La Lune et le Caudillo

La Lune et le Caudillo. Le rêve des intellectuels et le régime cubain (1959-1971) est un essai de Jeannine Verdès-Leroux, sociologue et historienne, publié en 1989 chez Gallimard.

La Lune et le Caudillo
Le rêve des intellectuels
et le régime cubain (1959-1971)
Auteur Jeannine Verdès-Leroux
Pays France
Genre Histoire, histoire politique
Distinctions Prix Biguet ( 1990 )
Éditeur Gallimard
Collection L'Arpenteur
Lieu de parution Paris
Date de parution 1989
Couverture Liliane Siegel (photographie)
Nombre de pages 561
ISBN 2-07-078018-X

L'ouvrage met en perspective le régime castriste avec le rêve des intellectuels. Il a obtenu le prix Biguet de l'Académie française.

Origine du titre

Le titre vient d'un échange entre Jean-Paul Sartre et Fidel Castro lors du voyage du philosophe à Cuba en 1960[1] : « Le besoin d'un homme est un droit fondamental, disserta Castro ; alors Sartre s'enhardit : Et s'ils demandaient la lune ? Castro, ayant réfléchi, répondit : S'ils me demandaient la lune, ce serait parce qu'ils en ont besoin[2] ».

Le caudillo, dans le monde hispano-américain est un chef de guerre, avec une connotation péjorative d'autoritarisme dictatorial. Ce reproche, des opposants à Fulgencio Batista l'adressaient déjà à Castro avant sa prise du pouvoir[3].

Présentation

Le livre repose sur une documentation importante, qualifiée de « colossale » par Serge Raffy[4].

Jeannine Verdès-Leroux a consulté les archives des journaux cubains Bohemia, Hoy (organe du P.S.P., communiste), Revolución (M-26, castriste), Granma, en particulier, mais aussi une centaine de discours de Castro, les textes d'Ernesto Che Guevara et de ses proches, ainsi que les études, récits, ou biographies publiées sur la mise en place et la consolidation du régime castriste ; elle a aussi rencontré personnellement des témoins des faits.

Cet ouvrage comporte 561 pages, dont plus d'une cinquantaine consacrées aux notes, placées après chacune des parties principales, renvoyant essentiellement aux textes servant de références.

Il constitue, d'une part, un réquisitoire argumenté contre l'attitude de l'intelligentsia de gauche vis-à-vis du régime castriste, de sa prise du pouvoir, en 1959, jusqu'à cette « rupture », en 1971, une tentative de réponse à cette interrogation, « ce violent paradoxe » : comment des intellectuels de gauche, philosophes, journalistes, écrivains, ont-ils été amenés à chanter sans discernement les louanges d'un régime qui appliquait chez lui tout ce qu'ils condamnaient en d'autres lieux[5], et d'autre part une proposition de lecture du castrisme plus réaliste que sa « légende » diffusée par la propagande et reprise par ses thuriféraires[6]. Ce travail en fait un ouvrage essentiel, qualifié par Pierre Rigoulot de « grand livre du déniaisement sur Cuba » et régulièrement cité en référence par ceux qui ont écrit ultérieurement sur le sujet.

Dans les 28 pages de l’introduction, l’autrice rappelle un évènement survenu en 1971 : une lettre publiée par le journal « Le Monde » le 22 mai, sous le titre : « Des intellectuels français et étrangers rompent avec le régime cubain », dans laquelle les signataires (plus de soixante noms parmi lesquels Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, Carlos Fuentes, Juan Goytisolo, Alberto Moravia, Pier-Paolo Pasolini, Mario Vargas Llosa) signifiaient à Fidel Castro leur « honte » et leur « colère » après l’arrestation et la « pénible parodie d’autocritique » d’Heberto Padilla, poète cubain arrêté à la fin du mois de mars sous la responsabilité personnelle de Castro, sans motif défini puisque ce dernier avait annoncé des révélations qui ne vinrent jamais.

Devant cette tardive prise de conscience et le « privilège singulier » dont continuent à jouir, plusieurs années après, Cuba et « Che » Guevara, l’autrice cite Barington Moore : « Pour tous ceux qui étudient la société humaine, la sympathie envers les victimes des processus historiques et le scepticisme à l’égard des clameurs des vainqueurs fournissent d’indispensables garde-fous contre le risque d’être absorbé par la mythologie dominante. » (p.12), pour opposer ce statut quasi-sacré et la réalité décrite, entre autres, dans les livres d’Armando Valladares et Jorge Valls, après leurs années de détention dans les geôles cubaines.

