Le Kid

Le Kid, ou Le Gosse au Québec[1], (The Kid) est une comédie dramatique muette américaine écrite, produite et réalisée par Charlie Chaplin, sortie en 1921.

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Le Kid
Affiche du film
Titre québécois Le Gosse
Titre original The Kid
Réalisation Charlie Chaplin
Scénario Charlie Chaplin
Acteurs principaux
Pays d’origine États-Unis
Genre Comédie dramatique
Durée 52 minutes
Sortie 1921


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

The Kid est le premier long-métrage de Chaplin. Il remporta un triomphe dès sa sortie, en étant le deuxième plus grand succès commercial de l'année 1921 derrière Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse. En 2011, il fut choisi pour entrer au National Film Registry dans la conservation des films aux États-Unis par la Bibliothèque du Congrès, comme étant « culturellement, historiquement ou esthétiquement importants ». The Kid est assez largement considéré par les critiques comme un des plus grands films de l’ère du muet.

Résumé

Charlot et le gosse tentant d'échapper au policier qui s'est aperçu de leurs combines.

Une femme quitte un hospice avec le fils qu'elle vient de mettre au monde. Pendant ce temps, son amant, artiste peintre sans le sou, exerce son art dans une masure miteuse et souhaite oublier sa compagne, dont il laisse la photographie se consumer dans l'âtre. Quant à la jeune mère, elle décide d'abandonner son enfant sur le siège arrière d'une voiture de luxe. Avant de partir, elle dépose dans les plis du linge un mot anonyme où elle supplie la personne qui trouvera le bébé de prendre soin de lui et de l'aimer. Malheureusement, la voiture est volée par deux fieffés gredins qui se défont ensuite du nouveau-né dans une ruelle. En déambulant dans le coin, Charlot découvre le nourrisson par terre, le ramasse puis cherche vainement à s'en débarrasser en le confiant à des passants. Après plusieurs déconvenues, il finit par trouver le mot laissé par la mère. Attendri, le vagabond prend le parti d'adopter le poupon. Sur ces entrefaites, en proie aux remords, la mère revient chercher son enfant mais elle défaille de chagrin en apprenant le vol de la voiture qui signe la perte de son fils.

Cinq années passent. Nommé « John », le gosse mène avec son père adoptif Charlot une existence pauvre mais heureuse dans une chambre modeste sise dans les bas quartiers. John assiste Charlot dans des délits mineurs, en brisant des vitres à coup de pierres pour fournir du travail au vagabond qui exerce le petit métier de vitrier ambulant. Entre-temps, devenue une actrice riche et célèbre, la femme se dépense sans compter pour les nécessiteux afin de combler le vide laissé par la disparition de son enfant. Lorsque le hasard la met en présence de John au cours de ses œuvres philanthropiques, elle lui offre un petit jouet figurant un chien. La mère et le fils sympathisent alors sans connaître leur lien de parenté. Par la suite, lors d'une réunion mondaine, l'actrice retrouve également son ancien amant, à présent un peintre à succès. Exprimant ses regrets pour les souffrances qu'il a causées, le père souhaite s'amender mais elle lui répond tristement qu'il est « trop tard à présent, à moins que l'enfant... »

Dans le quartier misérable, l'enfant en question administre une correction à un jeune vaurien qui lui a volé son chien-jouet. En représailles, le grand frère du chenapan  une colossale brute épaisse...  se met en tête de rosser Charlot. Tandis que le vagabond s'en tire cahin-caha, son fils adoptif tombe subitement très malade. Présente sur les lieux, l'actrice recommande à Charlot de faire soigner le petit au plus vite, puis elle les quitte en promettant de revenir. Venu ausculter John, un médecin demande au vagabond s'il est le père du loupiot. Charlot explique donc les circonstances exactes de sa « paternité » en montrant au praticien le mot autrefois griffonné par la mère de l'enfant. Le docteur garde le papier et rétorque qu'il veillera à ce que John reçoive les soins et l'attention appropriés. En conséquence, les services sociaux viennent ultérieurement chercher le gamin convalescent pour le conduire à l'orphelinat, mais Charlot récupère de force son fils adoptif après une bonne bagarre et une poursuite endiablée.

