Langues océaniennes

Les langues océaniennes (ou groupe océanien) sont une famille de langues comprenant environ 500 langues[1], parlées dans les îles de l'océan Pacifique. Elles forment un sous-ensemble de la famille plus vaste des langues austronésiennes[2].

Cet article concerne une famille de langues, définie généalogiquement. Pour une approche géographique, voir Langues en Océanie.

Langues océaniennes
Région Océanie
Nombre de locuteurs environ 2 000 000
Classification par famille

L'ancêtre commun qui a été reconstitué est le proto-océanien (parfois abrégé en POc).

Proto-océanien

Grâce à des recherches de linguistique comparée, plusieurs linguistes, en particulier l'allemand Otto Dempwolff (1871-1938), ont pu démontrer l'existence d'un ancêtre commun au groupe des langues océaniennes : le proto-océanien. Cette langue aurait été parlée par les ancêtres des populations austronésiennes d'Océanie avant leur dispersion, laquelle a probablement eu lieu il y a quelque 4 000 ans, à partir de l'archipel Bismarck, à l'est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les archéologues et les linguistes s'accordent aujourd'hui à considérer que cette population coïncide peu ou prou à celle qui développa et diffusa la céramique et la civilisation Lapita.

Classification des langues océaniennes

Extension géographique des différentes branches des langues océaniennes
Les ovales noirs au nord-ouest représentent le paluan et le chamorro, qui sont des langues austronésiennes extérieures à la branche océanique. Les petits ronds noirs au milieu du vert représentent des langues papoues, sans parenté avec les langues océaniennes.

À lui seul, le sous-groupe océanien comprend environ 500 langues vivantes[1]. Leur regroupement en groupes généalogiques fait l'objet de recherches continues, et se trouve donc régulièrement modifié au gré des hypothèses et découvertes. Les publications les plus récentes fondées sur la méthode comparative[3] permettent de proposer à ce jour la possible répartition suivante[4]:

Ce que l'on appelle parfois « langues mélanésiennes » ne se superpose à aucun groupement génétique homogène. Si un tel groupe existait, il correspondrait à l'ensemble des langues océaniennes, à l'exception du sous-groupe micronésien, et de la branche polynésienne du sous-groupe Pacifique central. Il s'agirait donc d'un groupe paraphylétique. Ceci tend à démontrer que la tripartition traditionnelle MélanésieMicronésiePolynésie, héritée de Dumont d'Urville, ne présente aucune validité linguistique.

Démographie

Bien que couvrant une aire particulièrement vaste, les langues océaniennes ne sont parlées que par deux millions de locuteurs. Une des plus parlées d'entre elles est le samoan (370 000 locuteurs), l'autre étant le fidjien oriental avec plus de 450 000 locuteurs, en incluant les variantes. Le gilbertin, le tongien, le maori de Nouvelle-Zélande, le fidjien occidental et le kuanua (Tolai) dépassent chacun les 100 000 locuteurs ; le tahitien n'atteint que 50 000 locuteurs en première langue.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Barbara Grimes, Joseph Grimes, Malcolm Ross, Charles Grimes et Darrell Tryon, « Listing of Austronesian languages », dans Darrell Tryon, Comparative Austronesian Dictionary. An Introduction to Austronesian Studies, Berlin, New York, Mouton de Gruyter, coll. « Trends in Linguistics » (no 10), , p. 121-279
  • (en) Lynch, John; Malcolm Ross et Terry Crowley, (2002), The Oceanic languages, Richmond, Surrey, Curzon Press.
  • (en) Malcolm Ross, Andrew Pawley et Meredith Osmond, The lexicon of Proto Oceanic, vol.4: Animals, Canberra, Australian National University, coll. « Pacific Linguistics » (no 621), , 577 p.

Notes

  1. Le site scientifique Glottolog en dénombre 522.
  2. Voir les arbres de parenté indiqués en référence.
  3. Grimes et al. (1995), Ross et al. (2011:7-15).
  4. Les groupes entre parenthèses sont faiblement supportés (Ross et al. 2011:13).
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