LRAC F1

Le LRAC F1, officiellement appelé lance-roquettes antichar de 89 mm modèle F1, est un lance-roquettes réutilisable qui a servi dans l'armée française. Il a été mis au point par la société Luchaire Défense SA, chargée de la production des différentes munitions, et construit en coopération avec la Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Étienne, qui fabriquait le lanceur. Ces deux entreprises font aujourd'hui partie de GIAT Industries. Commercialisé par la société Hotchkiss dans les années 1970, il a remplacé le LRAC de 73 mm modèle 1950. Le LRAC F1 est remplacé en 2008 par le lance-roquettes suédois AT4-CS (version permettant le tir en espace confiné).

LRAC F1

Un LRAC au cours d'une journée portes ouvertes en 2009
Présentation
Pays France
Type Lance-roquettes
Munitions roquette de 89 mm antichar ou antipersonnel/anti véhicule léger
Fabricant Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Étienne
Luchaire SA
Poids et dimensions
Longueur(s) 1,17 m
Caractéristiques techniques
Architecture Société Technique de Recherches Industrielles et Mécaniques
Portée maximale 2 300 m (à 45 °)
Portée pratique 90 (temps d'amorçage de la roquette par le déploiement de ses ailettes à l'arrière) à 500 mètres
Cadence de tir 3 à 4 tirs par minute
Vitesse initiale 295 m/s
Viseur lunette APXM 309

Historique

Au tout début des années 1970, deux armes anti-char ont été évaluées par l'armée française pour remplacer le M20A1 : l'ACL 80 mm APX[1],[2], un canon sans recul avec un projectile aidé d’une roquette, et le LRAC F1 de la STRIM (Société Technique de Recherches Industrielles et Mécaniques) expérimenté à partir de 1969. Ce dernier fut choisi pour remplacer le M20A1 du fait de la capacité de pénétration plus élevée de sa munition et de son plus faible coût de fabrication.

L'Apilas ou RAC 112 a été créé pour le remplacer mais le LRAC fut remplacé en dotation par l'AT4 à la fin des années 2000. Il est utilisé durant l'opération Serval au Mali où il a non seulement remplacé la roquette AT4CS de 84 mm mais a également largement pallié l’absence de postes de tir Eryx (non largable par parachutage)[3].

Description et fonctionnement

Grâce à l'utilisation de composites à base de fibres de verre et de plastiques, sa masse est inférieure de plus de kg à celle du M20A1 chargé tout en ayant une plus grande portée. Le LRAC F1 est parfois dénommé STRIM lance-roquettes antichar de 89 mm, du nom de l'entreprise qui fut chargée en 1964 par le ministère français de la Défense de la recherche d’un remplaçant pour le Super Bazooka.

L’arme est généralement mise en œuvre par deux hommes : un tireur et un pourvoyeur. Son chargement s’effectue au moyen d’un conteneur porte roquette (3,2 kg pour 626 mm de long) dont la fixation à l’arrière de l’arme active le circuit électrique de mise à feu.

Le lance-roquettes est équipé sur le côté gauche d’un viseur optique 3 × APX M 309 gradué entre 100 et 1 000 mètres et est muni d’une épaulière ainsi que d’une poignée avant ajustables au tireur. La poignée pistolet centrale contient un dispositif de sécurité mécanique ainsi que le mécanisme de tir. Lorsque la sécurité est désactivée, l’appui sur la gâchette génère une charge qui tire la roquette.

Le bouchon d’étanchéité situé à l’arrière du conteneur porte roquette est déposé juste avant le tir ce qui ferme le circuit de mise à feu et autorise le tir de la roquette. Le projectile est propulsé par de longs bâtonnets tubulaires de propergol qui produisent une pression constante lors de la combustion et fournissent une accélération constante. Le moteur s’éteint avant que la roquette quitte le tube de lancement à une vitesse approximative de 300 m/s. Dès que la roquette quitte le tube, neuf ailettes qui assurent la stabilité de la roquette pendant le vol se déploient. La munition dispose de deux systèmes de sécurité. Le premier est une broche épaulée située au centre du corps qui bloque le circuit de mise à feu de la charge militaire. Lorsque le projectile quitte le tube, la broche tombe et libère le second système de sécurité qui empêche la détonation tant que la roquette ne s’est pas éloignée d’au moins 10 mètres du tireur.

