Labrador retriever

Le retriever du Labrador, plus communément appelé labrador retriever ou plus simplement labrador, est une race de chiens originaire du Royaume-Uni. C'est un chien de taille moyenne, à l'allure ronde et robuste, de couleur généralement sable, chocolat ou noir. Issu du chien de Saint-John, la race a été importée puis développée au Royaume-Uni et au Canada. Le labrador est actuellement l'une des races les plus répandues dans le monde.

Pour les articles homonymes, voir Labrador (homonymie).

Labrador retriever

Labrador de couleur sable.
Région d’origine
Région Canada
Royaume-Uni
Caractéristiques
Taille 54 à 56 cm (F), 56 à 57 cm (M)
Poids 30 à 35 kg
Poil Court, épais et dense.
Robe Noire, chocolat (foie-chocolat) ou sable (du blanc crème au fox red), silver, charcoal, champagne, yellow liver.
Tête Large, au stop marqué. Cou et mâchoires solides et puissants.
Yeux Légèrement en amandes, de couleur marron ou noisette.
Oreilles Tombantes, attachées en arrière.
Queue Longueur moyenne, au poil très épais (trait distinctif).
Caractère Doux, intelligent, docile. Passion pour l'eau. Très bon flair.
Autre
Utilisation Chien de chasse, Chien de compagnie, Chien de travail
Nomenclature FCI
  • groupe 8
    • section 1
      • no 122

Race très docile, joueur et intelligent et d'une allure spectaculaire, le labrador est officiellement approuvé comme chien d'eau et chien de rapport. Cependant, son caractère exceptionnel a fait de lui un chien très recherché comme chien de compagnie et chien de travail, notamment chien guide d'aveugle, ou encore chien détecteur de drogues ou d'explosifs par les forces de l’ordre et des Douanes.

Histoire

Légende

Selon une légende dite « de la loutre », le labrador serait issu du croisement d'un terre-neuve et d'une loutre. La légende s'appuie sur leurs points communs : leur attirance pour le milieu aquatique, leurs pattes palmées, leur poil gras et imperméable ainsi que le profilage de leur queue et son utilisation comme gouvernail. La réputation de pattes palmées[1] tient du fait que la membrane située entre les coussinets est bien plus prononcée et étendue que chez les autres races. Elle s'étend quasiment de griffe à griffe et confère au chien une véritable capacité à nager contrairement à d'autres races ("Breed with a membrane that connects individual toes on their paws, giving a webbed effect")[2],[3].

Développement de la race

Buccleuch Avon (vers 1885), considéré comme l'ancêtre de la race.

Au XVIIIe siècle, le chien de Saint-John, originaire de la ville de Saint-Jean de Terre-Neuve (Saint-Johns en anglais) est un auxiliaire pour les marins-pêcheurs : il recherche les poissons sautant par-dessus bord[4]. Le chien de Castro Laboreiro a probablement été utilisé pour élaborer la race[5],[6].

Les chiens de Terre-Neuve sont exportés en Angleterre dès 1814 où ils sont appréciés comme chien de rapport[4]. Les chiens accostent semble-t-il à Poole dans le Dorset. Ce port qui sert de relâche aux Terre-Neuves fut par la suite un des principaux points d'importation de ces chiens en Angleterre[réf. nécessaire].

Le comte de Malmesbury donne le nom de « labrador » à ce chien de Terre-Neuve. Au cours du XIXe siècle, des croisements sont réalisés avec des chiens de chasse britanniques et la race est fixée au début du XXe siècle. Le Kennel club anglais reconnaît la race en 1903. Les premiers sujets sont importés en France en 1896 et le club français est fondé en 1911[4].

Le labrador est la race de chien la plus répandue au monde[4].

Description

Portrait d'un Labrador femelle

Le labrador est un chien de taille moyenne et d'allure bonhomme et robuste. Le corps est fortement charpenté et d'allure arrondie, mais ne doit pas être trop gros. La taille idéale est de 56 à 57 cm au garrot pour les mâles et 54 à 56 cm pour les femelles. La poitrine est bien descendue et les côtes bien développées. Le rein et l’arrière-main sont larges et puissants. La queue de longueur moyenne est très épaisse à la naissance et s'effile progressivement vers l'extrémité. Complètement pourvue d'un poil court, épais, dense et ne formant pas de frange, la queue a une apparence de rondeur connue sous le nom de « queue de loutre ». La tête est ronde avec un museau droit se terminant par une large truffe, les mâchoires sont puissantes. Les yeux de dimension moyenne sont de couleur marron ou noisette. Attachées plutôt en arrière, les oreilles ni grandes ni lourdes tombent contre la tête[7].

Le poil est court et dense, sans ondulation ni franges et le sous-poil est imperméable. La robe est entièrement noire, jaune ou marron (foie-chocolat). Le jaune va du crème clair au roux. Une petite tache blanche est admise sur le poitrail[7].

Selon une étude publiée dans la Canine Genetics and Epidemiology, il existe une relation entre la couleur de la robe du chien et l'espérance de vie : les labradors de robe chocolat ont une espérance de vie inférieure de 10 % en moyenne, et rencontrent davantage de problèmes de santé tout au long de leur vie : la prévalence des otites externes est deux fois supérieure et celle de la dermatite pyotraumatique, quatre fois supérieure,[8].

