), (lire en ligne, consulté le ) :
    « "Bad to the Bone" isn't quite as revolutionary as it suggests, but it's a lively account of some big guys who, if it weren't for a single stray asteroid, might still be here today. »
  27. critique sur Twitchfilm

Crédits

Liens externes

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