J. V.-L entre alors dans le vif du sujet de son essai : les louanges décernées par tant d’intellectuels et de journalistes, particulièrement en France, à la Révolution cubaine. Ces intellectuels, choyés par Castro, ignorant pratiquement tout du pays et de son histoire, reprirent à leur compte textuellement la propagande du régime : arriération de l’île, tyrannie de Batista, etc. ; ils approuvèrent ou justifièrent le rétablissement de la peine de mort, les exécutions sommaires. L’autrice voit dans cette attitude à la fois de la légèreté et du fanatisme  –  le Bien absolu contre le Mal absolu –, joints aux flatteries de tout ordre dont ils furent l’objet de la part du nouveau régime.

A. Dans les deux premières parties, « Les lignes de force de l’histoire de Cuba (1868-1952) » et « La crise de la société cubaine et les luttes contre Batista (1952-1958) », l’autrice fait un rappel de l’histoire de Cuba à travers les luttes d’indépendance du XIXe siècle, une analyse de la société cubaine, de ses crises, des luttes contre Batista. Dans l’histoire récente, elle souligne les traits de cette société qui ont permis ou favorisé l’arrivée au pouvoir de Castro : développement de la violence politique (gangstérisme), « révolutionnarisme » verbal (« un courant violent, […] qui parcourait la société depuis un quart de siècle : Guiteras, Chibás, Fidel Castro, c’est le même filon.» (p.80).

Elle ne voit pas dans les luttes contre Batista une révolution mais plutôt des combats politiques ayant pour but son renversement, dresse de celui-ci un portrait plus nuancé que les grossières caricatures qu’en firent certains visiteurs après sa chute, et ne voit dans son régime « ni la dictature que combattaient ses adversaires, ni une démocratie » (p.95).

Elle rappelle que Cuba, à l’époque de Batista, était un pays prospère, le troisième d’Amérique latine pour le revenu annuel par habitant : là n’est donc pas, comme l’ont écrit les voyageurs français, la raison des soulèvements. Elle s’attache à comparer, chiffres à l’appui, l’état réel du pays sous Batista et ce qu’il devint sous Castro (au moment où elle écrit, le 15e sur 20 pays d’Amérique latine, pour le produit national brut par habitant) : économie, mais aussi éducation, santé, données ignorées par les intellectuels occidentaux à l’époque.

B. Dans les troisième et quatrième parties, « La prise du pouvoir et sa légende (1959-1961) » et « La consolidation du pouvoir castriste (1961-1965) », l’autrice s’attache à la prise du pouvoir et à la consolidation de ce pouvoir grâce à l’intervention de l’URSS ; elle rappelle que Castro entreprit aussitôt la transformation de la société cubaine en une société totalitaire. Ce furent d’abord les centaines d’exécutions sommaires décidées par des tribunaux d’exception aux ordres du pouvoir, à l’encontre de personnes qui, au mieux, ne pouvaient être que des exécutants, les chefs de l’armée et de la police ainsi que les leaders politiques ayant fui avec Batista. Pour cela Castro rétablit la peine de mort que la Constitution de 1940 avait interdite pour les civils. Le droit avait  été transformé, selon la formule de Kolakowski « en un instrument entièrement malléable au service de l’État » (p.184).

 Or, rappelle-t-elle, ces intellectuels admirateurs de Fidel Castro, qui ne firent pas d’objections aux très nombreuses exécutions, se réclamaient pour la plupart d’une gauche qui, dans notre pays, a été « la seule force engagée globalement dans la lutte contre la peine de mort » (p.187).

J. V.-L démonte la légende d’un Castro communiste par la faute des Américains : la gauche, voyant le chemin du stalinisme que prenait cette révolution qu’elle avait cru « nouvelle », « avait besoin de la responsabilité des U.S.A » (p.219). Elle rappelle aussi que des liens furent noués avec l’U. R.S.S. bien avant le rétablissement des relations diplomatiques ; le différend avec les USA porta d’abord sur les indemnisations  prévues après la réforme agraire. La rupture des relations diplomatiques entre les U.S.A. et Cuba ne survint qu’en janvier 1961.

Ce fut aussi « la fin de la liberté de la presse » (p.223).

Dès le printemps 1959 commença l’épuration de l’université puis la transformation de la F.E.U. (Federación Estudiantil Universitaria) en organe gouvernemental et enfin, à partir de février 1960, la réforme de l’enseignement universitaire (introduction du « matérialisme dialectique et historique » dans toutes les études).

