L'Arroseur arrosé

L'Arroseur arrosé[1], initialement intitulé Le Jardinier et le Petit Espiègle puis Arroseur et Arrosé, est un film réalisé par Louis Lumière, dont il existe trois[2] versions. Il est montré pour la première fois le , à La Ciotat, au cours d'une projection privée, puis mis à l'affiche des projections payantes organisées par les frères Lumière à Paris dans le Salon indien du Grand Café, boulevard des Capucines, à partir du , première projection historique de "vues photographiques animés" (nom donné par Louis Lumière à ses films).

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L'Arroseur arrosé
Réalisation Louis Lumière
Acteurs principaux

François Clerc

Sociétés de production Société Lumière
Pays d’origine France
Genre Comédie
Durée 49 secondes
Sortie 1895


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Un jardinier arrose son jardin. Un enfant, arrivé par derrière, met le pied sur le tuyau d'arrosage. L'homme regarde le bec du tuyau, pensant qu'il est bouché. Le petit espiègle retire son pied et le jardinier est aspergé. Il court ensuite après le jeune garçon, l'attrape, lui donne une fessée et (dans la seconde version du film) l'arrose à son tour.

Fiche technique

Sculpture représentant le jardinier du film.
  • Titre original : Le Jardinier et le petit espiègle
  • Titre plus tardif : Arroseur et arrosé
  • Titre retenu par l'histoire : L'Arroseur arrosé
  • Réalisation : Louis Lumière
  • Production : Société Lumière
  • Photographie : Louis Lumière
  • Pays d'origine : France
  • Format : 35 mm, à 2 perforations rondes Lumière par photogramme, noir et blanc, muet
  • Durée : 49 secondes environ (17 m de pellicule)
  • Dates de sortie :

Distribution

  • François Clerc : le jardinier
  • Léon Trotobas[3], puis Benoît Duval : le garçon

À propos du titre

Image du film représentée sur une affiche de Marcellin Auzolle en 1896.

L'Arroseur arrosé est un titre donné à deux « vues comiques » réalisées par Louis Lumière, sorties en 1895.

L'Arroseur d’Hermann Vogel (1887).

La société Lumière nomme ses bobineaux de court métrage des « vues photographiques animées », à l'instar des vues fixes sur verre qu'elle commercialise depuis longtemps avec succès (le mot anglais film s'impose plus tard, adapté au cinéma pour la première fois par Thomas Edison en 1891, quand il met au point avec son assistant William Kennedy Laurie Dickson le format 35 mm, encore en usage de nos jours, et que Dickson tourne les premiers « films Edison »).

Le synopsis est adapté d'une page humoristique d’Hermann Vogel, fameuse à l'époque[4].

En fait, aucun des trois films n'a porté le célèbre titre. La première version est intitulée Le Jardinier et le Petit Espiègle, les autres : Arroseur et Arrosé, cette appellation étant la seule à être inscrite dans le catalogue Lumière, mais c'est bien sous le titre L'Arroseur arrosé que cette œuvre est retenue par l'histoire du cinéma[5]. La raison qui força la société Lumière à tourner des nouvelles versions, aussi bien pour L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat que pour cette vue comique, était l'usure prématurée du négatif originel, systématiquement utilisé dans les premiers temps pour le tirage des nombreuses copies positives achetées par des particuliers ou des forains. Plus tard, les copies positives seront obtenues à partir d'un internégatif, un double du négatif d'origine qui sera ainsi préservé.

L'expression « arroseur arrosé » est entrée dans le langage courant et désigne celui qui commet une action qui se retourne contre lui.

Contexte et analyse

Véritables piliers culturels, ces films sont particulièrement célèbres dans le monde entier. Ce sont les premières vues photographiques animées à suivre un scénario préétabli.

Avant Louis Lumière, Émile Reynaud imagine dès 1892 des scénarios plus complexes, de 1 à 5 minutes, pour ses pantomimes lumineuses projetées dans son Théâtre optique au sous-sol du Musée Grévin. Ses bandes sont à la fois les premières fictions du cinéma et les premiers dessins animés, peints directement sur une pellicule de 70 mm de large constituée de carrés de gélatine recouverts de gomme laque pour les protéger[6]. Reynaud est le premier dans l'histoire du cinéma à utiliser le slapstick, par exemple dans son film Autour d'une cabine (1894)[7].

La vue photographique animée est tournée dans le jardin de la propriété de la famille Lumière à La Ciotat, « Les Terres rousses », qui existait encore en 1960. L'arroseur arrosé est le jardinier des Lumière, et le chenapan est, dans la première version, un jeune électricien de La Ciotat travaillant sur la propriété des Lumière, dans la seconde le fils d'un ouvrier de leur usine.

Remakes

Notes et références

  1. Entrée « L'Arroseur arrosé », sur Encyclopédie Larousse en ligne, Larousse (consulté le ).
  2. Voir le catalogue CNC en ligne (http://www.cnc-aff.fr) : la première version date de 1895, les deux suivantes de 1896.
  3. Le Cinématographe
  4. http://www.topfferiana.fr/2010/10/arroseurs-arroses/
  5. Michelle Aubert et Jean-Claude Seguin (dir.), La Production cinématographique des frères Lumière, Bifi-éditions, Mémoires de cinéma, Paris, 1996 (ISBN 2-9509048-1-5)
  6. Laurent Mannoni et Donata Pesenti Campagnoni, Lanterne magique et film peint. 400 ans de cinéma, Paris, La Martinière/La Cinémathèque française, 2009, 333 pages (ISBN 978-2-7324-3993-8), p.253
  7. Briselance et Morin 2010, p. 21-23.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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