Laurent de Brindisi

Jules Rossi dit Laurent de Brindisi (né le à Brindisi – mort le à Lisbonne, Portugal) était un capucin italien de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle, reconnu saint par l'Église catholique, qui fut proclamé Docteur de l'Église par le pape Jean XXIII en 1959, à l'occasion du 400e anniversaire de sa naissance. Il est fêté le 21 juillet et le 22 juillet à Lisbonne[1].

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Laurent de Brindisi
Saint catholique
prêtre, prédicateur, théologien,
Docteur de l'Église
Naissance
Brindisi, royaume de Naples
Décès  
Lisbonne, royaume du Portugal
Autres noms Laurent de Brindes
Nationalité Italien
Ordre religieux Frères mineurs capucins
Vénéré à Sanctuaire Notre-Dame des Anges à Brindisi, monastère de l'Annonciation à Villafranca del Bierzo
Béatification
par Pie VI
Canonisation
par Léon XIII
Docteur de l'Église 1959 sous le titre de Doctor apostolicus
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête 21 juillet, 22 juillet (Lisbonne)
Attributs Habit de capucin
Saint patron Brindisi

Biographie

Jeunesse et vocation

Fils de Guillaume Rossi et d'Élisabeth Masella, Laurent naît le à Brindisi, et fut prénommé Jules César.

Tout jeune, on racontait qu'il prêchait devant le portail de la cathédrale de la ville. Sa vocation précoce l'aurait amenée, à la mort de son père, à demander à sa mère l'autorisation d'intégrer les Capucins, ordre vers lequel il s'était senti attiré.

Après le décès de sa mère, Laurent se rendit à Venise chez un oncle prêtre, et l'année suivante, alors qu'il avait juste 16 ans, il entra chez les capucins de Vérone.

Et c'est à partir de là qu'il exerça pendant plus de quarante ans une fructueuse activité apostolique, d'où son titre de Doctor Apostolicus.

Activités apostoliques

Le , Jules Rossi, âgé de 19 ans, prononça ses vœux, en prenant le nom de Laurent, en souvenir du diacre martyr, Laurent de Rome.

Il partit alors étudier à Padoue les sciences sacrées, exégèse, patrologie, théologie. Il devint aussi polyglotte, parlant couramment sept langues (latin, grec, syriaque, hébreu, italien, allemand, français). Il discutait volontiers avec les Juifs, et jouissait d'une mémoire fantastique.

Frère Laurent fut ordonné prêtre le et assuma de nombreuses charges chez les capucins :

  • 1583-1586 : lecteur en théologie et Écriture sainte à Venise ;
  • 1586-1588 : supérieur et maître des novices à Bassano del Grappa ;
  • 1590-1592 : ministre provincial en Toscane ;
  • 1596-1602 : membre du Conseil supérieur (définiteur général) ;
  • 1602-1605 : supérieur (ministre général).

Laurent de Brindisi a été un grand penseur de l'Église, à l'image de Pierre Canisius et de Robert Bellarmin. Il a laissé de nombreux écrits, dont une Dissertation dogmatique sur Martin Luther et environ 850 homélies.

Activités diplomatiques

Parallèlement à ses activités apostoliques et ses charges religieuses, Laurent de Brindisi eut une intense activité diplomatique :

  • En 1599 il fut envoyé en Autriche pour travailler à la réforme catholique ; il implanta son ordre à Vienne mais aussi à Prague.
  • En 1601-1602 le pape Clément VIII l'envoya auprès de Rodolphe II qui commandait alors les forces catholiques contre les Turcs. Le pape disait de lui que : « Ce capucin, animateur spirituel, vaut une armée entière ». De ce fait, les forces catholiques, menées par Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur, galvanisées par le soutien spirituel de Laurent de Brindisi, remportèrent la victoire sur les Turcs en Hongrie.