Elle indique que ces bouleversements ont très rapidement suscités des oppositions diverses dont la principale manifestation fut sans doute le maquis de l’Escambray, qualifié dans la rhétorique castriste de « guerre des bandits », qui allait perdurer du printemps 1960 jusqu’en 1966, et fut, en fait, une vraie guerre civile causant plusieurs milliers de morts, la déportation de populations et la torture.

C. S’agissant de Cuba et d’intellectuels, J. V.-L ne pouvait manquer de s’intéresser à « Che » Guevara, auquel elle consacre la cinquième partie de l’ouvrage : « Che Guevara: le pouvoir du mythe ». Elle résume ainsi l’engouement dont a joui le personnage au sein de la gauche et d’une certaine jeunesse : « Guevara prônait la lutte armée et insultait le monde occidental, quoi de mieux à leurs yeux » (p.389).

J. V.-L a tenté de « voir apparaître [...] une image » à travers ses actes, ses écrits, les témoignages et les ouvrages sur celui qui « occupait la première place dans les rêves des révolutionnaires des années 60 » (p.359). Elle se penche sur son enfance, sa jeunesse, mais cherche aussi à comprendre pourquoi cet homme a pu « être chargé des espérances impatientes de fractions de l’intelligentsia révolutionnaire » (p.361). Il en ressort le portrait d’un homme dur et cruel : « Le monde de Guevara fut toujours d’une simplicité radicale : nous/et les autres. » (p.378) ; tous ceux qui ne pensaient pas comme lui avaient forcément des motivations basses, ce qui fit de lui un personnage d’autant plus redoutable qu’il disposa à Cuba d’un immense pouvoir.

Elle souligne la similitude entre Nečaev et Guevara quant à leurs conceptions morales et leur langage, mais  distingue dans cette existence un « interlude heureux : la rencontre avec Fidel Castro et la Sierra Maestra. Puis, avec le pouvoir, vinrent les déceptions et les échecs : face aux ouvriers, tout d’abord, qu’il ne comprenait pas et dont il exigeait, au nom d’une révolution qu’ils n’avaient pas demandée, « des sacrifices » au lieu des promesses faites au tout début du régime, à qui il imposait le travail « volontaire », et dont il concevait le syndicat sur le modèle soviétique de la « courroie de transmission » : « il y avait toujours quelque chose de tendu, déçu, exaspéré dans ses discours aux ouvriers, mais si malheureux qu’il ait pu être, on se dit que les ouvriers qui dépendaient de ce jeune homme autoritaire, incompétent et abstrait, étaient beaucoup plus malheureux »( p.384) ; vis-à-vis du socialisme réel des pays « frères » qui vendaient à Cuba des équipements obsolètes ; dans ses expéditions ratées au Congo puis en Bolivie où il trouvera la mort après 11 mois d’errance à la tête d’une maigre troupe d’une vingtaine de guérilleros, « fatigués, souvent malades, indisciplinés », et où il n’hésite pas à terroriser volontairement les paysans qu’il est impuissant à rallier.

Ce sont, pour elle,  « ces tensions, ces échecs, qui transformèrent le souriant commandant de 1959 en l’homme prématurément vieilli qu’Edwin Tetlow vit à La Havane en 1965 » (p.384).

Les journalistes se sont extasiés sur « ses compétences », « ses qualités de diplomate », etc. sans avoir jamais été en mesure de justifier ces affirmations sujettes à caution si l’on se réfère à ceux qui l’ont côtoyé, comme Jorge Edwards.

« En Occident, on fit vertu à Guevara d’être un mauvais politique comme on lui savait gré d’avoir tout bousculé à Cuba, par ignorance de l’économie » (p.391).

Elle voit aussi dans le célèbre « appel à la haine », qui  « fait [de l’être humain] une efficace, violente, sélective et froide machine à tuer », l’indice d’un « dérèglement ». Car, « qui pouvait croire que sur la haine cultivée, exaltée, érigée en système, et sur des monceaux de cadavres, une société fraternelle, réconciliée, heureuse, pourrait naître ? » (p.400).

Elle nous livre aussi sa réflexion personnelle : « Être révolutionnaire, c’est refuser le monde en disant qu’il est mauvais, mais les objets rejetés montrent, à l’évidence, que ce qui est en cause, ce n’est pas ce qui est mis en accusation, mais la détresse intérieure de l’accusateur. » (p.425).

