Lea Lublin

Lea Lublin est une artiste franco-polonaise née à Brest Pologne en et morte à Paris en France en [1]. Son engagement et ses thèmes féministes ont contribué à son inclusion dans l'exposition WACK! Art and the Feminist Revolution à Los Angeles en 2007[2].

Biographie

En 1949, Lea Lublin sort diplômée de l'Academia Nacional de Bellas Artes (académie des beaux-arts)[3] de Buenos Aires, et démarre une carrière artistique en tant que peintre, dans un style expressionnisme[4].

Au milieu des années 1960, elle commence à utiliser de nouveaux matériaux, ce qui l’amène à collaborer avec le Centro de Artes Visuales de l'Instituto Di Tella (centre argentin d'art expérimental et d'avant-garde)[5]. C'est par intérêt pour le féminisme français qu'elle déménage à Paris à la fin des années 1960, et continue d'y vivre jusqu'à sa mort en 1999[6].

Lea Lublin appartient à la même génération d'artistes que Lygia Clark et Allan Kaprow.

En 2001, un documentaire Lea Lublin, l'œil alerte sur elle est réalisé par Variety Moszynski[7].

Œuvre

Lea Lublin participe au mouvement artistique des années 1960, qui utilise l'art comme dialogue social et vise à combler la division entre l'art et la vie, en se référant à la théorie borgesienne de « l'art comme une forme d'un souffle ». Sa contribution à ce mouvement est principalement le féminisme, l'engagement du public de manière critique, mais pour autant ouvert à tous et toutes[8].

Sa performance – campagne sociale, réalisée à Paris – intitulée Mon fils (1968), où elle visite un musée avec son bébé, attire l'attention du public sur la vie sociale et le rôle de la femme et marque le début de son travail. Ce thème joue un rôle important dans les travaux de Lea Lublin.

Durant toutes sa carrière, elle présente un certain nombre de happenings semblables en Argentine et au Chili, puis en France. Terranautes, créé en 1969, est inspiré par les féministes françaises et leur revendications. Puis, ces travaux amènent l'artiste à se questionner sur la notion de traversée[9], elle réalise l'oeuvre Dehors/dedans le musée, au Chili en 1970[10], qui a pour but d'amorcer une réflexion sur « les mythes culturels que sont les peintures et d’interroger les conflits entre les ruptures sociales et artistiques[4] ».

Lea Lublin fait référence aux personnages religieux, telles que la Vierge Marie et ses représentations en Madone[11], mais aussi aux figures artistiques célèbres de tableaux iconiques comme ceux de la Renaissance (R.S.I. – Dürer, del Sarto, Parmigianino, 1983[12] ou Judith décapitant Holopherne[4]). La sexualité est aussi un thème récurrent de ses travaux[13], elle se penche notamment sur le livre de La Sexualité du Christ dans l’art de la Renaissance et son refoulement moderne de Leo Steinberg[14].

Son action la plus connues demeure Dissolution dans l’eau (1978) où l'artiste jette dans l'eau de la Seine une grande banderole sur laquelle sont énoncés des préjugés sexistes[15],[16].

Expositions

En 2015, le Lenbachhaus de Munich lui consacre une grande rétrospective accompagnée d'un catalogue d'exposition[17].

En 2018, Juan Vicente Aliaga montre l'oeuvre de l'artiste au Centro Andaluz de Arte Contemporáneo de Séville[18].

Collections

Ses œuvres sont au Museum of Modern Art de New York, au musée national d'Art moderne – Centre Georges Pompidou, Centre national des arts plastiques, au Fonds régional d’art contemporain d'Alsace, à la Bibliothèque nationale de France et au Museo de Arte Contemporáneo (es) de Buenos Aires.

Références

  1. « Lea Lublin | Centre Pompidou », sur www.centrepompidou.fr (consulté le )
  2. « WACK!: Art and the Feminist Revolution », sur The Museum of Contemporary Art (consulté le )
  3. « re.act.feminism - a performing archive », sur www.reactfeminism.org (consulté le )
  4. « Lea Lublin », sur awarewomenartists.com (consulté le )
  5. Marine Hebert, « La question du regard dans l’œuvre de Lea Lublin : enjeux et réception », Academia, (lire en ligne)
  6. « Mort de Lea Lublin », sur Libération.fr, (consulté le )
  7. « film-documentaire.fr - Portail du film documentaire », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
  8. « Lea Lublin | e-flux », sur www.e-flux.com (consulté le )
  9. « Lublin, Léa », sur Centre de la Gravure et de l'Image imprimée (consulté le )
  10. (en-US) « Dedans/Dehors le musée », sur lea lublin (consulté le )
  11. (en) « Lea Lublin », sur frieze.com (consulté le )
  12. (en) Art Basel, « Lea Lublin | R.S.I. – Dürer, del Sarto, Parmigianino », sur Art Basel (consulté le )
  13. (en) Isabel Plante, « Representations (and dissemination) of sexuality. Lea Lublin amid local censorship and international circulation », Nuevo Mundo Mundos Nuevos. Nouveaux mondes mondes nouveaux - Novo Mundo Mundos Novos - New world New worlds, (ISSN 1626-0252, DOI 10.4000/nuevomundo.71497, lire en ligne, consulté le )
  14. (en-US) « Ramon Tio Bellido », sur lea lublin (consulté le )
  15. (en-US) « Dissolution dans l'eau », sur lea lublin (consulté le )
  16. Olivier Lussac, « Dissolution dans l'eau Pont Marie-17 heures @ Léa Lublin. 1968 », sur artperformance.org (consulté le )
  17. « Lenbachhaus  - Lea Lublin », sur www.lenbachhaus.de (consulté le )
  18. « artpress | Lea Lublin » (consulté le )

Liens externes

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