En revenant chez le vagabond pour s'enquérir de l'état de santé de l'enfant, l'actrice croise le médecin qui lui raconte tous les événements et lui montre le mot, qu'elle reconnaît. Or, désormais fugitifs, Charlot et John dorment dans un asile de nuit. Alléché par l'annonce d'une récompense de 1 000 $ à qui retrouvera l'enfant, le directeur du refuge profite du sommeil des deux compagnons d'infortune pour les séparer en emmenant John au poste de police. Charlot ouvre les yeux, découvre avec épouvante la disparition du gosse et part vainement à sa recherche dans toute la ville.

À l'aube, la mère arrive au poste et retrouve enfin son jeune garçon qu'elle étreint en pleurant. Quant à Charlot, en désespoir de cause, il finit par revenir devant son ancien foyer dorénavant fermé à clef. Le vagabond s'endort sur le seuil et rêve qu'il retrouve son fils adoptif dans un quartier paradisiaque peuplé d'anges mais l'escapade onirique se termine tragiquement. À cet instant, un agent de police réveille Charlot sans ménagement en lui mettant la main au collet, puis l'amène devant une vaste demeure cossue d'où sortent John et sa mère. Tandis que Charlot embrasse l'enfant, le policier rit de bon cœur et serre la main du vagabond. Celui-ci est alors courtoisement invité à entrer par la mère comblée.

Fiche technique

Distribution

Réception critique

De nos jours, Le Kid obtient un accueil critique favorable, avec 100% d'avis positifs sur le site Rotten Tomatoes, basé sur trente-trois commentaires collectés et une note moyenne de 8,510[2]. En France, le site Allociné, ayant recensé quatre titres de presse, lui attribue une note moyenne de 45[3].

Box-office

Aux États-Unis, Le Kid a rencontré un énorme succès commercial au box-office, totalisant 2 500 000 $[4],[5], devenant ainsi la deuxième meilleure recette au box-office de l'année 1921, derrière Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, réalisé par Rex Ingram, qui lui a totalisé 4 500 000 $[4],[6]. The Kid se classe à la vingt-quatrième place des meilleures recettes du box-office américain de 1914 à 1944[4].

Impact culturel

Le peintre et graveur Jean Dorville (1901-1986) composa et édita en 1952 une lithographie Le Kid inspirée du film et dont il offrit un exemplaire à Charlie Chaplin[7].

Autour du film

Ce film fait partie des neuf films que Chaplin a produits et réalisés à la suite de son contrat de distribution signé en 1916 avec le First National et pour lequel il a touché un million de dollars, tout en conservant la propriété de ses œuvres. Ce film fait partie de la Liste du BFI des 50 films à voir avant d'avoir 14 ans établie en 2005 par le British Film Institute.

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Le Gosse (The Kid) »
    2. (en) « The Kid », sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
    3. « « Le Kid » : Critique Presse », sur Allociné (consulté le ).
    4. « Which cinema films have earned the most money since 1914? », The Argus (Melbourne, Vic. : 1848 - 1956), Melbourne, Vic., National Library of Australia, , p. 3 Supplement: The Argus Weekend magazine (lire en ligne, consulté le )
    5. (en) « The Kid », sur The Numbers (consulté le ).
    6. "All-Time Top Grossers", Variety, 8 January 1964 p 69
    7. Archives municipales de Beaune, Fonds Dorville, document 30Z140.

    Bibliographie

    • (en) Wes D. Gehring (préf. Conrad Lane), Chaplin's War Trilogy : An Evolving Lens in Three Dark Comedies, 1918-1947, Jefferson (Caroline du Nord), McFarland & Company, , 240 p. (ISBN 978-0-7864-7465-3, lire en ligne).
    • (en) Kyp Harness, The Art of Charlie Chaplin : A Film-by-Film Analysis, Jefferson, McFarland & Company, , 228 p. (ISBN 978-0-7864-3193-9, lire en ligne), chap. 6 (« The Kid »), p. 94-100.
    • (en) Rob King, « The kid from The Kid : Jackie Coogan and the consolidation of child consumerism », Velvet Light Trap, Austin (Texas), University of Texas Press, no 48, , p. 4-19.
    • (en) Joss Marsh, « The Tramp, the Jew, and the Kid », Early Popular Visual Culture, vol. 8, no 3 « Charles Chaplin », , p. 315-335 (DOI 10.1080/17460654.2010.498169).

    Liens externes

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