D. la sixième partie, « Les intellectuels à l’épreuve : la vraie nature du régime cubain », traite de l’attitude de ces intellectuels à partir de l’approbation par Castro de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes de l’U.R.S.S., en 1968. Puis, en 1970, après l’échec de la « grande zafra » (coupe de la canne à sucre), Castro promulgue la « ley de vagos » (ou loi « des oisifs » ou « contre la paresse »), dont l’autrice estime qu’il est sans doute impossible de trouver une loi équivalente dans n’importe quel régime, « punissant de privation de liberté l’absence d’activité, l’absentéisme, voire "l’état prédélictuel de paresse" » (p. 452)! Et c’est, un an plus tard, l’arrestation d’Heberto Padilla, mentionnée dans l’introduction.

Mais, après cette rupture, les intellectuels ne s’interrogent pas encore sur la nature du régime cubain, se contentant de constater que « Castro a changé ». Les raisons de cet aveuglement J. V.-L les voit dans le sens du « socialisme » des intellectuels, « une idéologie qui justifie la revendication non-dite, de pouvoir » (p.456).  

Elle revient alors, au-delà de la période envisagée précédemment (1959-1965), sur un des aspects essentiels du régime, la militarisation, alors que le militarisme fut toujours, verbalement, fustigé par la gauche. Comme elle le rappelle, Castro dès le début a acheté des armes et accru considérablement les effectifs de l’armée (240 000 hommes en 1960 au lieu de 40 000 sous Batista) dans le but d’intervenir hors de ses frontières (elle note, au passage que Pinochet, par exemple, n’a pas envoyé d’armée hors de ses frontières pour diffuser son idéologie !). Les ressources considérables qu’exigea cette politique interventionniste, si elles avaient été utilisées dans l’île, auraient peut-être évité qu’elle s’enfonce progressivement, sous Castro, dans le sous-développement.

L’autrice fait aussi un rappel de ce que fut la culture cubaine sous Castro, son contrôle total par l’état dans les domaines littéraire et artistique.

E. Dans sa conclusion, Jeannine Verdès-Leroux cite cette phrase de George Orwell, « Le pouvoir est une fin, on n’établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution, on fait une révolution pour établir une dictature », pour s’interroger sur ce qui est advenu entre les articles et livres publiés dans les années 60 pour glorifier la « révolution » cubaine et l’actualité des informations « désolantes et inquiétantes » sur l’île : dérapage, à partir de 1970, ou mise en œuvre du projet castriste ? Si elle admet que « les pèlerins attirés par la nouvelle Mecque » n’aient pas connu le passé, elle s’étonne qu’ils n’aient pas vu la nature du régime, qui s’affichait pourtant sans ambiguïté dans la presse comme dans la rue (« journée de la Justice »). Elle en conclut que ce type de pouvoir, qui semblait leur promettre un rôle à jouer, plaisait à ce public qui rêvait du « pouvoir aux intellectuels », selon le schéma léniniste des révolutionnaires professionnels, et qu’ils rompirent avec lui parce qu’un des leurs fut maltraité.

Elle reproche surtout aux « intellectuels amis de Cuba » d’avoir « camouflé […] leur goût du pouvoir […] en un intérêt désintéressé pour les exploités, pour les peuples sous-développés, etc. » (p.538) et d’avoir, par leur appui, encouragé les violences et les iniquités de Castro car « les applaudissements prodigués aux bourreaux concourent aux crimes » (p.538).            

Divisions principales Chapitres Sous-chapitres pages
INTRODUCTION
I Les lignes de force de l’histoire de Cuba (1868-1952) 31
LES LUTTES D’INDÉPENDANCE :

LA GUERRE DE DIX ANS (1868-1879), LA GUERRA CHIQUITA (1879),

LA GUERRE D’INDÉPENDANCE (1895-1898)

34
L’apôtre Martí 40
Les Ambigüités de l’intervention américaine 47
L’indépendance sous tutelle 49
LES ANNÉES DE TÉNÈBRES : DE L’OCCUPATION AMÉRICAINE (1899-1902) A L’INTERVENTION AMÉRICAINE (1906-1909) 50
LA SOUDAINE RICHESSE DE CUBA