Le , lors de l'oraison funèbre du duc, François de Sales, évêque de Genève, dira :

« Le duc de Mercœur avait toujours en son armée des Pères capucins, lesquels, portant une grande croix, non seulement animaient les soldats, mais aussi, après la confession générale que tous les catholiques faisaient en signe de contrition, leur donnaient la sainte bénédiction. Mais surtout c'était une belle chose que de voir ce général exhorter ses capitaines à la constance, leur remontrer que s'ils mouraient ce serait avec le mérite du martyre, et parler à chacun en sa propre langue, français, allemand, italien. »[2]
  • En 1606, le Pape Paul V l'envoya en Allemagne afin d'y « travailler aux affaires politico-religieuses de l'Empire ». Il jouera là un rôle très important, et animera la Ligue catholique face à l'Union évangélique protestante, avec un sens remarquable de la diplomatie.
  • En 1618, Laurent de Brindisi fut chargé par les Napolitains d'assurer leur défense contre le duc d'Osuna, vice-roi. Il partit alors pour Madrid, puis pour Lisbonne afin d'y rencontrer le roi Philippe III.

C'est là qu'il mourut, le , âgé de 60 ans.

Culte et vénération

Monastère de la Anunciada à Villafranca del Bierzo.
Façade de l'église Sainte Marie des Anges à Brindisi.
  • Grand ami du saint et témoin de ses talents, Pierre Alvarez de Tolède demanda au roi du Portugal la permission d'apporter son corps au monastère Notre-Dame de l'Annonciation à Villafranca del Bierzo dans la province de León en Espagne où ils reposent encore aujourd'hui[3].
    Un reliquaire contenant une vertèbre se trouve également au sanctuaire Sainte Marie des Anges (Santa Maria degli Angeli) à Brindisi. Dans cette église, construite en 1609 à l'emplacement de sa maison et transformée par la suite en couvent, se trouve une chapelle qui lui est dédiée avec des objets et des effets personnels.
  • Laurent de Brindisi a été béatifié le par le Pape Pie VI,
  • et canonisé le par le pape Léon XIII.
  • Le , le Pape Jean XXIII le proclama Docteur de l'Église universelle :
« Sa Sainteté Jean XXIII, après avis favorable de la Sacrée Congrégation des Rites, a daigné promulguer, en date du 19 mars dernier, le Bref apostolique Celsitudo ex humilitate. Ce document proclame saint Laurent de Brindisi Docteur de l'Église universelle, étendant l'office et la messe fixés au 21 juillet de chaque année. »[4]

Citations

  • « La philosophie n'est qu'une simple émanation de la théologie. En effet, le Seigneur apparaît aussi bien dans les Écritures que dans la Nature. »[5]
  • « Les trois fleuves de la Divinité : le fleuve de la puissance, celui de la sainteté, celui de la bénignité divine se déversent en Marie, cette mer immense. De la sorte, la Vïerge est devenue sainte et clémente entre toutes les créatures : d'une puissance, d'une sainteté et d'une clémence qui ne sont dépassées que par celles de Dieu. Aussi peut-elle opérer des miracles et nous combler de multiples bienfaits. »[6]

Sources et références

  • (en) Cet article contient des extraits traduits d'un article de la Catholic Encyclopedia dont le contenu se trouve dans le domaine public.
  • Omer Englebert, La fleur des saints, Albin Michel, 1980, Imprimatur du 26-12-1979 (ISBN 2-226-00906-X).
  1. Nominis : saint Laurent de Brindisi.
  2. Œuvres complètes de saint François de Sales, éd. d'Annecy, t. 7, p. 448.
  3. (es) Le monastère Notre-Dame de l'Annonciation à Villafranca del Bierzo, p. 10-11
  4. Osservatore Romano du 10 mai 1959.
  5. Œuvres complètes, V. 3, pp. 14-1.
  6. Dixième sermon sur le Cantique, III, p. 297.

Voir aussi

Liens externes

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