Kyste pilonidal

Le kyste pilonidal est un kyste qui se forme autour d'un poil ou d'un cheveu court. Il se développe le plus souvent sur le sillon interfessier, mais aussi parfois à la main des coiffeurs, voire à l'ombilic. Le traitement chirurgical est simple. Toutefois, il peut demander beaucoup de soins post-opératoires.

Kyste pilonidal
Deux kystes pilonidaux constitués dans le sillon inter-fessier d'un homme adulte.
Spécialité Dermatologie
CISP-2 S85
CIM-10 L05
CIM-9 685
OMIM 173000
DiseasesDB 31128
eMedicine 788127
eMedicine emerg/771 
MeSH D010864

Mise en garde médicale

Incidence

Le kyste pilonidal interfessier affecte essentiellement les adultes jeunes (fin de la deuxième décennie) avec une prédominance masculine (1 % de la population masculine et 0,1 % de la population féminine). Habituellement hirsutes, les patients sont le plus souvent caucasiens, rarement africains et exceptionnellement asiatiques[1].

L'apparition d'un kyste pilonidal interfessier serait due aux facteurs de risques suivants[2] :

  • obésité – 50 %
  • position sédentaire – 44 %
  • cas similaire dans la famille – 38 %
  • irritation locale ou traumatisme précédant les premiers symptômes – 34%

Le kyste pilonidal interdigital parfois décelé chez les coiffeurs est une affection d'origine professionnelle[1],[3],[4].

Un kyste pilonidal peut également survenir à l'ombilic[5].

Physiopathologie

Le kyste pilonidal, qu'il se développe au sillon interfessier, à l'espace interdigital ou à l'ombilical, provient de la réaction granulomateuse à un poil ou un cheveu court inséré dans la peau[1].

Description

Le kyste pilonidal se présente généralement sous la forme d'une petite boule palpable et douloureuse lorsqu'il est inflammatoire[1]. De légère à très douloureuse, la gêne causée peut varier, comme passer tout à fait inaperçue si le kyste n'est pas inflammatoire.

Complications

Traitement

Médicamenteux

Un traitement de la douleur est indispensable. Il doit se faire progressivement selon les paliers de l'OMS. Une technique alternative non recommandée, mise au point dans le milieu militaire, consiste à traiter le kyste avec du phénol. Ce protocole demande beaucoup d'expertise et n'est pratiqué que dans un nombre réduit d’hôpitaux, notamment celui d'Alençon[réf. souhaitée]. De la vaseline est utilisée comme antidote. Il permettrait néanmoins une guérison très rapide, le drain ne restant que quelques jours.

En urgence

Si le kyste est très inflammatoire et que la douleur est intense, le chirurgien peut pratiquer une incision au bloc opératoire pour réaliser un drainage, la pose d'une mèche puis prescrire un traitement antibiotique. Il peut ensuite programmer une nouvelle intervention à froid une fois l'inflammation disparue.

En chirurgie programmée

Si le kyste n'est pas inflammé, une intervention chirurgicale peut être programmée. Plusieurs types d'anesthésies peuvent être proposés en fonction de chaque cas. L'intervention est simple puisqu'il s'agit de mettre un marqueur de type bleu de méthylène pour bien visualiser toutes les fistules (canal d'évacuation du kyste vers l'intérieur du corps) et toutes les ramifications de ce dernier. Le chirurgien pratique généralement une ablation totale de la zone[1].

Laser

Le traitement au laser est une nouvelle méthode beaucoup moins lourde et qui commence à faire son apparition en France[6][source insuffisante]. Elle consiste à faire passer une petite sonde le long du trajet du kyste. L’extrémité de cette sonde est équipée d’un laser qui vient brûler la paroi du kyste. La cicatrisation est rapide et la plaie, superficielle, ne nécessite pas de pansement particulier. Cette intervention non douloureuse n’entraîne une incapacité de travail que de 2 à 3 jours[7].

Traitement endoscopique

Ce traitement a été développé en 2014[8] afin de réduire le temps de cicatrisation. Il consiste à réaliser une fistuloscopie (insertion d'un endoscope de petit calibre dans les pertuis cutané) afin de réséquer les poils, les débris cutanés et de coaguler la paroi du kyste[9]. La cicatrisation dure en moyenne une dizaine de jours.

