Léon Ollé-Laprune

Léon Ollé-Laprune, né le et mort à Paris le , est un philosophe catholique français.

Pour les articles homonymes, voir Ollé (homonymie).

Biographie

Après avoir étudié à l'École normale supérieure de 1858 à 1861, il se consacre à la philosophie, sous l'influence d'un ouvrage du père Gratry, Les Sources. Pendant toute sa vie, il enseigne la philosophie à la lumière de la foi catholique, dans des lycées, puis à l'École normale supérieure à partir de 1875. En 1881-1882, après avoir organisé une manifestation contre l'expulsion des congrégations, il est suspendu de sa chaire par Jules Ferry, mais une protestation est adressée au ministre, signée par le futur député socialiste Jean Jaurès, alors étudiant à l'École normale supérieure.

Son premier ouvrage important est La Philosophie de Malebranche, publié en 1870. Dix ans après avoir obtenu son doctorat, il soutient à la Sorbonne une thèse sur la certitude morale.

Opposé au rationalisme cartésien et au déterminisme positiviste, il s'intéresse à la part des sentiments et de la volonté dans la croyance. En 1881, dans son Essai sur la morale d'Aristote, Ollé-Laprune défend l'eudémonisme du philosophe grec contre les théories kantiennes. Dans La philosophie et le temps présent (1890), il s'attaque au spiritualisme déiste et argumente en faveur du droit du penseur chrétien à aller au-delà des données de la religion naturelle, pour éclairer la philosophie grâce aux données de la religion révélée.

Les recommandations faites par Léon XIII aux catholiques de France trouvent en Léon Ollé-Laprune un ardent défenseur. Dans sa brochure Ce qu'on va chercher à Rome (1895), il commente la politique papale. En 1897, l'Académie des sciences morales et politiques le choisit pour succéder à Étienne Vacherot. Ses articles et ses conférences (beaucoup ont été rassemblés en 1901 par Georges Goyau sous le titre La vitalité chrétienne) attestent de son influence croissante dans les milieux catholiques. Quelques mois après son décès, le philosophe anglais William P. Coyne le cite comme « le plus grand laïc catholique français depuis Ozanam »[1].

Le philosophe Maurice Blondel, qui avait été son élève, lui a dédié sa thèse en 1893.

Léon Ollé-Laprune avait épousé, en 1872, la fille de Saint-René Taillandier. De ce mariage naquirent une fille et un fils, Joseph, qui devait tomber au champ d'honneur en 1915[2].

Ouvrages

  • 1870 La philosophie de Malebranche
  • 1880 De la certitude morale
  • 1880 De Aristoteleae ethices fundamento
  • 1881 Essai sur la morale d'Aristote
  • 1892 Les sources de la paix intellectuelle
  • 1894 La philosophie et le temps présent
  • 1894 Le prix de la vie
  • 1895 Ce qu'on va chercher à Rome
  • 1898 Étienne Vacherot
  • 1899 Théodore Jouffroy
  • 1901 La vitalité chrétienne
  • 1907 La raison et le rationalisme

Liens externes

Références

  1. New Ireland Review, juin 1899, p. 195
  2. « Un philosophe chrétien : Léon Ollé-Laprune », La Semaine religieuse du diocèse de Cambrai, , p. 217 (lire en ligne)
  • Portail de la philosophie
  • Portail de la France au XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.