L'Aquila

L’Aquila ['la:kwila] est une ville italienne d'environ 69 400 habitants, chef-lieu de la province homonyme et capitale de la région des Abruzzes.

Pour les articles homonymes, voir Aquila.

À ne pas confondre avec Aquilée en Italie du Nord

L'Aquila

Héraldique

Vue aérienne de L'Aquila
Administration
Pays Italie
Région Abruzzes 
Province L'Aquila 
Maire Pierluigi Biondi
2017-2022
Code postal 67100
Code ISTAT 066049
Code cadastral A345
Préfixe tel. 0862
Démographie
Gentilé aquilani (fr)
Population 69 419 hab. (31/10/2019[1])
Densité 149 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 21′ 00″ nord, 13° 24′ 00″ est
Altitude Min. 714 m
Superficie 46 687 ha = 466,87 km2
Divers
Saint patron Maxime d'Aveia, Célestin V, Bernardin de Sienne
Fête patronale 10 juin
Localisation

Localisation dans la province de L'Aquila.
Géolocalisation sur la carte : Abruzzes
L'Aquila
Géolocalisation sur la carte : Italie
L'Aquila
Géolocalisation sur la carte : Italie
L'Aquila
Liens
Site web site officiel
    La basilique Santa Maria di Collemaggio
    Piazza San Pietro

    Fondée au Moyen Âge et située dans une région à forte activité sismique au centre de la péninsule italienne, elle a été endommagée par deux tremblements de terre au XVIIIe siècle, et partiellement détruite par un violent séisme survenu le 6 avril 2009.

    Géographie

    Situation

    Proche du plus haut sommet des Apennins, le Gran Sasso, L'Aquila est située à 721 m d'altitude, dans la vallée de l'Aterno-Pescara, coincée entre 4 montagnes supérieures à 2 000 m. Celles-ci bloquent l'arrivée des courants d'air maritimes doux et humides et font bénéficier la ville d'un climat sec et froid.

    Selon un dicton, L'Aquila connaît « 11 mois froids et 1 mois frais ». La ville est également réputée pour être la ville la plus froide d’Italie.

    Elle est distante de Rome de 120 km, dont elle est reliée par l'autoroute ; en revanche, aucun chemin de fer ne relie directement la ville à la capitale italienne. Pour aller par train de Rome à L'Aquila il faut changer à Terni, comptant au moins trois heures de voyage.

    Hameaux

    Aragno, Arischia, Assergi, Bagno, Bazzano, Camarda, Cese, Civita di Bagno, Casaline, Collebrincioni, Colle di Preturo, Colle di Roio, Colle di Sassa, Collefracido, Coppito, Filetto di Camarda, Foce, Genzano, Monticchio, Onna, Paganica, Pagliare di Sassa, Palombara, Pescomaggiore, Pianola, Poggio di Roio, Preturo, Ripa, Roio Piano, San Benedetto, San Giuliano, San Gregorio, Sant'Angelo, Sant'Elia, San Vittorino, Santi, Sassa, Tempera, Vallesindola.

    Communes limitrophes

    Antrodoco (RI), Barete, Barisciano, Borgorose (RI), Cagnano Amiterno, Campotosto, Capitignano, Crognaleto (TE), Fano Adriano (TE), Fossa, Isola del Gran Sasso d'Italia (TE), Lucoli, Magliano de' Marsi, Ocre, Pietracamela (TE), Pizzoli, Rocca di Cambio, Rocca di Mezzo, Santo Stefano di Sessanio, Scoppito, Tornimparte, San Demetrio Ne’ Vestini

    Étymologie

    En italien, le terme aquila signifie « aigle », une espèce effectivement présente dans les Apennins environnants, et dont la ville a fait son emblème.

    Toutefois, le toponyme ne renvoie pas au rapace mais au terme latin aqua, « eau » ; le sous-sol de la ville est en effet particulièrement riche en ressources hydriques, et a favorisé depuis le XIIIe siècle, la construction du premier centre habité, nommé A.

