Le Portrait de Dorian Gray (film, 1945)

Le Portrait de Dorian Gray (The Picture of Dorian Gray) est un drame fantastique américain écrit et réalisé par Albert Lewin, sorti en 1945. Ce film est l'adaptation du roman Le Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde.

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Le Portrait de Dorian Gray
Titre original The Picture of Dorian Gray
Réalisation Albert Lewin
Scénario Albert Lewin
d'après l'œuvre de
Oscar Wilde
Acteurs principaux
Sociétés de production Metro-Goldwyn-Mayer
Pays d’origine États-Unis
Genre drame fantastique
Durée 109 minutes
Sortie 1945


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Londres, 1886. Lord Henry Wotton rend visite à son ami le peintre Basil Hallward et découvre le portrait d'un très beau jeune homme, également présent : Dorian Gray. Devant une statuette de chat égyptien, ce dernier souhaite que le tableau vieillisse à sa place et qu'il conserve lui-même une éternelle jeunesse. Le synopsis est assez similaire à celui d'Oscar Wilde, mis à part l'introduction intéressante du personnage de Gladys. Petite fille, elle cosigne le tableau de Basil et c'est elle qui fait le vœu que ce ne soit pas Dorian, mais le tableau qui vieillisse. Jeune fille, elle est sur le point d'épouser Dorian qui n'a pas vieilli, mais...

Fiche technique

Distribution

Production

Pré-production

Avant la version d'Albert Lewin, le roman d'Oscar Wilde avait déjà été adapté sept fois au cinéma. La première version Le Portrait mystérieux fut réalisée par Georges Méliès en 1899. La version de Vsevolod Meyerhold et Mikhail Doronin sorti en 1915, fait jouer le rôle de Dorian Gray par une actrice Varvara Yanova.

Le scénario d’Albert Lewin est le seul à respecter les dialogues du roman original. Le film s'ouvre et se clôt par la même citation du Rubaiyat d'Omar Khayyam qu'il reprendra d'ailleurs pour son film suivant Pandora en 1951 :

I sent my soul through the invisible (J'ai envoyé mon âme à travers l'invisible)
Some letter of that after-life to spell (déchiffrer quelque élément de cet au-delà)
And by and by my soul returned to me (et mon âme finit par me revenir)
And answered I myself am Heaven and Hell (et rapporta que je suis moi-même le ciel et l'enfer)

Pandro S. Berman fut chargé de la production du film pour la Metro-Goldwyn-Mayer dont le budget alloué fut de 1 129 969 de dollars, mais était dépassé d'environ 700 000 de dollars. Le producteur Louis B. Mayer fit toutefois confiance au réalisateur et lui permit d'achever le tournage malgré les dépassements[1].

Distribution et personnages

Plusieurs comédiens sont envisagés pour incarner Dorian Gray. Robert Taylor, Gregory Peck, Montgomery Clift et même Greta Garbo qui souhaitait faire son retour en interprétant le rôle. Mais il était inconcevable pour des questions de censure qu'une femme puisse jouer un rôle en travesti[2]. Finalement, ce fut un jeune acteur, Hurd Hatfield, qui n'avait jamais tourné dans un film et qui venait du théâtre qui fut choisi, alors qu'il pensait ne pas correspondre au personnage[3].

Le rôle de Lord Henry Wotton fut confié à George Sanders. Ce dernier avait déjà joué pour Albert Lewin dans son premier film The Moon and Sixpence (1942) et dans le suivant The Private Affairs of Bel Ami (1947). C'est la tête d’affiche du film[4], le rôle correspondant au personnage principal du roman.

Angela Lansbury incarne Sibyl Vane. C'est son deuxième film et le réalisateur n'envisageait pas qu'elle pût incarner le personnage. Il fit cependant quelques adaptations dans le scénario pour la comédienne[5].

Le personnage de Gladys Hallward incarné par Donna Reed et celui de David Stone joué par Peter Lawford sont inventés pour les besoins du film et n'existent pas dans le roman original[4].

Selon Patrick Brion, le choix de confier le rôle du tenancier du Blue Gate Field à John George, qui avait incarné l'ami de Lon Chaney dans L'Inconnu, peut être vu comme un hommage à Tod Browning[6]

Tournage

Le tournage du film dura quatre mois, du 8 mars à la mi-juin 1944, dans les studios de la Metro-Goldwyn-Mayer. Albert Lewin fut assisté par Gordon Wiles. Le choix du noir et blanc par le réalisateur symbolise le bien et le mal[7], seules les peintures sont filmées en couleur. Pour accentuer le caractère mystérieux de la physionomie de Dorian Gray, le metteur en scène s'est imposé de ne pas filmer le comédien Hurd Hatfield après quatre heures de l'après-midi, et de le filmer en plan général quand l'acteur présentait des signes de fatigue[1].

Dans une des scènes du film, il était prévu d'incorporer un numéro de danse balinaise interprété par la compagnie de danseurs de Devi Dja. Cette scène fut coupée au montage[1].

Musique

Sont utilisés dans le film la Sonate au clair de lune de Ludwig van Beethoven et le Prélude pour piano n° 24 de Frédéric Chopin (interprétés par Lella Simone), ainsi que la chanson Goodbye Little Yellow Bird de Clarence Wainwright Murphy, William Heargreaves et Dan O'Brien.

Accessoires

Exemple de statuette de chat égyptien

Par leur nature symbolique, les objets jouent un rôle important dans le film. Le chat de bronze à l'origine du sortilège est copié d'après une statuette égyptienne exposée au musée d'art de Saint-Louis. Dans la pièce où est caché le tableau se trouvent des cubes disposés d'une certaine manière de sorte que les lettres qui y figurent donnent les initiales des victimes de Dorian Gray[8].

Pour les peintures des portraits de Dorian Gray, Albert Lewin choisit de confier la réalisation du portrait non corrompu à Malvin Marr Albright et celui en décomposition à son frère Ivan Albright. Le portrait de Malvin Marr ne fut pas retenu et fut remplacé par une autre version peinte par Henrique Medina. Le Portrait de Dorian Gray d'Ivan Albright est exposé à l'Art Institute of Chicago[9]. Dans un documentaire de 1944 intitulé Grandpa Called it Art de la série Passing Parade de John Nesbitt, on voit les frères Albright en train de peindre le tableau[réf. nécessaire].

Récompenses

Notes et références

  1. Patrick Brion, Albert Lewin : Un esthète à Hollywood, Paris, Bibliothèque du film, , 256 p. (ISBN 2-9509-0486-6, présentation en ligne), p. 58
  2. P. Brion (2002) op. cit p. 54
  3. Interview de Hurd Hatfield dans P. Brion (2002) op. cit p. 143
  4. P.Brion (2002) op. cit. p.147
  5. P. Brion (2002) op. cit p. 55
  6. P. Brion (2002) op. cit p.56
  7. Témoignage de Lewin dans P. Brion (2002) op. cit p.98
  8. Patrick Brion, « Le Portrait de Dorian Gray », sur France 3 : Le Blog de Patrick Brion, (consulté le )
  9. Anonyme, « Ivan Albright, American, 1897-1983 », sur Art Institute of Chicago (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Patrick Brion, Albert Lewin - Un esthète à Hollywood, Paris, Bibliothèque du film, 2002 (ISBN 2950904866)

Articles contextes

Liens externes

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