Lawrence Lessig

Lawrence Lessig, né le à Rapid City (Dakota du Sud), est un juriste américain de notoriété internationale. En 2010, il est professeur de droit (C. Wendell and Edith M. Carlsmith Professor of Law) au Harvard Law School[1] (université Harvard, Massachusetts) où il a fondé le Center for Internet and Society[2].

Pour les articles homonymes, voir Lessig.

Spécialiste de droit constitutionnel et de droit de la propriété intellectuelle, il est un défenseur réputé de la liberté sur Internet et s’oppose à une interprétation extensive du droit d'auteur qui porte atteinte au potentiel de création et aux échanges en ligne. Il est l'une des voix les plus écoutées dans les débats sur les limites du droit d’auteur et sur le développement mondial de l'Internet. Il est fondateur et président du conseil d'administration de l'organisation Creative Commons.

Biographie

Lawrence Lessig est diplômé en économie (BA) et en management (BS) de la Wharton School de l’université de Pennsylvanie, en philosophie (MA) de Trinity College à l'université de Cambridge) et en droit (JD) du Yale Law School à l'université Yale[3].

Lawrence Lessig a été l'assistant (clerk) de plusieurs magistrats réputés dont le juge Antonin Scalia, à la Cour suprême des États-Unis et le juge Richard Posner, à la Cour d'appel des États-Unis[3]. Lawrence Lessig est intervenu à plusieurs reprises, en qualité d’avocat ou d'expert, dans des procès importants aux États-Unis mettant en cause le droit d’auteur et le droit des nouvelles technologies.

Il a commencé sa carrière universitaire en étant professeur assistant à l'université de Chicago entre 1991 et 1997. Il a ensuite été professeur de droit à Harvard puis Stanford[3]. Il est retourné à Harvard en 2008.

Il est fondateur et président du conseil d'administration de l'organisation Creative Commons.

Prix et distinctions

Engagements

Code is law

Lessig est l'auteur en 2000 d'un article qui fait référence dans le milieu technocritique[6],[7], Code is law[8], dans lequel il énonce l'idée que le cyberespace constitue une réelle menace pour les libertés.

« Nous sommes à l’âge du cyberespace. Il possède lui aussi son propre régulateur, qui lui aussi menace les libertés. Mais, qu’il s’agisse d’une autorisation qu’il nous concède ou d’une conquête qu’on lui arrache, nous sommes tellement obnubilés par l’idée que la liberté est intimement liée à celle de gouvernement que nous ne voyons pas la régulation qui s’opère dans ce nouvel espace, ni la menace qu’elle fait peser sur les libertés.

Ce régulateur, c’est le code : le logiciel et le matériel qui font du cyberespace ce qu’il est. Ce code, ou cette architecture, définit la manière dont nous vivons le cyberespace. Il détermine s’il est facile ou non de protéger sa vie privée, ou de censurer la parole. Il détermine si l’accès à l’information est global ou sectorisé. Il a un impact sur qui peut voir quoi, ou sur ce qui est surveillé. Lorsqu’on commence à comprendre la nature de ce code, on se rend compte que, d’une myriade de manières, le code du cyberespace régule[9]. »

En , il est  avec Guy Kawasaki, Jeff Jarvis et Lily Cole  l'un des conseillers du projet de plateforme d'information Wikitribune lancé par Jimmy Wales[10].

Politique

Lessig s'est engagé à partir de 2007 dans une dénonciation du pouvoir des lobbys à Washington, notamment pendant les campagnes pour les élections présidentielles. Il a expliqué ce changement de sujet pour ses recherches et son activisme, par l'impossibilité de faire changer la situation, quel que soit le domaine, du fait de la corruption du système politique américain[11].

Cet engagement est passé entre autres par un livre Republic, Lost (en)[12], par la création avec de l'association Change Congress (en)[13] et par une marche symbolique le New Hampshire Rebellion[14]. Le but de ces actions est un amendement de la constitution au sujet du financement des campagnes électorales[14]. En , il lance un comité d'action politique en financement participatif, la Mayday PAC.

Le , il se présente aux primaires du Parti démocrate pour l'élection présidentielle de 2016. Mais il doit renoncer le , faute d'avoir réuni suffisamment d'intentions de vote[15].

Œuvres écrites

Auteur prolifique et engagé, Lessig a notamment écrit :

Film

Il a participé au film documentaire RiP!: A Remix Manifesto ainsi qu'au documentaire portant sur la vie de Aaron Swartz : The Internet's Own Boy: The Story of Aaron Swartz et en 2016 à Meeting Snowden de Flore Vasseur avec Edward Snowden et Birgitta Jónsdóttir.

Il a également été interviewé pour le documentaire Démocratie(s) ? produit par la websérie documentaire DataGueule.

Notes et références

  1. Harvard Law School.
  2. Center for Internet and Society.
  3. Voir le CV à la fin de l'article : (en) Glyn Moody, « Freedom fighter with a guilty conscience », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
  4. « 2002 Free Software Awards », sur GNU.org (consulté en ).
  5. Voir sur uclouvain.be'.
  6. Comment « Code Is Law » s’est renversé en « Law Is Code », S.I.Lex, 24 janvier 2014
  7. Le code est-il vraiment la loi ?, Hubert Guillaud, Internetactu, 30 janvier 2015
  8. Lawrence Lessig, Code is law, On Liberty in Cyberspace, Harvard magazine;
  9. Le code fait loi – De la liberté dans le cyberespace (traduction en français de l'article de Lessig) : Framablog, 22 mai 2010
  10. (en) « Wikipedia's Jimmy Wales creates news service Wikitribune », sur bbc.com, (consulté le )
  11. « Lawrence Lessig se tourne vers la politique », Courrier international, (lire en ligne, consulté le )
  12. Lessig 2011
  13. C. Ls, « Ces millions qui pourrissent la démocratie », Le Monde, .
  14. Flore Vasseur, « Lawrence Lessig : "Les citoyens, et non les lobbys, doivent financer la politique" », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  15. Voir lemonde.fr du 2 novembre 2015.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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