    Histoire

    Époque médiévale

    Fondée en 1253 par synœcisme par Conrad IV de Hohenstaufen[2] sous le nom d'Aquila, elle porte son nom actuel depuis 1939 [réf. nécessaire]. On raconte qu'elle fut fondée par la réunion de 99 paroisses. Une fontaine perpétue cette légende (fontana delle 99 cannelle).

    L'Aquila a vu le couronnement de Pietro di Morrone, devenu pape sous le nom de Célestin V, le . Il a fondé un ordre monastique qui porte son nom qui eut plus de 20 implantations en France. Son corps repose depuis 1517 dans un somptueux tombeau de la basilique Santa Maria di Collemaggio, qu'il avait fait construire en 1286.

    Mariano d'Abbattegio fut gouverneur de la ville en 1317.

    Époque contemporaine : tremblements de terre

    L'Aquila fut endommagée par les séismes de 1703 et 1706. Elle fut prise par les Français en 1798 et par les Autrichiens en 1815.

    Le , à 3 h 32 du matin, L'Aquila et ses environs ont connu un violent séisme meurtrier de 6,3 sur l'échelle de Richter[3],[4],[5],[6] dont le bilan s'est établi à 309 victimes, 2 000 blessées et 65 000 personnes sans abri[6]. L'ASI (Agence spatiale italienne) a comparé les images de L'Aquila prises par les satellites avant (23 mars 2009) et après (8 avril 2009) le tremblement de terre, montrant ainsi que le centre de la ville s'était déplacé de 15 cm[7]. La ville a été partiellement détruite, le centre médiéval se transformant notamment en un « champ de ruines », qui reste en l'état trois ans après le séisme[6].

    Une importante partie de la population habite aujourd'hui une cité-dortoir construite à la périphérie dans les semaines suivant le drame par le gouvernement de Silvio Berlusconi, qui a par ailleurs organisé sur place le 35e sommet du G8 du 8 au .

    En 2012, le cœur de L'Aquila est toujours un champ de gravats et une ville fantôme[6].

    Le 22 octobre 2012, sept membres de la Commission gouvernementale italienne Grands risques sont condamnés par le tribunal de L'Aquila à six ans de prison ferme pour homicide par imprudence, et à une obligation de verser 9,1 millions d'euros de dommages-intérêts aux parties civiles[8].

    Le lendemain, jugeant que les conditions n'étaient plus réunies pour travailler avec sérénité, le président de la Commission italienne Grands risques, Luciano Maiani (physicien de renom qui fut directeur-général du CERN à Genève de 1999 à 2003), démissionne de son poste[9].

    Politique et administration

    Les maires

    Les maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1948 1948 Carlo Chiarizia PCI  
    1948 1950 Cesare Di Palma DC  
    1950 1951 Antonio Rainaldi PRI  
    1951 1956 Angelo Colagrande PLI  
    1956 1961 Frederico Trecco DC  
    1961 1961 Amedeo Cervelli DC  
    1961 1961 Felice Natellis DC  
    1961 1965 Francesco Gaudieri DC  
    1965 1966 Umberto Albano DC  
    1966 1970 Tullio De Rubeis DC  
    1970 1970 Luigi Iorio DC  
    1970 1975 Tullio De Rubeis DC  
    1975 1980 Ubaldo Leopardi PSDI  
    1980 1985 Tullio De Rubeis DC  
    1985 1985 Romeo Ricciuti DC  
    1985 1992 Enzo Lombardi DC  
    1992 1993 Maria Luisa Baldoni DC  
    1993 1993 Giuseppe Placidi DC  
    1994 1998 Antonio Centi PDS  
    1998 2007 Biagio Tempesta FI  
    2007 2017 Massimo Cialente PD  
    2017 En cours Pierluigi Biondi FIAN  
    Les données manquantes sont à compléter.

    Jumelages

    L'Aquila est jumelée avec les villes suivantes :

    Population et société

    Évolution démographique

    Habitants recensés

    Sports

    La ville dispose de nombreuses installations sportives, parmi lesquelles le Stade Isaia Di Cesare ou encore le Stade Gran Sasso d'Italia-Italo Acconcia, qui accueille la principale équipe de football de la ville, L'Aquila Calcio 1927.

    L'Aquila possède un club de rugby nommé L'Aquila Rugby.