Le taux de récidive est de 5 % et est comparable aux techniques standards.[10],[11],[12],[13]

Surveillance post-opératoire

La durée de cicatrisation, et donc de convalescence, peut être longue (3 à 8 semaines environ[1]) car il est généralement déconseillé de refermer la plaie (risque de récidive).

Diagnostic différentiel

  • malformation congénitale par défaut de fermeture du tube neural[réf. souhaitée]
  • tératome

Notes et références

  1. S Guichard, « Kyste pilonidal », Thérapeutique Dermatologique, (lire en ligne, consulté le )
  2. « Pilonidal sinus disease », sur www.worldwidewounds.com (consulté le )
  3. (de) Jochims J, Brandt KA, « [Interdigital pilonidal sinus ("barber's disease")--a rare occupational disease] », Chirurg., vol. 69, no 11, , p. 1280-1. (PMID 9864643)
  4. (en) Efthimiadis C, Kosmidis C, Anthimidis G, Grigoriou M, Levva S, Fachantidis P, Psihidis G, « Barber's hair sinus in a female hairdresser: uncommon manifestation of an occupational disease: a case report », Cases J, vol. 1, no 1, , p. 214. (PMID 18837967, PMCID PMC2567301, DOI 10.1186/1757-1626-1-214, lire en ligne [html])
  5. (en) McClenathan JH, « Umbilical pilonidal sinus », Can J Surg., vol. 43, no 3, , p. 225 (PMID 10851419, PMCID PMC3695167)
  6. « Tout savoir sur l'opération au laser du kyste pilonidal - https://kyste-pilonidal.fr », https://kyste-pilonidal.fr (consulté le ).
  7. « Traitement du kyste pilonidal : une révolution! - CHU Tivoli », CHU-Tivoli.be, (consulté le ).
  8. P. Meinero, L. Mori et G. Gasloli, « Endoscopic pilonidal sinus treatment (E.P.Si.T.) », Techniques in Coloproctology, vol. 18, no 4, , p. 389–392 (ISSN 1128-045X, PMID 23681300, DOI 10.1007/s10151-013-1016-9, lire en ligne, consulté le )
  9. J. Cahais, « Endoscopic pilonidal sinus disease treatment (EPSiT) », Journal of Visceral Surgery, (ISSN 1878-7886, PMID 33962899, DOI 10.1016/j.jviscsurg.2021.02.008, lire en ligne, consulté le )
  10. T. Tien, R. Athem et T. Arulampalam, « Outcomes of endoscopic pilonidal sinus treatment (EPSiT): a systematic review », Techniques in Coloproctology, vol. 22, no 5, , p. 325–331 (ISSN 1128-045X, PMID 29850944, DOI 10.1007/s10151-018-1803-4, lire en ligne, consulté le )
  11. P. Meinero, A. Stazi, A. Carbone et F. Fasolini, « Endoscopic pilonidal sinus treatment: a prospective multicentre trial », Colorectal Disease: The Official Journal of the Association of Coloproctology of Great Britain and Ireland, vol. 18, no 5, , O164–170 (ISSN 1463-1318, PMID 26946340, DOI 10.1111/codi.13322, lire en ligne, consulté le )
  12. Alessio Pini Prato, Cinzia Mazzola, Girolamo Mattioli et Maria Escolino, « Preliminary report on endoscopic pilonidal sinus treatment in children: results of a multicentric series », Pediatric Surgery International, vol. 34, no 6, , p. 687–692 (ISSN 1437-9813, PMID 29675752, DOI 10.1007/s00383-018-4262-0, lire en ligne, consulté le )
  13. Piercarlo Meinero, Marco La Torre, Giorgio Lisi et Alessandro Stazi, « Endoscopic pilonidal sinus treatment (EPSiT) in recurrent pilonidal disease: a prospective international multicenter study », International Journal of Colorectal Disease, vol. 34, no 4, , p. 741–746 (ISSN 1432-1262, PMID 30719564, DOI 10.1007/s00384-019-03256-8, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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