Le Nouveau-né

Le Nouveau-né est un tableau du peintre lorrain Georges de La Tour peint vers 1648, et conservé au musée des beaux-arts de Rennes. Cette huile sur toile représente une Nativité : la Vierge Marie tient l'Enfant Jésus emmailloté, en compagnie de sainte Anne qui éclaire la scène à la bougie[1].

« Chef-d'œuvre d'entre les chefs-d'œuvre[2] » de Georges de La Tour, la toile est un sommet du clair-obscur, et tire également sa popularité du fait que les signes religieux s'effacent pour donner à la scène une portée universelle : celle de la célébration du mystère de la naissance d'un enfant.

Historique

La toile est datée des années 1645-1648, sans qu'il y ait de consensus parmi les historiens de l'art pour plutôt l'une ou l'autre des dates. Le Nouveau-né constitue en tout cas l'une des œuvres les plus importantes de Georges de La Tour non seulement par la qualité du tableau lui-même mais également parce qu'il fut parmi les toutes premières peintures à avoir été rendus au peintre lorrain lors de sa redécouverte au début du XXe siècle par le critique d'art allemand Hermann Voss. En 1915, dans un article pionnier, celui-ci attribue correctement Le Nouveau-né ainsi que deux autres tableaux du musée de Nantes à un artiste jusqu'alors complètement oublié, Georges de la Tour[3].

Le tableau était entré dans les collections du musée des Beaux-Arts de Rennes en 1794 grâce aux saisies révolutionnaires des biens des émigrés. Il était alors attribué à un peintre hollandais, Godfried Schalken [4]. Plus tard, il fut considéré comme une œuvre des Frères Le Nain, attribution encore en vigueur lorsque Voss rendit la toile à Georges de La Tour.

Lors de l'été 2015, la toile quitte Rennes pour Vic-sur-Seille (Moselle) pour l'exposition Georges de La Tour, le retour à la lumière qui se tient jusqu'au .

Description

La toile représente trois personnages qui se dégagent sur un fond neutre de couleur noire, dans un cadrage serré. L'éclairage de la scène, comme souvent dans les tableaux nocturnes de La Tour, provient d'une source artificielle qui est placée à l'intérieur de la composition mais qui demeure invisible. Il s'agit ici d'une chandelle, dont la flamme est cachée par la main d'une femme.

Détail du visage de l'enfant.

Les silhouettes tout en rondeur se découpant à la lueur de la chandelle montrent des formes lisses et un dessin rigoureux mais simple, composé de courbes et d'ellipses régulières qui confèrent un équilibre à la composition. Malgré la simplification globale des formes du tableau, certains détails sont rendus de manière réaliste, en particulier le visage du nouveau-né. L'équilibre est également obtenu par le travail de la lumière et du clair-obscur. La couleur est posée en grands aplats : la palette du peintre est discrète, sans contrastes brutaux, et se limite à des teintes rouges, brunes et blanches dont l'intensité varie selon l'éclairage, participant de l'économie de moyens dont fait preuve l'ensemble.

Anecdotes

En est émis en France un timbre dessiné et gravé par Claude Durrens et représentant le tableau.

Voir aussi

Notes et références

  1. Cuzin et Rosenberg 1997, p. 237
  2. Thuillier 2012, p. 210
  3. Hermann Voss in Archiv für Kunstgeschichte, 1915, pl. 121-123 et notices
  4. Notice no 00000075381, base Joconde, ministère français de la Culture

Bibliographie

  • Hippolyte Taine, Carnets de voyages : Notes sur la province, , 320 p. (lire en ligne), p. 51-53
  • Jean-Pierre Cuzin et Pierre Rosenberg (préf. Jacques Thuillier), Georges de La Tour : Paris, Galeries nationales du Grand Palais, 3 octobre 1997-26 janvier 1998, Paris, Réunion des Musées nationaux, , 320 p. (ISBN 2-7118-3592-8), chap. 51 (« Le Nouveau-Né »), p. 234-237
  • Jacques Thuillier, Georges de La Tour, Paris, Flammarion, coll. « Les Grandes monographies », (réimpr. 2012), 318 p. (ISBN 978-2-08-128608-5), p. 210-213

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