L'Homme au turban rouge

L'Homme au turban rouge[1], ou encore Portrait d'un homme au turban, ou au turban rouge, etc., est un tableau du peintre primitif flamand Jan van Eyck, réalisé en 1433. Il est exposé à la National Galery de Londres depuis 1851, présent en Angleterre depuis son acquisition par Thomas Howard, 21e comte d'Arundel, probablement pendant son exil à Anvers entre 1642-1644[2].

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Description

Le cadre d'origine a été conservé (les montants verticaux ne forment en réalité qu'une seule pièce de bois avec le panneau central), et comporte l'inscription JOHES DE EYCK ME FECIT ANO MCCCC.33. 21. OCTOBRIS (en français : « Jan Van Eyck m'a fait le 21 octobre 1433 ») sur sa partie inférieure et sa devise AlC IXH XAN (littéralement « Je fais ce que je peux », « Du mieux que je peux »), qui apparaît sur d'autres cadres de tableaux peints par van Eyck, toujours écrit en lettres grecques, avec un jeu de mot sur son nom[3]. Comme sur d'autres cadres de van Eyck, les lettres sont peintes de telle sorte qu'elles semblent avoir été sculptées.

Analyse

Comme tous les portraits de van Eyck, cet Homme au turban rouge a fait l'objet d'une analyse pointue et détaillée des traits physiques. Le sujet est cependant impassible et ne laisse transparaître aucune pensée ni humeur. Ce tableau est souvent considéré comme étant un autoportrait de van Eyck lui-même, bien qu'il n'y ait pas de preuve directe qui puisse le confirmer. Le costume porté par cet homme est conforme au statut social de van Eyck. À partir de 1430, ce dernier s’établit à Bruges et il est nommé peintre de cour. Peintre illustre en son temps, il a droit par exemple, pour sa maison, à la livrée ducale et peut défiler, lors des cérémonies, derrière les hauts dignitaires. Par ailleurs, sa devise personnelle n'apparaît que sur deux des tableaux religieux du maître, et sur le portrait de sa femme.

L'homme ne porte en réalité pas un turban, mais un chaperon, dont les extrémités habituellement laissées pendantes, sont ici attachées entre elles au sommet du crâne, ce qui serait une précaution nécessaire s'il était porté par un peintre. Un personnage, situé à l'arrière-plan de La Vierge du chancelier Rolin, porte un chaperon similaire et il a également été suggéré qu'il s'agissait d'un autoportrait de l'artiste.

Notes et références

  1. Il est exposé à la National Gallery sous le titre de Portrait of a Man (Self Portrait?), Lorne Campbell, National Gallery Catalogues (new series): The Fifteenth Century Netherlandish Paintings, p. 212-217, 1998, (ISBN 978-0-3000-7701-8)
  2. Sa présence est attestée dans la collection d'Arundel à Anvers par un visiteur flamand, qui parle d'un portrait du « duc de Barlaumont ». Campbell op. cit. p. 212.
  3. Il joue sur la proximité de prononciation entre « Ixh » (ou ich qui signifie en néerlandais : je) et son nom « Eyck ».

Sources

Annexes

Bibliographie

  • Christiane Aulanier, « Marguerite van Eyck et l'Homme au turban rouge », Gazette des beaux-arts, t. XVI, 1936 2e semestre, p. 57-58 (lire en ligne)

Liens externes

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