Label High Quality Whale-Watching

High Quality Whale-Watching est une marque déposée par l'Accord sur la conservation des cétacés de la mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (Accobams) et développée conjointement avec le Sanctuaire Pelagos. Il est destiné aux opérateurs de whale-Watching (en français : observation des baleines) exerçant en Méditerranée. Il identifie les excursionnistes impliqués volontairement dans une démarche écoresponsable et formés à des approches des mammifères marins conformes aux recommandations des Accords intergouvernementaux Accobams et Pelagos et de la communauté scientifique[1],[2]l. Ce label institutionnel existe actuellement en France[3] et en Principauté de Monaco[4], et peut être mis en œuvre par les 23 États parties à l'Accobams.

Origine de la certification

La marque Quality Whale-Watching  existe depuis 2014. Elle résulte de 10 années de réflexion autour de la gestion de l'activité de whale-watching en Méditerranée pour le maintien des populations de cétacés dans un état de conservation favorable.

En 2005, les résultats d'une étude socio-économique et écologique portée sur l’activité touristique d’observation des cétacés en Méditerranée française[5] ont inquiété les acteurs locaux. Cette étude, réalisée sous l’impulsion du Sanctuaire Pelagos, a mis en évidence, à l’époque, une croissance de l’activité et des approches considérées comme intrusives, non respectueuses du code de bonne conduite édicté par le Sanctuaire Pelagos, et susceptibles, d'après les scientifiques, d’impacter à terme les populations de cétacés[6],[7],[8],[1]. Des acteurs locaux et la communauté scientifique se sont alors accordés sur le fait que ces pratiques ne semblaient pas durables.

Deux ans après ce diagnostic, une première ébauche d’un cahier des charges pour la création d’un label visant à encadrer la pratique a vu le jour après de nombreuses réunions de concertation entre les institutions Accobams et Pelagos, les scientifiques et les opérateurs de whale-watching français. Les clauses indiquaient notamment la nécessité pour les opérateurs d’être formés pour devenir éligibles au label.

En 2012, en vue de la création de ce label, une première formation destinée aux opérateurs de whale-watching a eu lieu.

Depuis sa création en 2014, le label est identifiable par son logo, et repose sur un cahier des charges révisé régulièrement avec les opérateurs bénéficiaires. Conformément à des conventions signées avec les Accords Accobams et Pelagos, en France et en Principauté de Monaco ce sont des associations qui sont chargées d’animer le label.

Fondements de la certification

  • Démarche naturaliste : le label promeut une approche naturaliste qui n’est pas uniquement ciblée sur les baleines et les dauphins, mais sur toute mégafaune marine (oiseaux, poissons, tortues, etc.). Cette démarche a été prévue pour satisfaire le client même en cas d'absence de cétacés et réduire la pression exercée sur les mammifères marins ;
  • Respect du code de bonne conduite : élaboré par le Sanctuaire Pelagos et repris en 2010 par l'Accobams, il regroupe une série de règles concernant l'approche des mammifères marins en Méditerranée (distance minimale, mesures d'approche, nombre de bateaux autorisés sur la zone, comportement du bateau, etc.). Ce code de bonne conduite s'appuie sur de nombreux codes appliqués à l'étranger, comme par exemple le Marine Mammal Protection Act aux Etats-Unis, ou le Marine Mammal Protection Regulation en vigueur en Nouvelle Zélande depuis 1992 ;
  • Discours pédagogique : malgré les impacts du whale-watching à court et à long termes identifiés par les scientifiques[8],[7], l’activité est considérée comme prouvant être un bon vecteur d'éducation du grand public si elle est accompagnée d’un message de sensibilisation, qui peut notamment être garantis par une formation dispensée aux opérateurs ;
  • Tri des déchets : inscrit dans une démarche durable globale, le tri des déchets à bord est encouragé ;
  • Pas de nage avec les cétacés : cette activité est controversée dans le monde pour ses impacts potentiels sur le comportement des cétacés défendu par de nombreux scientifiques [9],[10], mais aussi pour la sécurité des passagers (mise à l'eau en pleine mer, proximité d'animaux sauvages imprévisibles) ;
  • Le repérage aérien n'est pas recommandé : selon certaines sources scientifiques cette activité est susceptible, d’une part, de déranger les animaux [11] et, d’autre part, d’augmenter la pression sur eux dans la mesure où ils seraient plus facilement détectés. La baisse de la consommation de carburant, associé à la réduction du bilan carbone, peut être valorisée par les excursionnistes ayant recours au repérage aérien (réduction du temps passé à chercher en vain, déplacement directement sur les zones d’observation, etc.). Cet argumentaire est remis en question par certaines associations et opérateurs, à cause des temps de sortie donc de consommation d'énergie, quasi identiques avec ou sans repérage aérien.

