Le Jardin de Daubigny

Le Jardin de Daubigny est un tableau peint par l'artiste néerlandais Vincent van Gogh en 1890, à Auvers-sur-Oise. C'est l'un de ses derniers tableaux, peint au format en double carré. Il représente le jardin du peintre Charles-François Daubigny, qu'il admirait. Vincent signale sa toile le , mais ne l'achèvera que bien plus tard. Elle est unique : « C'est l'une de mes toiles les plus voulues. » (Lettre à Théo, ).

Histoire

Sur son lit de mort, Vincent lègue sa toile à Marie-Sophie, la veuve de Daubigny. A Théo van Gogh qui l'a avertie du legs par courrier, Marie-Sophie répond, le , qu'elle était loin d'imaginer qu'elle en deviendrait la propriétaire. La toile ne lui sera pas remise. Deux mois et demi après la mort de Vincent, Théo est interné et Marie-Sophie Daubigny meurt le .

Le tableau, enregistré dans la collection de la famille Van Gogh, reste en dépôt chez le marchand d'art Julien Tanguy (le père Tanguy). Peu après la mort de Julien Tanguy en , sa veuve reçoit une offre basse d'Émile Schuffenecker. Elle renvoie le demandeur à Johanna van Gogh, la veuve de Théo, qui accepte de céder le « paysage ».

Schuffenecker prend une copie. La toile de Vincent est revendue au marchand Ambroise Vollard, le . La vente est faite au nom de « Mad. Vve Daubigny »… morte depuis sept ans. Cette astuce permet de conserver pour la copie la provenance de l'original : « vendu par Johanna van Gogh ».

Début , le critique Julien Leclercq, associé de Schuffenecker, rachète l'original à la galerie Bernheim-Jeune. Le , il propose à Johanna van Gogh d'échanger l'un des deux Jardins contre l'une des versions des Tournesols. La manœuvre échoue et il change son plan. Schuffenecker masque le chat de Vincent et ajoute une bande de tissu dans le haut de la toile. Grâce à cette nouvelle habileté, seule la copie correspond à la description et au croquis de la dernière lettre de Vincent : « sur l’avant plan un chat noir ».

Aussitôt la retouche sèche, Leclercq commande un nouveau cadre et, à la mi-, contacte le collectionneur Maurice Fabre qui conseille son ami Gustave Fayet, lequel achète, en juin, l'original d'Hiroshima, pour 1000 francs. Quelques années plus tard, Amédée Schuffenecker le frère d'Émile, vendra la copie aujourd'hui conservée au Kunstmuseum de Bâle.

À la mi-, Vincent avait réalisé « une petite étude » et annoncé son projet : « J’ai une idée pour faire une toile plus importante de la maison & du jardin de Daubigny ». Vue partielle, la « petite étude » est conservée au Musée van Gogh d'Amsterdam.

Le Jardin de Daubigny, 1890, huile sur toile,
50,7 × 50,7 cm, Musée van Gogh, Amsterdam

Bibliographie

  • Jacob Baart de la Faille, L'Œuvre de Vincent van Gogh, catalogue raisonné, ouvrage accompagné de la reproduction de plus de 1 600 tableaux, dessins, aquarelles et gravures du maître, 6 volumes, éditions G. van Oest, Paris & Bruxelles, 1928


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