Léonie Léon

Léonie Léon, née à Paris le et morte dans sa ville natale le , est une Française connue pour avoir été la compagne de Léon Gambetta.

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Biographie

Née à Paris[2] le [3], Marie-Léonie Léon est la fille du colonel François-Émile Léon (1795-1860)[4] et de Marie Sauzy[2].

Ancienne élève du couvent de Louvencourt[5], Léonie vit à Paris avec sa mère et sa sœur depuis la mort de son père[4], survenue à l'asile de Charenton en 1860.

En 1864, elle devient la maîtresse de Louis-Alphonse Hyrvoix, inspecteur général de police des résidences impériales. Enceinte, elle se rend à Bordeaux, où, le , elle donne secrètement naissance à un garçon, Léon-Alphonse[6], qu'elle présente par la suite comme son neveu[4]. Après le départ d'Hyrvoix, nommé trésorier-payeur général dans le département du Jura en 1867, la jeune femme serait devenue la maîtresse du notaire Amédée Mocquard, fils de Jean-François Mocquard, mais cette liaison n'est pas confirmée par son biographe, Émile Pillias[3].

En 1868, Léonie assiste au « procès Baudin », intenté à des militants républicains qui ont organisé une souscription afin d'élever un monument à la mémoire du député Baudin, mort en résistant au coup d'État du 2 décembre 1851. Le procès révèle un jeune avocat, Léon Gambetta, dont Léonie va désormais suivre tous les discours avant d'oser lui écrire[4].

La liaison, discrète mais durable, entre Léonie et le tribun républicain débute le et ne prend fin qu'à la mort de celui-ci. Au cours de ces dix années, Léonie exerce une grande influence sur son compagnon, qui écoute attentivement ses conseils politiques[5].

Depuis l'été 1882, Gambetta tente de convaincre Léonie de l'épouser. Installé aux Jardies le [7], le couple envisage un mariage à la fin de l'année. Or, Gambetta, qui peine à se remettre d'une blessure qu'il s'est faite à la main le en maniant un revolver, meurt d'une pérityphlite le . Des rumeurs infondées mais tenaces font du célèbre homme d’État la victime de Léonie Léon, qui aurait ainsi tiré sur son compagnon lors d'une crise de jalousie[8]. En 1924, Léon Daudet affirme même, dans son Drame des Jardies, que Gambetta aurait découvert que Léonie était une espionne au service de l'Allemagne et qu'il se serait blessé en empêchant sa compagne, désespérée d'avoir été démasquée, de mettre fin à ses jours.

Après la mort de Gambetta, les amis de ce dernier aident Léonie[9], qui a notamment pour confidente Mme Marcellin Pellet, fille de Scheurer-Kestner[5].

Accablée par la mort de son fils, qui a succombé à la phtisie le [10], Léonie cherche du réconfort dans la religion. Sous l'influence d'une parente éloignée, Mme Gavoille, une ancienne religieuse qui tenait un pensionnat à Boulogne-sur-Seine, elle devient antidreyfusarde[11]. Elle a pour confesseur un prêtre dominicain de sensibilité royaliste, le père Janvier[9].

Elle meurt le à son domicile du no 2 de l'avenue Perrichont[2]. Elle est inhumée le dans un caveau familial du cimetière du Montparnasse (12e division). En 1970, ses ossements sont transférés à l'ossuaire du cimetière de l'Est[12].

Notes et références

  1. Francis Laur, Le cœur de Gambetta, Paris, 1907.
  2. Archives de Paris, état civil du 16e arrondissement, registre des décès de 1906, acte no 1713 (vue 23 sur 31).
  3. Alexandre Zévaès, « L'amie de Gambetta », L'Œuvre, 23 avril 1935, p. 1-2.
  4. Mayeur, p. 486 (note 53).
  5. Mayeur, p. 160-161.
  6. Archives de Bordeaux, état civil de la 1e section, registre des naissances de 1865, acte no 166 (vue 25 sur 241).
  7. Mayeur, p. 423-424.
  8. Mayeur, p. 431-432.
  9. Mayeur, p. 527, note 7.
  10. Archives de Paris, état civil du 16e arrondissement, registre des décès de 1891, acte no 665 (vue 25 sur 31).
  11. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, 1935, p. 593.
  12. Archives de Paris, registres journaliers d'inhumation, cimetière du Montparnasse (1906-1907), no 1230 (vue 11 sur 31).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Marie Mayeur, Léon Gambetta. La Patrie et la République, Paris, Fayard, 2008, p. 47-527.
  • Maurice Rouget, Léonie Léon et Gambetta. Un étonnant roman d'amour de dix années, Arcambal, édicausse, 2019.

Liens externes

  • Portail de la France au XIXe siècle
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