Légion Noire (Oustachis)

La Légion Noire (Crna Legija), connue officiellement sous le nom de 1re brigade active permanente (Prvi stajaći djelatni sdrug), était une unité d'infanterie de la milice Oustachis active pendant la Seconde Guerre mondiale dans l'État indépendant de Croatie. La légion a été formée en en tant que 1er régiment d'Oustachis. Il s’agissait principalement de réfugiés musulmans et croates de l’est de la Bosnie, où de vastes massacres avaient été perpétrés par des Chetniks et, dans une moindre mesure, par des partisans yougoslaves[1]. La brigade est connue notamment pour ses violents combats contre les Chetniks et les Partisans et ses nombreux massacres contre des civils serbes[1]. Les commandants de la légion étaient le colonel Jure Francetić (en) et le major Rafael Boban (en), composés de 1 000 à 1 500 hommes[1].

Pour les articles homonymes, voir Légion Noire (homonymie).

Ne doit pas être confondu avec Légion Noire ou Black Legion.

Légion Noire
1re brigade active permanente

Soldats de la Légion noire à Sarajevo ().

Création
Dissolution
Pays État indépendant de Croatie
Branche Milice Oustachis
Type Infanterie mécanisée
Rôle Opérations anti-partisanes et anti-chetnik
Effectif 1 000 à 1 500 hommes
Couleurs Noir
Devise Za poglavnika i za dom spremni! (Prêt pour Poglavnik et la patrie)
Marche Evo zore, evo dana (en)
Équipement Uniforme noir
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Front yougoslave (1941-1945)
Commandant historique Jure Francetić (en)
Rafael Boban (en)

Historique

La Légion Noire a été formée à Sarajevo en par 12 membres, dont 11 Croates et un Musulman de Bosnie. La force s'est développée pour devenir principalement musulmane en réponse aux atrocités commises contre les musulmans de Bosnie[2]. Son premier nom officiel était « Sarajevo Ustaše Camp » (camp d'Oustachis de Sarajevo). L'unité était composée de membres d'Oustachis d'avant-guerre, comme Jozo Zubić, Drago Jilek ou Bećir Lokmić. Le commandant de l'unité était Lokmić, un membre du mouvement séparatiste en poste à Sarajevo avant la guerre. La première tâche de l'unité consistait à garder les bâtiments de l'État à Sarajevo[3].  

Son premier combat se déroule sur une voie ferrée à Pale, contre des Chetniks qui souhaitaient s'approvisionner en eau. S'ensuit de nombreux conflits avec les Chetniks dans la grande région de Sarajevo, notamment dans les montagnes Igman, Trebević et Romanija. Après la bataille de Kupres (en), les 1er et 2e bataillon de la Légion formèrent la 5e brigade active permanente nouvellement formée, placée sous le commandement de Rafael Boban et intégrée à la 5e division des forces armées croates en [1].

En , Francetić fut nommé commandant suprême de toutes les brigades actives de l'armée d'Oustachis et le nouveau commandant de la Légion devint le colonel Ivo Stipković. Sous ce commandement, la Légion perdit encore plus d'hommes lorsque les 23e et 28e bataillons (composés principalement de Musulmans de Bosnie) furent dissous et leurs soldats transférés dans la 13e division de montagne de la Waffen SS Handschar. Après la mort du colonel Stipković en , le commandant de la Légion devint le major Milan Šulentić, mais huit jours plus tard, il fut remplacé par le major Franjo Sudar. Vers la fin de 1944, la Légion fut incorporée à la 1re division des forces armées croates sous le commandement du général Roman Domanik. Les soldats de la Légion Noire ont continué à porter l'uniforme noir jusqu'à la fin de la guerre, probablement comme une marque de distinction honorifique.

En , environ 120 anciens hommes de la Légion Noire ont été exécutés par des partisans à Sisak. À la fin de la guerre, de nombreux soldats de la Légion Noire ont refusé de se rendre et ont rejoint la guérilla des croisés.

Notes et références

  1. Tomasevich (2001) , p. 422
  2. Hoare (2006), p. 165
  3. Marković 2003, p. 43.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Rebecca Haynes et Martyn Rady, In the shadow of Hitler : personalities of the right in Central and Eastern Europe, London/New York, I.B. Tauris, , 332 p. (ISBN 978-1-84511-697-2 et 1-84511-697-6, lire en ligne)
  • (en) Marko Attila Hoare, Genocide and Resistance in Hitler's Bosnia : The Partisans and the Chetniks, Oxford, Oxford University Press, , 386 p. (ISBN 0-19-726380-1)
  • (en) Jozo Tomasevich, War and Revolution in Yugoslavia, 1941–1945 : Occupation and Collaboration, vol. 2, San Francisco, Stanford University Press, , 842 p. (ISBN 0-8047-3615-4, lire en ligne)

Liens externes

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