L'Ordre et la Morale

L'Ordre et la Morale est un film français écrit, réalisé et interprété par Mathieu Kassovitz, sorti le . Le film s'appuie notamment sur le livre La Morale et l'Action (1990) de Philippe Legorjus[1], capitaine du GIGN lors de la prise d'otages d'Ouvéa que le film met en scène, et sur l'ouvrage collectif Enquête sur Ouvéa[2].

Cet article possède un paronyme, voir Ordre moral.
L'Ordre et la Morale
Logo du film.
Réalisation Mathieu Kassovitz
Scénario Mathieu Kassovitz
Pierre Geller
Benoît Jaubert
Serge Frydman (collaboration)
Acteurs principaux
Sociétés de production Nord-Ouest Productions
Studio 37
France 2
UGC
Pays d’origine France
Genre drame historique
Durée 136
Sortie 2011


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

En 1988, sur l'Île d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, des troupes militaires françaises donnent l'assaut, après l'assassinat de quatre gendarmes, à la gendarmerie, puis la prise d'otages par des indépendantistes Kanak de vingt-sept gendarmes mobiles, entre les deux tours de l'élection présidentielle.

Fiche technique

Distribution

  • Mathieu Kassovitz : le capitaine du GIGN Philippe Legorjus
  • Iabe Lapacas : Alphonse Dianou
  • Malik Zidi : Jean-Pierre Picon
  • Alexandre Steiger : Jean Bianconi
  • Daniel Martin : Bernard Pons
  • Philippe Torreton : Christian Prouteau
  • Sylvie Testud : Chantal Legorjus, l'épouse de Philippe Legorjus
  • Steeve Une : Samy
  • Philippe de Jacquelin Dulphé : général de brigade Vidal
  • Patrick Fierry : colonel de l'armée Dubut
  • Jean-Philippe Puymartin : général de gendarmerie Jérôme
  • Stéfan Godin : lieutenant colonel de gendarmerie Benson
  • François « Kötrepi » Neudjen : Nine Wea
  • Macki Wea : Djubelly Wea
  • Pierre Gope : Franck Wahuzue
  • Alphonse Djoupa : Hilaire Dianou
  • Dave Djoupa : Wenceslas Laveloa
  • Henry « Aïzik » Wea : Chef coutumier Imwone
  • Aira « Toulousie » Gnipate : Tom Tchacko Pasteur
  • Mathias Waneux : Chef Hwadrilla
  • Stéphane Delesne : lieutenant colonel Arthur 11e choc
  • Jean-Christophe Drouard : capitaine Jayot commando Hubert
  • Aladin Reibel : général de brigade aérienne Norlain
  • Patricia Wéa : la Maman de la tribu
  • Marc Robert: GIGN Marco
  • Augustin Legrand
  • Xavier Jozelon : Vincent Moulié (non crédité)
  • Alain BERA : un colonel

Autour du film

Genèse du film

Mathieu Kassovitz rencontre d'abord des Kanaks en 2001, avant d'écrire le scénario, pour leur demander la permission de faire un film sur leur histoire[2]. Kassovitz met ensuite deux ans à écrire une première version du scénario[2]. Alors que la situation politique évolue, que Kassovitz fait de nouveaux voyages en Nouvelle-Calédonie et qu'il recueille de nouveaux témoignages (tant de soldats que de Kanaks), le scénario est remanié et 25 versions différentes sont écrites en l'espace de huit ans[2].

Initialement prévu pour être filmé en Nouvelle-Calédonie, sur les lieux de la prise d'otages d'Ouvéa, le tournage a finalement été déplacé en Polynésie française à la suite de l'opposition d'une partie de la population calédonienne, y compris kanak.

Critiques et polémiques

Mathieu Kassovitz en 2011 à l'avant-première.

De nombreuses polémiques ont précédé la sortie du film. Alors que la production avait demandé les moyens de l'Armée française pour reconstituer certains décors, celle-ci a refusé après avoir pris connaissance de l'esprit du scénario, contraire selon elle à la version historique et la remettant en cause de manière trop militante[4].

Toujours en réaction au scénario, au parti pris de l'auteur et à l'opposition d'une partie de la population locale kanak, il a été impossible de tourner le film sur les lieux du drame pour des raisons de sécurité. Il a donc été tourné en Polynésie française, avec le soutien des autorités politiques locales[5]. Le film ne sera pas diffusé en Nouvelle-Calédonie au moment de sa sortie en salle. Le seul exploitant sur l'île l'a refusé au motif que l’œuvre de Kassovitz serait « très caricaturale et polémique » accusant le film de « rouvrir des plaies cicatrisées »[6]. Selon Jean Bianconi, le substitut du procureur qui est intervenu dans les négociations, « ce film ne donne qu’une vision partiale et inexacte des faits qui ne servira pas la cause de la réconciliation entre les communautés et portera un coup terrible à toutes les familles des victimes : gendarmes, militaires du 11e choc tombés lors de l’assaut, kanaks, qui voient ainsi ravivée une douleur que seul le temps peut apaiser »[7].

Il sera ensuite diffusé dans des salles de Nouméa, puis dans le reste de l'île.

Éreinté par la critique, et face au faible succès que rencontre son film[8], Mathieu Kassovitz réplique : « J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde[9]. »

Récompenses

Notes et références

  1. Les Fiches de Monsieur Cinéma, fiche 481/20, Images et Loisirs, 2012.
  2. « Interview de Mathieu Kassovitz pour le film L'Ordre et la Morale », sur abusdecine.com (consulté le )
  3. Mathias Faurie et Mélissa Nayral, « L'Ordre et la morale : quand l'industrie du cinéma bouscule la coutume kanak », Le Journal de la Société des Océanistes, , p. 121–136 (ISSN 0300-953x, DOI 10.4000/jso.6641, lire en ligne, consulté le )
  4. « L'Ordre et la Morale : le gendarme Kassovitz à l'assaut d'Ouvéa » - Le Point, 6 septembre 2011.
  5. « Tensions autour d'un film sur Ouvéa que Kassovitz va tourner en Polynésie » - L'Express, 22 août 2010
  6. « Un film sur le massacre d'Ouvéa privé de sortie en Nouvelle-Calédonie » - Le Monde, 22 octobre 2011
  7. Roald Billebault, « Jean Bianconi veut en finir avec le mythe Legorjus », sur Gazette Info, cité ici,
  8. D'un coût de 13 millions d'euros, le film a fait 148 000 entrées, soit un ratio de près de 100 € par spectateur[réf. nécessaire].
  9. « Mathieu Kassovitz "encule le cinéma français" » sur lexpress.fr.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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