ET LA CRISE DE 1920

55
LES RÉVEILS SOUS LES PRÉSIDENCES DE ZAYAS (1921-1924) ET MACHADO (1924-1933) : MOUVEMENT ÉTUDIANT

ET MOUVEMENT SYNDICAL OUVRIER

56
L’ère Machado: un bref espoir, un long désastre 58
Apparition et triomphe d’un « sergent nommé Batista »... 62
LE PARADOXE CUBAIN: LA RÉVOLTE DES SERGENTS ET LE CHEMIN DE LA DÉMOCRATIE (1934-1940) 67
Le triomphe de la démocratie : la Constitution de 1940 71
Batista, président constitutionnel 73
L’ÉPANOUISSEMENT ET LES FAIBLESSES DE LA DÉMOCRATIE CUBAINE : 1944-1952 75
II La crise de la société cubaine et les luttes contre Batista (1952-1958) 87
L’APPARENT « SUCCÈS » DU COUP D’ÉTAT DU 10 MARS 1952 89
LA NATURE HYBRIDE DU RÉGIME INSTAURÉ PAR LE COUP D’ÉTAT 93
FORCES ET FAIBLESSES DE LA SOCIÉTÉ CUBAINE AVANT LA PRISE DE POUVOIR CASTRISTE 103
Le développement de l’île avant l’ère Castro 106
L’éducation et la santé avant l’ère Castro 111
Quelques aspects de la vie quotidienne 113
Une société multiraciale et multiconfessionnelle 114
LE MOUVEMENT GÉNÉRAL DES LUTTES ET SON ISSUE 115
LA PREMIÈRE PHASE DES LUTTES 118
Le M-26 124
Le Directoire révolutionnaire 128
LA DEUXIÈME PHASE DES LUTTES 129
Le terrorisme urbain 137
Le M-26 et le Directoire révolutionnaire. 140
LA TROISIÈME PHASE DES LUTTES

VERS LA PRÉÉMINENCE DE FIDEL CASTRO

145
L’échec de la grève générale 149
III La prise du pouvoir et sa légende (1959-1961) 172
LA JUSTICE RÉVOLUTIONNAIRE 178
LA RÉFORME AGRAIRE 189
RÉVOLUTION COMMUNISTE

OU RÉVOLUTION HUMANISTE ?

190
CONTRE LA RÉVOLUTION COMMUNISTE 194
CLASSE OUVRIÈRE ET MOUVEMENT SYNDICAL 201
L’ÉPURATION DE L’UNIVERSITÉ

ET LA FIN DE SON AUTONOMIE

205
INTERLUDE. LES ÉMERVEILLEMENTS

D’UN PHILOSOPHE : SARTRE À CUBA

208
CUBA, LES U.S.A. ET L’U.R.S.S. 213
LA FIN DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE 223
LE HEURT AVEC L’ÉGLISE 228
LA LIQUIDATION DU SYSTÈME CAPITALISTE 234
LA CAMPAGNE D’ALPHABÉTISATION DE 1961 238
CASTRO FRANCHIT LE RUBICON :

LE 1er MAI SOCIALISTE À CUBA

242
FIDEL CASTRO ET LES VIEUX-COMMUNISTES 250
A PROPOS DE LA DISCRIMINATION RACIALE 257
LA RÉVOLUTION ET SES ENNEMIS 259
QUAND ON SE SACRIFIE, C’EST LA RÉVOLUTION... 260
UNE RÉVOLUTION SANS RÉVOLUTIONNAIRES 262
IV La consolidation du pouvoir castriste 1961-1965 272
LA CRISE DES MISSILES - OCTOBRE 1962 277
LES CHOIX INTÉRIEURS 280
LA DRAMATIQUE FORMATION D’UN PARTI D’ÉTAT 282
LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN 1962 : LE RATIONNEMENT 293
LES CLASSES LABORIEUSES 298
LES CLASSES « DANGEREUSES » 306
LES CLASSES « CRIMINELLES » :

LES « HORS JEU », LES EXILÉS ET LES INSURGÉS

312
LA RÉVOLUTION SANS RÉVOLUTIONNAIRES (BIS) 327
CE QUE CASTRO SATISFAISAIT 329
DE LA POPULARITÉ AU CULTE DE LA PERSONNALITÉ 336
LE RÔLE DE LA RHÉTORIQUE DE CASTRO

DANS LES « MOBILISATIONS RÉVOLUTIONNAIRES »

