La Charrette fantôme (film, 1921)

La Charrette fantôme (Körkarlen) est un film muet suédois réalisé, écrit et interprété par Victor Sjöström en 1920, sorti en 1921.

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La Charrette fantôme
Tore Svennberg et Victor Sjöström dans une scène du film
Titre original Körkarlen
Réalisation Victor Sjöström
Scénario Selma Lagerlöf (roman)
V. Sjöström
Acteurs principaux

Victor Sjöström
Hilda Borgström

Pays d’origine Suède
Durée 93 minutes
Sortie 1921


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Devenu un succès mondial, il est considéré comme majeur pour Victor Sjöström et pour le cinéma suédois en général, mais aussi au-delà, car son influence artistique est reconnue sur nombre de grands cinéastes et producteurs du monde entier.

Synopsis

Gravement malade, une salutiste agonisante souhaite revoir l'un de ses protégés, David Holm, qu'elle aurait voulu ramener dans le droit chemin. Mais celui-ci est introuvable. En fait, il est en compagnie de deux clochards, avec qui il fête la Saint-Sylvestre dans un cimetière. Les trois ivrognes se remémorent un camarade décédé l'année d'avant et évoquent la légende selon laquelle le dernier mort de l'année, s'il s'agit d'un grand pécheur, conduira, jusqu'au Nouvel An suivant, la « charrette fantôme » qui ramasse les âmes des défunts. David meurt juste avant minuit et doit devenir ainsi le conducteur de cette charrette...

Fiche technique

Distribution

  • Victor Sjöström : David Holm
  • Hilda Borgström : sa femme
  • Tore Svennberg : Georges
  • Astrid Holm : sœur Edith
  • Concordia Selander : la mère de sœur Edith
  • Lisa Lundholm : sœur Marie
  • Tor Weijden : Gustafsson
  • Einar Axelson : le frère de David Holm
  • Olaf As : le premier conducteur
  • Nils Effors et Simon Lindstrand : les camarades de David Holm au cimetière
  • Edvin Adolphson (non crédité) : un client de l'auberge

Critiques

« La Charrette fantôme frappe par sa structure narrative complexe et ses multiples effets visuels : surimpressions, caméra très mobile pour l'époque, effets de lumière. Le film influença directement l'expressionnisme allemand et notamment Murnau, puis un certain fantastique poétique à la française, puisque Julien Duvivier en tourna un remake en 1938 (NDLR: sorti en 1939). Comme Le Trésor d'Arne de Stiller, le film montre à quel degré de sophistication visuelle les cinéastes scandinaves étaient parvenus dans les années 1920 et la puissance évocatrice du cinéma muet. On peut préférer la partie purement fantastique - très dépaysante et d'une profonde richesse plastique - aux préoccupations sociales, un peu datées. La Charrette fantôme est une de ces œuvres maîtresses qui hantent longtemps l'imaginaire du cinéphile. »

  • Effectivement, La Charrette fantôme constitua pour Julius Jaenzon, le célèbre opérateur suédois, un défi technique des plus extraordinaires. « L'histoire de David Holm (Victor Sjöström), [...] ramené à la vie par une incarnation de la Mort - sous les traits d'un cocher qui émerge des flots -, est racontée à l'aide d'un ensemble extrêmement compliqué de flashback et de superpositions. Pour la séquence dans le cimetière, tout a été photographié deux fois », note Peter Cowie[1].
  • « Nous étions fiers de la "consistance" des fantômes. [...] Ils n'étaient ni plats ni flous. Grâce à un éclairage savant, ils étaient devenus tridimensionnels dans leur spiritualité », dit alors Victor Sjöström[2].
  • Selon Jacques Lourcelles, « le procédé de la surimpression sert ici de voie de passage entre le monde des vivants et le monde des morts. Les images de la charrette et du cocher armé de sa faux [...] sont d'une extrême simplicité. Elles veulent être simples pour pouvoir être fortes. Dans le film de Sjöström, l'image la plus évocatrice, celle qui résume le mieux la simplicité magique de l'invention du cinéaste, montre la charrette courant la nuit sur la mer. Cette apparition conserve encore, soixante ans plus tard, toute sa puissance et reste mystérieusement préservée des atteintes du Temps. »[3]
  • La Charrette fantôme obtint un succès universel (sauf aux États-Unis) et fut l'œuvre qui couronna la carrière de Sjöström en Suède. Car, « [...] la paix revenue ramènera la concurrence. Le cinéma suédois entrera, dès lors, dans une crise qu'il pensera surmonter en se dénationalisant. Conscient de cette involution, Sjöström accepta l'offre de travailler à Hollywood. »[4]
  • Selon Ingmar Bergman, « Ce film m'a profondément bouleversé. J'étais frappé par la puissance de ses images.» .

Autres adaptations du même roman

Deux autres versions cinématographiques du roman de Selma Lagerlöf ont été produites par la suite et peuvent par conséquent être également considérés comme des remakes du film de Victor Sjöström :

Liens externes

Notes et références

  1. in : Le cinéma des pays nordiques, Éditions du Centre Georges-Pompidou, Paris, 1990.
  2. cité par Bengt Forslund : Victor Sjöström, his Life and Work, édité en anglais par New York Zoetrope, 1988.
  3. in : Dictionnaire du cinéma, Robert Laffont, 1992.
  4. in : Dictionnaire mondial du cinéma, Éditions Larousse, 1986 pour la première édition.
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