La Brouette rouge

La Brouette rouge (The Red Wheelbarrow) est un poème moderniste de William Carlos Williams. Il est publié dans le recueil Le Printemps et le reste (Spring and all) en 1923, d'abord sans titre et désigné par le chiffre XXII, puisqu'il s'agissait du vingt-deuxième texte du recueil alternant vers et proses. Il est l'un des poèmes les plus cités du poète américain et souvent considéré comme un exemple frappant du courant imagiste.

Texte et traduction

Texte original

So much depends
upon

a red wheel
barrow

glazed with rain
water

beside the white
chickens

Traduction de William King


Tant de choses dépendent
au fond, d'une brouette rouge, vernie de gouttes de pluie, à côté des poulets blancs.

[1]

Analyse

Le poème est court et rappelle la forme du haïku[2].

Il fait partie d'une première partie de la création poétique de Williams, lorsqu'il appartient au courant imagiste et cherche à faire éclater les codes traditionnels de la poésie, en portant une attention particulière aux objets du quotidien et en brisant les rythmes de la scansion et de la syntaxe.

Réception

La Brouette rouge est fréquemment cité et se retrouve souvent dans les anthologies de Williams et de poésie moderniste américaine[3].

Le poète John Hollander cite ce poème comme bon exemple d'enjambements utilisés pour ralentir la lecture, et créer une poésie méditative[4].

Henry Sayre compare ce poème à la technique du ready-made créé par Marcel Duchamp (que Williams avait rencontré à plusieurs reprises depuis 1913[5]).

Dans la culture populaire

  • Le poème apparaît à deux reprises dans la série Mr Robot : dans le dernier épisode de la saison 2 et dans le cinquième épisode de la saison 3. Le personnage Tyrell Wellick (Martin Wallström) y explique à Elliot Anderson (Rami Malek) que ce sont les seuls mots d'anglais que son père connaissait.
  • Dans la série Homeland, à l'épisode 8 de la saison 3, Carrie reçoit un message commençant par « So much depends... » et répond par « a red wheelbarrow ».
  • Le poème est également mentionné dans le court roman d'Eduardo Halfon : Halfon, Boy.

Références

  1. William Carlos Williams, Poèmes, traduction de William King, Paris, Seghers, 1967
  2. (en) Cho, Hyun-Young, « The Progression of William Carlos Williams’ Use of Imagery », Writing for a Real World, vol. 4, , p. 62-69 (lire en ligne [PDF])
  3. William Carlos sur l'Encyclopédia Britannica, troisième paragraphe
  4. John Hollander, Vision and Resonance: Two Sense of Poetic Form, 1975, Oxford University cited here
  5. (en) Henry M. Sayre, The Visual Text of William Carlos Williams, Board of Trustees of the University of Illinois, , 152 p. (ISBN 978-0252010590)

Annexes

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