    Économie

    L'Aquila abrite un des plus grands laboratoires de recherche de physique des particules. La ville est aussi le siège d'une université.

    Culture et patrimoine

    Lieux et monuments

    Bien que située à moins d'une heure et demie de Rome, la ville n'a pas encore été fortement touchée par le tourisme étranger.

    Dans la partie haute de la ville se trouve le fort espagnol (Forte Spagnolo), érigé par le vice-roi espagnol Don Pedro de Tolède en 1534. Il abrite actuellement le musée national des Abruzzes.

    La cathédrale Saint-Georges-et-Saint-Maxime a été construite au XIIIe siècle, mais elle s'est écroulée lors du séisme de 1703. La façade la plus récente est du XIXe siècle, mais après le tremblement de terre de 2009 et les répliques suivantes, le transept s'est effondré.

    La basilique Saint-Bernardin-de-Sienne (1472) possède une belle façade Renaissance de Nicolò Filotesio (communément appelé Cola dell'Amatrice), et contient le tombeau monumental du saint, orné de belles sculptures, et exécuté par Silvestro Ariscola en 1480.

    La basilique Sainte-Marie de Collemaggio, juste à l'extérieur de la ville, a une très belle façade romane de conception simple (1270-1280) en marbre rouge et blanc, avec trois portails finement décorés et une rosace au-dessus de chacun. Les deux portes latérales sont tout aussi remarquables. L'intérieur contient le mausolée du pape Célestin V érigé en 1517. Beaucoup de petites églises de la ville ont une façade semblable (S. Giusta, S. Silvestro et autres).

    La ville abrite aussi quelques beaux palais : la municipalité a un musée avec une collection d'inscriptions romaines. Les palais Dragonetti et Persichetti contiennent des collections privées d'enluminures. En dehors de la ville, se trouve la fontaine aux 99 cannelles (les jets sont répartis le long de trois murs), construite en 1272.

    Un monument de la ville bien connu est la fontaine lumineuse, une sculpture de deux femmes portant de grandes jarres, construite dans les années 1930. Le cimetière local recèle la tombe de Karl Heinrich Ulrichs, un pionnier des droits des homosexuels qui a vécu et est mort à L'Aquila : chaque année, des homosexuels venus du monde entier se réunissent au cimetière pour honorer sa mémoire.

    Les environs regorgent de ruines romaines (de la ville romaine d'Amiternum), d'anciens monastères, et de nombreux châteaux. Le plus connu d'entre eux est le château de Rocca Calascio (utilisé dans les années 1980 pour le tournage du film Ladyhawke, la femme de la nuit), qui est l'un des plus élevés d'Europe. Également à proximité, plusieurs stations de ski du Gran Sasso d'Italia, le plus élevé des sommets des Apennins, où a été tourné le film Le Nom de la rose à la fin des années 1980.

    Nota bene :

    Certains monuments ayant été touchés par le tremblement de terre, ils restent fermés au public depuis 2010, comme le musée national des Abruzzes[10]

    Personnalités

    Personnalités nées à L'Aquila

    Autres personnalités liées à L'Aquila

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    1. (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
    2. Henri Bresc, « La chute des Hohenstaufen et l’installation de Charles Ier d’Anjou », dans Les princes angevins du XIIIe au XVe siècle : Un destin européen, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-2558-0, lire en ligne), p. 61–83
    3. (fr) « RTL Info - Séisme meurtrier en Italie : le bilan s'alourdit » (consulté le )
    4. (fr) « Le Soir - Le bilan ne cesse de s’alourdir en Italie » (consulté le )
    5. (fr) « La Libre - Séisme en Italie : le bilan s'alourdit » (consulté le )
    6. MyEurop.info Ariel Dumont : "L'Aquila ville toujours morte, trois ans après le séisme" consulté le 11/04/12
    7. (en) L’Aquila earthquake: the first interferograms
    8. Audrey Garric, « L'Aquila : "Les sismologues peuvent seulement fournir des probabilités" », Le Monde,
    9. AFP/Filippo Monteforte, « L'Aquila: colère en Italie après la condamnation des sismologues », L'Express,
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