Khartoum

Khartoum (en arabe : الخرطوم, al-Khartûm, ce qui peut être traduit par « Trompe d'éléphant ») est la capitale du Soudan. Elle est située au confluent du Nil Blanc, venant du Soudan du Sud, et du Nil Bleu, venant d'Éthiopie.

Pour les articles homonymes, voir Khartoum (homonymie).

Khartoum
الخرطوم (ar)

Khartoum
Administration
Pays Soudan
Région Khartoum
Démographie
Gentilé Khartoumais[1]
Population 2 090 001 hab. (2005)
Géographie
Coordonnées 15° 38′ 00″ nord, 32° 32′ 00″ est
Altitude 382 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Soudan
Khartoum

    La ville elle-même compte plus d'un million d'habitants mais, avec les districts environnants d'Omdourman et de Bahri, elle constitue une agglomération d'au moins quatre millions d'habitants (environ 4 518 000 habitants).

    Histoire

    Khartoum en 1888

    La ville fut fondée en 1821, par Méhémet Ali, pour bénéficier d'une position jugée stratégique[2].

    Occupée par les troupes égyptiennes qui étaient maîtresses du Soudan, la ville fut assiégée pendant neuf mois, en 1884-1885, par les troupes de l'insurrection mahdiste, qui s'en emparèrent et la conservèrent jusqu'en 1898[3]. Lors de ce siège périt le général Charles Gordon, célèbre officier britannique, qui commandait la garnison.

    Sévèrement touchée par les aléas de la guerre durant ces années, la ville fut entièrement reconstruite selon les plans d'un architecte britannique et est redevenue, depuis lors, la capitale du pays.

    À la suite des attentats du contre les ambassades américaines à Nairobi (Kenya) et Dar es Salaam (Tanzanie), attentats imputés à Oussama ben Laden et Al-Qaïda, les États-Unis d'Amérique, en représailles, ont notamment bombardé, le 20 août suivant, une usine de produits pharmaceutiques située à Khartoum (outre les frappes visant des camps en Afghanistan).

    Le , l'armée tue de 130 à 150 manifestants et en blesse des dizaines d'autres lors de l'attaque d'un sit-in occupé depuis début avril pour protester contre le régime. D'après le chercheur Gérard Prunier, face au Conseil militaire de transition, « le rassemblement fonctionnait aussi comme un meeting politique permanent où chacun faisait preuve de solidarité. Tout le monde s'occupait des enfants ; les femmes, qui avaient trouvé leurs voix[Quoi ?], étaient omniprésentes ; et les provinciaux découvraient la capitale. Les slogans donnaient le « la  » d'un mouvement résolument pacifique : « Silmiya » (« Non-violence »), « Hurriya  » (« Liberté »), « Thawra  » (« Révolution »), « Dhidd al-haramiya » (« À bas les voleurs »), « Madaniya » (« Le pouvoir aux civils »). Pendant tout le ramadan, dans ce pays musulman gouverné par les islamistes depuis trente ans, les manifestants respectaient jeûne ou pas, selon leur libre choix. Les commerçants, y compris chrétiens, approvisionnaient la foule en biens de première nécessité[4]. »

    Au moins 23 personnes sont tuées et plus de 130 sont blessées dans l'incendie d'une usine au nord de la ville, en [5].

    Géographie

    Vue par satellite de Khartoum
    Plage sur le Nil à Khartoum

    Khartoum est située au centre-est du pays et au confluent du Nil Bleu et du Nil Blanc. Omdurman se trouve au nord-nord-ouest de la capitale, sur la rive gauche du Nil Blanc, et Bahri au nord. La position de cette dernière lui fait border les deux cours d'eau, à l'égal de Khartoum. L'île de Tuti est visible au centre du confluent, entre les trois villes.