Portée de la certification

Porté par l'accord intergouvernemental Accobams regroupant 24 Etats parties, le label a une visée internationale et est susceptible d’être mis en œuvre sur l’ensemble de l’aire d’adhésion de l’Accord. La France a été le premier pays à avoir mandaté une structure pour l'animation du label suivi de très près par la Principauté de Monaco. A ce jour, le label compte une quinzaine d'opérateurs français et un monégasque.

Références

  1. New Zealand. Department of Conservation., Effects of tourism on marine mammals in New Zealand, Dept. of Conservation, (ISBN 0478217943, OCLC 44587010, lire en ligne)
  2. C. Baker Scott. et New Zealand. Department of Conservation., Monitoring the commercial swim-with-dolphin operations in the Bay of Islands, Dept. of Conservation, (ISBN 0478019289, OCLC 53081829, lire en ligne)
  3. Compte rendu du Conseil des ministres du 6 juillet 2016, Méditerranée : climat, biodiversité, croissance bleue – quelles solutions pour la Méditerranée ?
  4. Communiqué de Presse, Gouvernement Princier, Principauté de Monaco : "Le Label "High Quality Whale Watching" en vigueur à Monaco"
  5. « Whale-watching en Méditerranée : état des lieux et perspective », sur www.souffleursdecume.com,
  6. E. C. M. Parsons, Jill Lewandowski et Michael Lück, « Recent Advances in Whale-watching Research: 2004–2005 », Tourism in Marine Environments, vol. 2, no 2, , p. 119–132 (DOI 10.3727/154427306779436291, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) E. C. M. Parsons, « The Negative Impacts of Whale-Watching », Journal of Marine Biology, vol. 2012, , p. 1–9 (ISSN 1687-9481, DOI 10.1155/2012/807294, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) KA Stockin, D Lusseau, V Binedell et N Wiseman, « Tourism affects the behavioural budget of the common dolphin Delphinus sp. in the Hauraki Gulf, New Zealand », Marine Ecology Progress Series, vol. 355, , p. 287–295 (ISSN 0171-8630 et 1616-1599, DOI 10.3354/meps07386, lire en ligne, consulté le )
  9. Rochelle Constantine, Dianne H Brunton et Todd Dennis, « Dolphin-watching tour boats change bottlenose dolphin (Tursiops truncatus) behaviour », Biological Conservation, vol. 117, no 3, , p. 299–307 (DOI 10.1016/j.biocon.2003.12.009, lire en ligne, consulté le )
  10. Nicole E. Filby, Karen A. Stockin et Carol Scarpaci, « Long-term responses of Burrunan dolphins (Tursiops australis) to swim-with dolphin tourism in Port Phillip Bay, Victoria, Australia: A population at risk », Global Ecology and Conservation, vol. 2, , p. 62–71 (DOI 10.1016/j.gecco.2014.08.006, lire en ligne, consulté le )
  11. Luksenburg, J. A., & Parsons, « The effects of aircraft on cetaceans: implications for aerial whalewatching », Proceedings of the 61st Meeting of the International Whaling Commission,

Voir aussi

Articles connexes

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