La Madone des pèlerins

La Madone des pèlerins (en italien Madonna dei Pellegrini), nommée certaines fois pour son sujet La Vierge de Lorette[1], est un tableau de Caravage peint entre 1604 et 1606 et conservé à la basilique Saint-Augustin à Rome.

Historique

Carte des voyages de Caravage

Commandée à Caravage par la famille Cavalletti pour Ermete Cavaletti mort en 1602, l'œuvre a été exécutée pour la chapelle familiale de Sant'Agostino, près de la piazza Navona.

L'oeuvre est restée en place depuis (fait rare pour les œuvres du peintre)[2],[3].

En 1604, les archives municipales de Tolentino attestent de la présence du Caravage dans la Ville de la région des Marches italiennes. Le Pèlerinage de Rome à Lorette par la Via Lauretana était pratiqué à l’époque.

Description

Au contraire des autres peintures sacrées du Caravage, celle-ci ne s'inspire pas d'un texte biblique ou d'une œuvre préexistante mais s'inspire de la légende du transport de la sainte Maison à Lorette alors premier sanctuaire marial d’Occident et deuxième lieu saint d’Italie après Rome où l’on y célébrait la figure populaire de la Madonna di Loreto (Madone de Lorette).

Par l’apparition de la brique sous l’enduit du mur, Caravage rappelle ainsi la relique de la sainte Maison de Lorette, maison originelle rapportée de Terre Sainte à la fin du XIIIe siècle telle que relatée par Pietro Giorgio Tolomei[4]. Cette maison, à la fois relique et lieu saint de l’Annonciation, fit l'objet d'un pèlerinage entre les XVIe et XVIIe siècles.

D’autres peintres dont Annibale Carracci, Guido Reni, le Dominiquin , Carlo Bononi, Perugino, Raphaël, Marco Palmezzano, Vincenzo Pagani, Saturnino Gatti[5]

Dans l’ œuvre du Caravage, la composition est d’une grande originalité et profondément humaine : sous les traits fort probables de Maddalena Antognetti[6], la Vierge, placée en haut à gauche dans l'embrasure d'une porte, tient dans ses bras un Enfant-Jésus nu et lourd à travers un lange ; deux pèlerins issus du peuple (pieds nus et sales, mains rugueuses, visages burinés) sont agenouillés les mains jointes, leurs bâtons au côté ; ils sont placés en contrebas à droite, sous la marche qui supporte la Vierge qu'on reconnaît à son auréole en attendant sa bénédiction.

Notes et références

  1. La Madone de Lorette sur le site du ciné-club de Caen.
  2. Michel Hilaire, Caravage, le Sacré et la Vie, Herscher, coll. « Le Musée miniature ». – 33 tableaux expliqués (ISBN 2-7335-0251-4), p. 46-47.
  3. Gérard-Julien Salvy, Le Caravage, Gallimard, coll. « Folio », 2008 (ISBN 978-2-07-034131-3), p. 156.
  4. (la) Pietro Giorgio Tolomei dit le Teramano, « La translation miraculeuse de l’église de la sainte Vierge Marie de Loreto (Translatio Miraculosa Ecclesia Beate Marie Virginis de Loreto) - 1472 », sur google, (consulté en ).
  5. Olivier Maceratesi, « Les peintures de la Madone de Lorette et du Transport de la Sainte Maison - tentative d’inventaire iconographique 2020/2021 », sur http://www.oliviermaceratesi.fr, .
  6. « I modelli di Caravaggio: "Lena" Maddalena Antognetti », sur www.cultorweb.com (consulté le ).

Articles connexes

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