La Trêve (roman, 1963)

Il est intéressant de noter que le roman La Trêve ne fut pas écrit d'un bloc par Primo Levi. Ainsi, les deux premiers chapitres de l'œuvre (« Le dégel » et « Le camp principal ») ont été écrits en 1947-1948, peu de temps après le retour de Levi en Italie. Il ne reprend ensuite l'écriture que 13 ans plus tard, en 1961, pour que le roman soit finalement publié en 1963.

La poésie intitulée La Trêve, qui ouvre le roman et lui donne son nom, fut quant à elle écrite le 11 janvier 1946.

Le roman couvre la vie de Primo Levi du 27 janvier 1945, date de l'arrivée des Soviétiques au camp d'Auschwitz jusqu'au 19 octobre 1945, 9 mois plus tard, date du retour de Levi chez lui dans la ville italienne de Turin.

Parcourant une grande partie de l'Europe de l'Est sous influence de l'Union soviétique et de l'ancien Reich allemand, Levi avec un groupe de rescapés d'Auschwitz et rejoints par divers autres groupes souhaitant être rapatrié en Italie, traverse ainsi en train et parfois à pieds de nombreux pays. L'action se déroule ainsi dans les actuels états (par ordre chronologique) de Pologne, d'Ukraine, de Biélorussie, de Moldavie, de Roumanie, de Hongrie, de Slovaquie, d'Autriche, d'Allemagne et d'Italie.

Le roman La Trêve se compose de 17 chapitres :

• Le dégel
• Le camp principal
• Le Grec
• Katowice
• Cesare
• Victory Day
• Les rêveurs
• Vers le sud
• Vers le nord
• Une « couritzette »
• Vieilles routes
• Le bois et la route
• Vacance
• Théâtre
• De Staryje Doroghi à Iasi
• De Iasi à la ligne
• Le réveil

Primo Levi raconte la libération d'Auschwitz par l'Armée rouge[1]. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un groupe d'Italiens, rescapés des camps nazis, entame une marche de plusieurs mois accompagnés par l'Armée rouge, ils cherchent à rejoindre leur terre natale. Héros et traîtres, paysans et voleurs, savants et nomades se retrouvent pêle-mêle dans une réjouissante pagaille : autant d'hommes qui redécouvrent, émerveillés, la vie, le monde, la forêt, les filles, sans oublier l'art du trafic pour subsister...

L'auteur raconte

• Avoir lu de Ferenc Molnár le roman hongrois : Les Garçons de la rue Paal, titre original : A Pál utcai fiúk.
• Avoir vu le film de John Ford : The Hurricane.
• Avoir vu le maréchal Semion Timochenko sortir difficilement d'une Fiat 500 Topolino.

Buna-Monowitz, Szczakowa, près de Jaworzno, Cracovie, Katowice (Bogucice), Lvov, Ternopol, Khmelnytsky, Jmerynka, Sloutsk, Staryïa Darohi, Babrouïsk, Ovruc, Koziatyn, Jmerynka, passage de la frontière roumaine au fleuve Prout, Isai, Brasov, Curtici, Szob, Großjedlersdorf, Nussdorf (Wien), St. Valentin, Munich, Garmisch-Partenkirchen, Innsbruck, Turin.

Primo Levi évoque un compatriote, ancien détenu de la prison San Vittore de Milan :

« [...] Le troisième pensionnaire de San Vittore, le Turinois Cravero, était au contraire un parfait bandit, sans faille ni nuance, comme on en trouve rarement, une sorte de concrétisation humaine des hypothèses abstraites du code pénal »

La Trêve a été adapté au cinéma en 1997 par Francesco Rosi sous le même titre.

• Notices d'autorité :

  • WorldCat

• Portail de la littérature italienne