339
V Che Guevara: le pouvoir du mythe 358
UNE JEUNESSE TOURMENTÉE 361
Les tourments : l’asthme, l’angoisse, l’insatiété.. 363
Les femmes comme compagnons... 369
L’INTERLUDE HEUREUX : LA RENCONTRE AVEC FIDEL CASTRO ET LA SIERRA MAESTRA 372
CHE GUEVARA AU POUVOIR : LES ÉCHECS 380
Le révolutionnaire Guevara et les ouvriers 381
Che Guevara et le socialisme réel: les déceptions 385
DEUX ANNÉES DE MYSTÈRE 391
Le testament de Guevara : « Créer deux, trois... de nombreux Vietnam, voilà le mot d’ordre » (mai 1967) 398
L’impasse bolivienne 400
LA MORT, VUE DE CUBA 408
DE LA GLORIFICATION À LA CANONISATION, EN FRANCE 411
Le visage d’archange du « Che » 417
Le rôle de la conjoncture dans le succès du mythe 434
LE MYTHE ESSOUFFLÉ 437
VI Les intellectuels à l’épreuve : la vraie nature du régime cubain 449
A LA VEILLE DE LA RUPTURE :

LYRISME ET DÉSENCHANTEMENTS

449
Les intellectuels et le pouvoir 455
Un pouvoir militaire 461
La Cuba de Castro : du développement au sous-développement 465
La culture sous le régime de Fidel Castro : discours et pratiques 470
Conflit politique ? Conflit de pouvoir ? Lutte de générations ? Le cas de Lunes de Revolución 472
Un mécanisme simple d’étouffement des œuvres 477
Culture et propagande : les livres (réellement) édités 479
Les débats culturels 488
Les écrivains et la police des idées et des conduites 493
L’agitation politico-culturelle : le Salon de Mai d’août 1967 et le Congrès culturel de janvier 1968 497
Codicille: la légèreté des intellectuels, socialisme et exotisme 504
LA FÊLURE: CASTRO APPROUVE L’INVASION DE LA TCHÉCOSLOVAQUIE PAR LES TROUPES DU PACTE DE VARSOVIE 506
L’AFFAIRE PADILLA : L’« HONNEUR PERDU » DE LA RÉVOLUTION CUBAINE 508
DU LIBRE CHOIX DE SON ASSERVISSEMENT 514
Une erreur (pourtant) résistible 516
CONCLUSION 529

Accueil critique

Pour l'historien Pierre Rigoulot, l'ouvrage de Jeannine Verdès-Leroux « reste incontournable, prenant de front les fausses évidences reçues par la légende »[7].

L'universitaire Jean-Yves Guerin indique que l'ouvrage articule une histoire politique, sociale et culturelle. Pour Jeannine Verdès-Leroux, il était possible pour les intellectuels en visite de découvrir ce qui se passait réellement à Cuba plutôt que de « banqueter au frais de la princesse révolutionnaire »[8].

Distinction

En 1990, La Lune et le Caudillo a reçu le prix Biguet de l'Académie française[9].

Notes et références

  1. Sartre visita a Cuba, Ediciones R., La Havane, 1960, pp. 229-230.
  2. 2.
  3. « Les militants du Directoire étaient "préoccupés" par le caudillisme de Fidel Castro, comme le signalait Carlos Franqui à Frank País » p. 132 ; « L'un des survivants de l'attaque contre la caserne Goïcuria [...] s'en prit à la mystique de Castro élevé, et s'élevant, au rang de rédempteur de la patrie, disant que cette mystique ne pouvait servir que des politiciens profiteurs et il mit en garde contre un futur caudillo p. 135. » ; «  Guevara a noté qu'à la fin de 1957, les militants de la plaine "continuaient de [...] garder leurs distances à l'égard du caudillo qu'ils croyaient reconnaître en Fidel" p.141 », , etc.
  4. Serge Raffy, Castro, l'infidèle, Fayard, 2006.
  5. « Aucune des valeurs que ces intellectuels vénèrent et défendent dans les démocraties européennes n'était respectée par Castro : pas de libertés formelles mais pas non plus de libertés syndicales, de droit de grève, une censure ouverte, une justice sans aucune règle de "droit" et, à sa place, un pouvoir sans contrôle assoiffé de punition, de correction, de vengeance, les exécutions au quotidien », p. 517.
  6. Jean-Yves Guerin Jeannine Verdès-Leroux, La Lune et le Caudillo.
  7. Livres « Che » Guevara un mythe tenace Deux biographies imposantes paraissent sur le « Che » La Croix, 9 juin 1997.
  8. Jean-Yves Guerin Jeannine Verdès-Leroux, La Lune et le Caudillo Revue Esprit, septembre 1990.
  9. Prix Biguet 1990, Académie française.
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