    Climat

    Khartoum bénéficie d'un climat aride à longue saison sèche « hivernale », typique de la zone saharo-sahélienne qui marque la transition progressive entre le Sahara, espace aride ainsi que le Sahel, espace semi-aride. Le climat y est extrêmement aride pendant une bonne partie de l'année avec près de neuf mois où les précipitations moyennes sont inférieures ou égales à mm. La très longue saison sèche est elle-même subdivisée en une saison très sèche et chaude qui dure de novembre à mars et en une saison sèche et très chaude qui dure d'avril à juin. Pendant cette partie de l'année, les alizés continentaux, chauds et secs associés au régime anticyclonique, venus des déserts, balayent la région, notamment l'harmattan (vent de secteur nord ou nord-est) : le ciel est parfaitement dégagé, le temps est clair, stable, très sec, et l'inhibition pluviométrique y est totale. La saison des pluies, très brève et irrégulière, dure environ un mois et le maximum pluviométrique est atteint en août avec près de 75 mm. En revanche, la saison des pluies résulte d'un changement du régime des vents : la région est alors soumise au régime dépressionnaire associé à la remontée vers le nord de la zone de convergence intertropicale. Les précipitations moyennes annuelles sont très faibles avec seulement 162 mm d'eau. On enregistre en moyenne six jours par an avec 10 mm ou plus et dix-neuf jours par an avec mm ou plus de précipitations[6]. Les températures les plus élevées se rencontrent à deux périodes de l'année : la première à la fin de la saison sèche, où les températures moyennes maximales dépassent constamment 40 °C d'avril à juin et la seconde au tout début de la saison sèche où les températures moyennes maximales dépassent 39 °C pendant les mois de septembre et d'octobre. Cependant, des pics à 40 °C ou plus sont susceptibles de se produire entre fin février et fin novembre. On enregistre, par an, jusqu'à 170 jours par an où le mercure atteint ou dépasse la barre des 40 °C. Ces deux maximums thermiques s'expliquent par le fait que dans cette zone, le soleil atteint son zénith à deux périodes bien différentes. Les températures moyennes maximales restent supérieures à 30 °C pendant les mois les moins chauds. Khartoum est l'une des grandes villes les plus chaudes du monde, avec une températures moyenne journalière annuelle de près de 30 °C. C'est aussi une des grandes villes les plus ensoleillées au monde, avec une durée moyenne annuelle d'ensoleillement tournant autour de 3 700 heures.


    Relevé météorologique de Khartoum (période 1961-1990)
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 15,6 17 20,5 23,6 27,1 27,3 25,9 25,3 26 25,5 21 17,1 22,7
    Température moyenne (°C) 23,2 25 28,7 31,9 34,5 34,3 32,1 31,5 32,5 32,4 28,1 25,5 29,9
    Température maximale moyenne (°C) 30,8 33 36,8 40,1 41,9 41,3 38,4 37,3 39,1 39,3 35,2 31,8 37,1
    Précipitations (mm) 0 0 0 0,4 4 5,4 46,3 75,2 25,4 4,8 0,7 0 162,2
    Nombre de jours avec précipitations 0 0 0 0,5 1 1 5 7 3 1 0,5 0 19
    Source : Le climat à Khartoum (en °C et mm, moyennes mensuelles) climate-charts.com Records de température (en °C) Weatherbase

    Culture

    Le Musée conserve une partie des fresques de la cathédrale de Faras qui ont été sauvées de 1961 à 1964 dans le cadre d'une mission de l'UNESCO pour le sauvetage des temples de Nubie des eaux du Lac Nasser, par l'équipe d'archéologues polonais de Kazimierz Michalowski.

    La cathédrale qui a fonctionné sans interruption du VIIIe siècle au XIVe siècle contenait cent soixante-neuf fresques dont soixante-sept sont désormais conservées dans la collection du Musée national de Varsovie, créé tout exprès pour les accueillir et au musée de Khartoum[7].

    Enseignement supérieur

    L’Université de Khartoum a été fondée en 1902.

    Transports

    La ville est reliée par le transport aérien avec l’Aéroport international de Khartoum.

    Commerce

    Khartoum est connu pour le souk Libya, un des plus grands marchés de la région, comptant environ 3 800 boutiques[8].

    Lieux de culte

    Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes[9]. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Khartoum (Église catholique), Église intérieure du Soudan (Alliance baptiste mondiale), Presbyterian Church in Sudan (Communion mondiale d'Églises réformées).

    Jumelages

    Personnalités liées à la commune

    Bibliographie

    • Laure Crombé, Enjeux d’échelles, enjeux politiques : l'approvisionnement et l'accès à l'eau dans les quartiers périphériques du Grand Khartoum (Soudan) (thèse de doctorat), Fribourg, , 349 p. (lire en ligne).

    Notes et références

    1. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/no_106_janv-mars_2009_cle446315.pdf.
    2. Roman Adrian Cybriwsky, Capital Cities around the World: An Encyclopedia of Geography, History, and Culture, ABC-CLIO, USA, 2013, p. 139
    3. Britannica, Khartoum, britannica.com, USA, consulté le 20 juillet 2019
    4. Gérard Prunier, « L’« État profond » à la manœuvre au Soudan », sur Le Monde diplomatique,
    5. « Soudan: 23 morts dans une explosion et l'incendie d'une usine », sur Le Figaro.fr,
    6. http://archive.unu.edu/unupress/unupbooks/80579e/80579E06.htm
    7. François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 71
    8. Raphaëlle Chevrillon-Guibert, Des commerçants au cœur del’expérience islamiste au Soudan : Rapports de/au pouvoir et recompositions descommunautés darfouriennes zaghawa à l’aune desalliances du mouvement islamique soudanais (1950-2011) (thèse de doctorat en sciences politiques), , 643 p. (lire en ligne)
    9. Britannica, Sudan, britannica.com, USA, consulté le 28 juillet 2019

    Voir aussi

    Article connexe

    Liens externes

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