Hybrides et races proches

Le labrador et le chien de Terre-Neuve ont le même ancêtre commun, le chien de Saint-John, et jusqu'au XIXe siècle, les deux types étaient fréquemment confondus dans la littérature britannique[5]. Le borador et le labernois sont deux races hybrides créées par croisements avec le border collie et le bouvier bernois respectivement.

Le labradoodle est un hybride de labrador et de caniche, originellement créé pour servir de chien guide hypoallergénique. Le Labrador retriever est un cousin très proche du Golden retriever.

Caractère

Le labrador adore l'eau et a un fort instinct de rapport.
Le Labrador au parc de la Sauvagère peint par Albert Demuyser (1920-2003).

Le standard de la Fédération cynologique internationale décrit le labrador comme un chien amical, fidèle, intelligent, ardent et docile. Le labrador ne fait preuve d'aucune agressivité et n’est pas trop craintif[7]. La Société centrale canine le décrit comme doux, attentif, dévoué et enjoué. Très patient même avec les enfants[4], il faut cependant se méfier de son caractère joueur et expansif auprès des plus jeunes, car il peut les blesser involontairement[5]. L'éducation doit se faire en douceur et de préférence par le jeu[5]. Il a l'instinct du rapport et adore l'eau[4]. Le labrador est capable de comprendre jusqu'à une centaine de mots différents[réf. nécessaire].

Utilité

Le labrador est un chien créé pour la chasse : c'est un chien de rapport notamment dans les marais réputé en raison de son très bon odorat, de sa « dent douce » et de ses aptitudes exceptionnelles de natation[4]. Il est également utilisé comme chien de recherche au sang[9],[5].

Le labrador est très utilisé comme chien de travail, notamment comme chien d'assistance aux handicapés visuels et physiques, chien de sauvetage, chien de détection, chien policier, chien truffier[4].

Avec le Golden retriever, le labrador est utilisé comme chien d'assistance aux personnes à mobilité réduite, mais aussi comme chien d'éveil aux personnes autistes, trisomiques ou polyhandicapées. En France, ces deux races sont principalement sélectionnées par l'association Handi'chiens[réf. nécessaire] grâce à leur caractère calme, leur sociabilité et leur instinct de rapport d'objets. De plus ils apportent un soutien moral et affectif aux personnes en situation de handicap ainsi qu'une grande autonomie.

Le Labrador fait également partie des chiens de sauvetage à l'eau (avec le Terre-neuve, le Landseer, tous les retrievers, le Leonberg, le Berger polonais de Podhale, l'Hovawart, les bouviers suisses et tous les chiens d'eau du 8e groupe, le Terrier noir russe, et le Saint-Bernard)[10].

Capable de vivre aussi bien en ville qu'à la campagne, c'est un chien de compagnie qui a besoin d'exercice physique[4].

Entretien

Le labrador a besoin de se dépenser régulièrement pour ne pas s'empâter, car c'est un chien vorace qui a tendance à prendre assez rapidement de l'embonpoint[4]. D'après Temple Grandin, il a également tendance à mâchouiller de nombreux objets qui se présentent à lui, davantage que les autres races de chiens, une particularité qui semble liée à son appétit et sa voracité[11] : « [...] en créant le labrador, on a créé un mangeur compulsif ». Temple Grandin ignore cependant les raisons de ce trait caractéristique des labradors[12].

Le labrador est un chien rustique dont l'entretien n'est pas très contraignant. Il est conseillé de l'étriller en période de mue[4].

Le labrador dans la culture

Le futur roi George VI, sa femme Elizabeth Bowes-Lyon et leur labrador jaune.

Notes et références

  1. « Labrador : caractéristiques, prix, alimentation et santé de cette race de chien », sur Lebonchien.fr (consulté le ).
  2. (en) « Dogs with Webbed Feet : The How and Why of Doggy Paddle Paws », sur The Labrador Site, (consulté le ).
  3. https://www.quora.com/Why-do-labrador-puppies-have-webbed-feet
  4. « Retriever du Labrador », sur http://www.scc.asso.fr, Société centrale canine (consulté le )
  5. Isabelle Collin, Marie-Paule Daniels-Moulin, Florence Desachy, Claire Dupuis, Giovanni Falsina et Valetta Rossi, L'encyclopédie mondiale des chiens : les 331 races reconnues à travers le monde, Paris, De Vecchi, , 771 p. (ISBN 978-2-7328-9223-8)
  6. (en) Robert Hutchinson, For the Love of Labrador Retrievers, Browntrout Publishers, , 112 p. (ISBN 1-56313-904-9, lire en ligne)
    p. 93 : The Cão de Castro Laboreiro [...] represents our best pick for ancestor of the Labrador Retriever.
  7. « Standard no 122 de la FCI », Fédération cynologique internationale, (consulté le )
  8. (en) « Why chocolate labs don’t live as long as other retrievers », sur nationalgeographic.com, (consulté le )
  9. « Les Chiens de Sang », sur http://www.chasseurdefrance.com, Fédération nationale des chasseurs (consulté le )
  10. « Règlement national des épreuves pour les chiens de sauvetage à l'eau », sur http://www.cunse.fr,
  11. Temple Grandin, L'interprète des animaux, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-1824-0), p. 102-103.
  12. Grandin 2006, p. 104.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Frédéric Sutter, Passeport pour le Labrador, Paris, Hachette, , 125 p. (ISBN 2-01-620591-1)
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