Là où vont nos pères

Là où vont nos pères (titre original The Arrival) est une bande dessinée muette de l'Australien Shaun Tan publiée en 2006 par Hodder Children's Books.

Là où vont nos pères
Album
Auteur Shaun Tan

Pays Australie
Langue originale Anglais
Titre original The Arrival
Éditeur Dargaud
Première publication 2006
Prix du meilleur album 2008[1]

Sa version française a été publiée en 2007 par Dargaud. Cette œuvre a remporté de nombreux prix à travers le monde, dont le prix du meilleur album au Festival d'Angoulême 2008.

Synopsis

Un père décide d'émigrer vers un endroit lui étant tout à fait étranger, et laisse derrière lui sa femme et sa fille. Il y découvre une culture et un environnement tout à fait différents.

Historique

L'auteur, qui a travaillé pendant quatre ans sur cet album, s'est inspiré de vieilles photos (personnes, paysages) dont les sujets n'existent plus. L'auteur s'est documenté, entre autres, auprès du musée de l'Immigration d'Ellis Island[2]. La référence est l'Australie de l'ouest, dont les paysages ont été façonnés par les immigrants, arrivés au cours des deux siècles précédents.

Cette immigration tient une place importante au sein de la société australienne, et au sein de l'entourage de l'auteur (famille et amis). Shaun Tan a presque toujours vécu au même endroit ; Là où vont nos pères est donc pour lui une sorte d'émigration de substitution[3]. Dans l'album Recherches sur un pays sans nom, l'auteur raconte la genèse de son projet[4].

Style graphique

Si certains dessins sont riches (paysages, villes), la mise en forme est sobre : les cases sont structurées dans une grille de douze vignettes carrées par planche[5] ainsi que des dessins pleine page ou double page[6]. L'ensemble fait penser à un album photo, plutôt qu'à la forme classique d'une BD. D'ailleurs, une partie des dessins sont créés depuis des images arrêtées de vidéo, tournées par l'auteur lui-même. Shaun Tan a imaginé un « nouveau monde », dans lequel, pour lui, tout doit avoir une forme logique. Il confie à Nicolas Verstappen dans l'entretien accordé en , qu'il a opté pour « des répétitions de concepts et de motifs, qui peuvent se décliner sur des immeubles, des arbres, des animaux, ou dans la typologie imaginaire, afin de donner le sentiment d'être dans un lieu bien spécifique, et régi par des lois naturelles »[3].

Le choix d'un album muet s'est imposé à l'auteur, pour laisser le temps au lecteur de plonger dans les dessins, et pour qu'il puisse se faire sa propre idée de ce que pourraient contenir les phylactères : « Le dessin seul, au service d'un artiste en quête d'appartenance, plonge dans l'intimité du regard du migrant[7] ».

Distinctions

Notes et références

  1. Mattéo Sallaud, « BD : au festival d’Angoulême, le prix du meilleur album prend du poids chaque année », Sud Ouest, (lire en ligne)
  2. Voir en fin du livre la note de l'auteur
  3. « Shaun Tan », sur du9.org (consulté le ).
  4. « Là où vont nos pères », sur franceculture.fr (consulté le )
  5. Jean-Claude Loiseau, « Là où vont nos pères », Télérama, (lire en ligne)
  6. Didier Quella-Guyot, « « Là où vont nos pères » par Shaun Tan », sur BDzoom,
  7. Marie 2012, Résumé.
  8. « Là où vont nos pères », sur Musée de l'histoire de l'immigration (consulté le )

Documentation

Monographies

  • (en) Evelyn Arizpe (dir.), Teresa Colomer (dir.) et Carmen Martinez-Roldán (dir.), Visual journeys through wordless narratives : An international inquiry with immigrant children and The arrival, Londres et New York, Bloomsbury Academic, , 272 p. (ISBN 978-1-78093-637-6).
  • Shan Tan (trad. de l'anglais), Recherches sur un pays sans nom : L'art de Là où vont nos pères, Paris, Dargaud, , 45 p. (ISBN 978-2-205-06757-6).

Analyses

  • Thierry Groensteen, « Shaun Tan, Là où vont nos pères », dans Un art en expansion. Dix chefs-d'œuvre de la bande dessinée moderne, Les Impressions nouvelles, (ISBN 978-2-87449-300-3), p. 167-189
  • Paul Gravett (dir.), « Les années 2000 : Là où vont nos pères », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN 2081277735), p. 844.

Articles

  • Arthur Bayon, « La case BD : Là où vont nos pères ou l'hommage aux migrants d'hier et d'aujourd'hui », Le Figaro, (lire en ligne).
  • Vincent Marie, « Là où vont nos pères de Shaun Tan : Enquêtes sur (en quête d’) un pays sans nom dans l’univers du neuvième art », Hommes & Migrations, no 1297 « Migrations en création », , p. 78-86 (lire en ligne).
  • (en) Bill Randall, « Immigrant Song », The Comics Journal, no 289, , p. 146-149.
  • André-François Ruaud, « Féerie en exil », Comix Club, no 9, , p. 60-62.
  • Sébastien Floc'h, « L'émotion avant tout », dBD, no 12, , p. 15.
  • Portail des années 2000
  • Portail de la bande dessinée francophone
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.