La roquette a une portée d’environ 330 mètres atteinte en 1,25 seconde et une portée de 360 mètres atteinte en 1,36 seconde.

La roquette seule pèse 2,2 kilogrammes et est équipée d’une charge creuse d’un diamètre de 80 mm. Elle peut pénétrer 400 mm de blindage ou un mètre de béton avec un angle d’impact de 0 degré ; elle est capable de pénétrer des cibles OTAN single heavy, double medium et double heavy et dispose de suffisamment d'énergie pour pénétrer plusieurs plaques-témoin en acier de 10 millimètres d’épaisseur[4],[5].

Après le tir, le conteneur porte roquette est démonté pour être remplacé par un nouveau. La durée de vie approximative d'un tube est de 130 tirs, après quoi il est réformé tandis que le viseur est démonté et peut être réutilisé sur une nouvelle arme.

Il existe un inconvénient d'utilisation de cette arme : une légère excroissance à l'intérieur du tube consécutive à un choc sur l'extérieur du tube rend l'arme dangereuse pour l'utilisateur car la roquette, en frappant cette excroissance, peut arracher le tube.

Munitions

Un certain nombre d'autres roquettes ont été développés pour le LRAC F.

Anti-personnel / anti-véhicule

Ce modèle dual anti-personnel/anti-véhicule possède une charge militaire contenant 1 600 boules en acier (elles sont létales jusqu'à 20 mètres) et une petite charge creuse antichar capable de pénétrer jusqu'à 100 millimètres de tôle d'acier.

Fumigène ou éclairante

Une version fumigène existe : elle produit de la fumée pendant 35 secondes environ

Une version éclairante produit une lumière d'une intensité de 300 000 candela pendant 30 secondes.

Production et utilisation

Parachutistes français de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth avec un LRAC F1, 1er avril 1983.

Outre l'armée française, de nombreuses autres armées ont employé le LRAC F1, en particulier les anciennes colonies africaines de la France qui l'utilisent encore aujourd'hui. Au cours de l'intervention française au Liban en 1982-83, de nombreux journalistes ont confondu le LRAC F1 avec le missile antichars filoguidé Milan. Le LRAC F1 est remplacé en 2008 par le lance-roquettes suédois AT4-CS (version permettant le tir en espace confiné).

Armes comparables

Sources et bibliographie

  • Suermondt, Jan (2004). Illustrated Guide to Combat Weapons. Kent: Grange Books. p. 10.
  • Hogg, Ian (1991). Jane's Infantry Weapons 1991–1992. Jane's Information Group. p. 370–372.

Notes et références

  1. édité par DHR Archer "Jane's Infantry Weapons 1976» page 576-578
  2. La lunette de visée mise au point pour l'ACL-APX a été adoptée pour le LRAC F1
  3. Thibault Capdeville, « Le tir des unités d'infanterie durant l'opération SERVAL », Fantassins magazine, no 32, , p. 56 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Jane's Infantry Weapons 1991-1992 donne tous les détails de la pénétration.
  5. Dans le milieu des années 1980, Luchaire mit au point une nouvelle roquette antichar qui avait la capacité de pénétrer 600 millimètres de blindage. Mais elle ne fut jamais mise en production, car ces performances étaient encore insuffisantes pour vaincre les chars lourds russes T-62 et T-72 dans un combat frontal
  6. Cette arme israélo américaine est similaire en conception et design au LRAC F1
  7. Bien que cette arme russe ressemble au LRAC F1 dans la conception et le design, le projectile est chargé comme le bazooka utilisé lors de la 2e guerre mondiale et la guerre de Corée
  8. Cette ancienne arme antichar yougoslave est la plus proche en conception et en design du LRAC F1 français

Voir aussi

Articles connexes

  • Lance-roquettes AT4

Liens externes

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