Lagenaria siceraria

La calebasse, ou gourde, ou louche est une espèce de plantes herbacées annuelles de la famille des Cucurbitacées, cultivée comme plante potagère pour son fruit caractéristique également dénommé calebasse. Ce fruit est utilisé à l'état sec depuis des temps préhistoriques dans toutes les régions du monde pour fabriquer divers objets (ex. : récipient portatif pour boisson), ou plus rarement consommé à l'état frais comme légume.

Pour les articles homonymes, voir Caleb et gourde.

Lagenaria siceraria var. peregrina (MHNT).

Nom commun : calebasse, gourde, gourde pèlerine, cougourde, cougourdon (surtout dans la région niçoise), cuyon (dans le Sud-Ouest), courge-bouteille. Allemand : Flaschenkürbis ; anglais : calabash gourd, bottle gourd ; espagnol : calabaza, cajombre.

Nom scientifique : Lagenaria siceraria (Molina) Standl., famille des Cucurbitacées, tribu des Benincaseae.

Synonymes :

  • (=) Cucurbita lagenaria L., c'est le nom encore utilisé par les jardiniers
  • (=) Cucurbita leucantha Duchesne
  • (=) Cucurbita longa hort.
  • (≡) Cucurbita siceraria Molina (basionyme)
  • (=) Lagenaria lagenaria (L.) Cockerell, nom. inval.
  • (≡) Lagenaria leucantha Rusby
  • (=) Lagenaria vulgaris Ser.

La calebasse est également le fruit d'une plante différente, le calebassier, un petit arbre tropical de la famille des Bignoniacées.

Description

Lagenaria siceraria est une plante annuelle, rampante ou grimpante, à longues tiges ramifiées munies de vrilles rameuses opposées aux feuilles. Les feuilles, alternes, simples, arrondies, sont pileuses mais douces au toucher.

La plante est monoïque et les fleurs unisexuées blanches s'ouvrent au crépuscule.

Le fruit est charnu, de forme variable, sphérique ou allongé ; il ressemble souvent à une bouteille ou à une amphore, avec une partie renflée et un col plus ou moins long. Il peut atteindre m de long, voire plus. Le péricarpe du fruit se dessèche et se lignifie à maturité et devient dur comme du bois.

La plante a été sélectionnée pour répondre aux besoins humains. Les vestiges trouvés en Afrique (Zimbabwe, Zambie) étaient comestibles, mais leur coque fragile et non imperméable était impropre à l'usage caractéristique d'une gourde[1],[2].

Origine et distribution

Cette espèce est originaire des régions tropicales d'Afrique et d'Asie[3]. Son aire d'origine exacte est inconnue, parce que le fruit flotte et peut ainsi s'être répandu partout dans le monde sans intervention humaine[2], et parce qu'il s'agit d'une plante domestiquée que les humains ont pu transporter au cours de leur migration puis faire évoluer. Elle est signalée en Afrique du Sud dès 2000 avant notre ère[3].

La culture de cette plante et l'utilisation de ses fruits comme récipients est très ancienne. C'est une plante qui est citée par Pline l'Ancien et qui figurait sous le nom de cucurbita parmi les plantes potagères recommandées dans le capitulaire De Villis au Moyen Âge.

Culture

Champ de calebasses au Mali.

Cette plante préfère un sol frais et meuble, bien fumé. La multiplication se fait par semis, au printemps, en godets, dans un endroit abrité et maintenu au chaud (20 °C) ; les jeunes plants sont repiqués lorsque le risque de gelée n'est plus à craindre et la terre suffisamment réchauffée, vers le 15 mai.

La croissance est très rapide. Prévoir un palissage pour permettre à la plante de grimper.

Calebasses.

La récolte des jeunes fruits tendres destinés à la consommation se fait environ deux mois après le semis. Les fruits mûrs destinés à être séchés se récoltent en fin de saison avant les gelées d'automne.

De gros fruits se cultivent en Afrique, au Mali, dans la région qui borde le fleuve Niger, et sont principalement destinés à la fabrication d'ustensiles de cuisine et au transport de denrées et d'eau. Le fruit se présente avec un diamètre qui peut varier de 150 à 600 mm. Une fois coupé, il est vidé de ses graines sèches et est prêt à l'usage, comme grand bol (équivalent d'un saladier en Europe), gourde bouchonnable pour le transport (notamment du lait par les Peuls en pays Dogon) ou louches végétales. Il semble que ces cultures[Lesquelles ?] ont soigneusement sélectionné différentes variétés à usage non alimentaire pour différents usages.

Principales variétés

On dénombre plusieurs variétés.

Utilisation

Calebasse servant à boire le pito.
Marionnette en calebasse
Calebasse à lampe.

Les fruits jeunes, plutôt fades, se préparent comme des courgettes. Ce légume est surtout consommé en Inde et en Extrême-Orient. Certaines variétés, trop amères à cause de leur teneur en cucurbitacines, ne sont pas comestibles.

Les fruits séchés sont utilisés pour la fabrication de divers objets traditionnels, notamment ustensiles de cuisine (récipients, louches, gourdes, coffrets, étuis), flotteurs ou d'étuis péniens chez certaines peuplades de Nouvelle-Guinée ou d'Afrique, le brassage et le transport de bières traditionnelles, ainsi que la préparation du maté.

Les calebasses sont utilisées pour fabriquer la kora ouest-africaine (luth harpe), le xalam / ngoni (luth) et le goje (violon traditionnel). Ils servent également de résonateurs sous les lames du balafon (marimba ouest-africain). La calebasse est également utilisée dans la fabrication des instruments de musique shegureh (un hochet pour femmes sierra léonais) et balangi (un type de balafon sierra-léonais). Parfois, les grosses calebasses sont simplement creusées, séchées et utilisées comme instruments de percussion, en particulier par les Peuls, les Songhaï, les Gurophones et les Haoussas. On peut citer également l’utilisation dans la fabrication des berimbau, maracas, sanza, sitar, oporo entre autres.

La calebasse peut aussi être utilisée dans la fabrication de marionnettes.

La plante est aussi utilisée comme plante grimpante ornementale pour décorer treilles et tonnelles.

Le fruit, une fois vidé, peut être utilisé comme nid pour oiseau.

En faisant pousser la calebasse dans un moule de façon à ce qu’elle en épouse la forme, on peut fabriquer, par exemple, des verres biodégradables[4].

Références

  1. Deena S Decker-Walters, Mary Wilkins-Ellert, Sang-Min Chung et Jack E Staub, « Discovery and Genetic Assessment of Wild Bottle Gourd [Lagenaria Siceraria (Mol.) Standley; Cucurbitaceae] from Zimbabwe », Economic Botany, vol. 58, no 4, , p. 501–8 (DOI 10.1663/0013-0001(2004)058[0501:DAGAOW]2.0.CO;2, JSTOR 4256864, lire en ligne)
  2. Andrew C Clarke, Michael K Burtenshaw, Patricia A McLenachan, David L Erickson et David Penny, « Reconstructing the Origins and Dispersal of the Polynesian Bottle Gourd (Lagenaria siceraria) », Molecular Biology and Evolution, vol. 23, no 5, , p. 893–900 (PMID 16401685, DOI 10.1093/molbev/msj092)
  3. Philippe Marinval, « Les cucurbitacées antiques », Archéologia, , p. 22-29
  4. https://owdin.live/2018/07/25/tu-cultives-quoi-moi-des-gobelets-hyo-cups-la-tasse-entierement-bio/

Lien externe

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