Léon Pourtau

Léon Pourtau, né à Bordeaux en 1868[1] et mort lors d'un naufrage dans l'océan Atlantique le , est un peintre impressionniste et pointilliste français.

Biographie

À quinze ans, apprenti typographe, il quitte Bordeaux et vient à Paris pour voir de la peinture. Alors qu'il recherche des chansons à illustrer, un hasard le conduit dans un petit restaurant de la rue Lafayette, où se réunissaient des musiciens des concerts Lamoureux. Il trouve grâce à eux une place de clarinettiste dans un café-concert de la Villette. Il part ensuite faire un tour de France avec un orchestre de cirque ; dans les sous-préfectures, après la représentation, il aide à arracher les piquets, à plier la tente, à soigner les éléphants. De retour à Paris, il entre au Conservatoire de musique et de déclamation, se marie, a des enfants. Alors qu'il n'a encore que 22 ans, il est nommé[2] professeur au conservatoire de Lyon.

Le travail d'orchestre ne l'accapare pas, mais il rêve d'être libre, car sa véritable passion est de peindre. Il s'est lié d'amitié avec Georges Seurat, lui aussi musicien, qui lui a enseigné la technique impressionniste. Il saisit l'occasion d'une tournée de concerts aux États-Unis, qui, au bout de deux ans, devra lui rapporter 20 000 francs. À l'exposition annuelle des beaux-arts qui se tient à Philadelphie pendant l'hiver 1896-1897, il expose une toile, Quatre heures de l’après-midi[3]. Ce sera son unique exposition. Peu après son départ de New York, le paquebot qui doit le ramener au Havre entre en collision avec un voilier et sombre au large de l'Île de Sable. Léon Pourtau, avec d'autres membres de son orchestre, fait partie des quelque 500 victimes qui périssent lors du naufrage de La Bourgogne, le .

Victor Barrucand a décrit ainsi l'une de ses toiles :

« J'ai sous les yeux un Pourtau, daté de 1890, qui fixe un calme coin de Garonne en aval de Bordeaux avec des barques dressant haut leur mât où s'effile une voile fine comme une aile de martinet ; sur le quai d'herbe rase, parallèlement, un réverbère indique le voisinage de la ville : du rêve et de la géométrie, une pauvreté de banlieue au bord du fleuve élargi vers la mer. L'horizon est de vapeurs bleues et de madriers solides. Le soleil plombé, matinal, tamise un soleil latent sur l'eau plane. Tout le site est blanc, chaud, léger, peint d'un pinceau riche par touches divisées, sans noirs, suivant un original procédé de hachures[4]. »

Galerie

Notes et références

  1. https://archives.gironde.fr/ark:/25651/vta23b4bbb8e01ae2f6/daogrp/0/190 acte n°1174
  2. Catalogue raisonné
  3. Souren Melikian, « Unexpected masterpieces at Maastricht fair », International Herald Tribune, 12 septembre 2006. Article consulté en ligne le 27.04.08.
  4. Référence : voir sources.

Sources biographiques

  • Gilles Caillaud, "Léon Pourtau" Vie et œuvre d'un pionnier du pointillisme, Essai de Catalogue raisonné, , Skira Édition
  • Victor Barrucand, « Léon Pourtau », in: La Revue blanche, mai-, t. XVI, 1891, p. 549-550.
  • Shurr et Cabanne 2008,
  • Budde (Rainer sous la direction de), Pointillisme, sur les traces de Seurat, Fondation de l'Hermitage.
  • Bénézit, 1999, T. 11
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