Khan Academy

Khan Academy est une association à but non lucratif fondée en 2008 par Salman Khan. Sur le principe de « fournir un enseignement de grande qualité à tous, partout », le site web publie en ligne un ensemble gratuit de plus de 2 200 mini-leçons, via des tutoriels vidéo hébergés sur YouTube, abordant les mathématiques, l'informatique, l'histoire, la finance, la physique, la chimie, la biologie, l'astronomie, la musique, l'art pictural et l'économie.


Adresse www.khanacademy.org
Slogan Notre mission est de fournir un contenu éducatif de qualité, gratuit, accessible à tous et partout.
Commercial Non
Type de site Site web éducatif vidéo
Langue anglais américain, français
Inscription Nécessaire pour quelques services
Propriétaire Salman Khan
Lancement Septembre 2008
État actuel En activité

Histoire

Salman Khan est né et a grandi à La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Il est d'origine sud-asiatique : son père est originaire de Barisal, au Bangladesh et sa mère est née à Calcutta, en Inde. Khan détient trois diplômes du Massachusetts Institute of Technology : un diplôme (Bachelor of science) en mathématiques, un autre en génie électrique et informatique, et enfin une maîtrise en génie électrique et informatique. Il est également titulaire d'un MBA de la Harvard Business School. En 2006, il diffuse sur internet les cours qu’il envoyait à sa cousine, collégienne, en difficulté en mathématiques. Salman Khan utilise une approche plus ludique que les cours classiques durant lesquels il s’était lui-même ennuyé : « j’ai toujours voulu créer l’enseignement que j’aurais aimé recevoir », explique-t-il[1].

Dès , les tutoriels de Khan hébergés par YouTube reçoivent en moyenne 35 000 visites par jour. Chaque vidéo dure environ dix minutes. Les dessins sont faits avec SmoothDraw ; ils sont enregistrées et produits en utilisant la capture vidéo de Camtasia Studio. Khan souhaitait éviter un format qui impliquerait une personne debout devant un tableau blanc, et désirait au contraire présenter le contenu d'une manière semblable à la position assise à côté de quelqu'un qui travaillerait à un problème sur une feuille de papier : « Si vous regardez quelqu'un faire un problème en pensant à voix haute, je pense que les gens trouvent ça enrichissant et pas trop intimidant »[2],[3]. Des versions hors ligne des vidéos ont été distribuées par des associations dans des zones rurales en Asie, en Amérique latine et en Afrique. Bien que le contenu actuel de l'Académie Khan soit principalement consacré aux mathématiques et à la physique, Khan indique que son objectif à long terme est de fournir « des dizaines de milliers de vidéos sur presque tous les sujets » et de créer « la première école virtuelle gratuite et d'ambition mondiale ». En 2020, le confinement et l'arrêt de fonctionnement d'écoles du fait de la pandémie de maladie à coronavirus de 2019-2020 augmente encore l'audience de la Khan Academy[1].

Celle-ci fournit également un système d'exercices en ligne qui génère des problèmes pour les élèves et étudiants en fonction de leur niveau de compétences et de performances. Des tests de niveau permettent d’éviter qu'un élève n'aborde en ligne des problèmes qui le décourageraient. L'enseignant n'a plus à essayer de faire en sorte que la totalité des élèves d'une classe apprennent les mêmes choses au même rythme. Chaque enfant avance à son rythme : Les enfants ayant le plus d'aisance évitent ainsi de s'ennuyer, les enfants ayant davantage de difficultés évitent de se perdre. Un tableau de bord peut permettre à un enseignant de voir où en est chaque élève, sur quoi il coince, et de compléter éventuellement les explications[4]. Khan pense que son académie démontre la possibilité de revoir le paradigme de la salle de classe traditionnelle, en utilisant des logiciels pour créer des tests, les noter, mettre en évidence les problèmes spécifiques de certains élèves, et encourager ceux qui réussissent le mieux à aider leurs camarades en difficulté[1].

Ses petits cours sont détendus, sans fioritures techniques. Le visage de Khan n'apparaît jamais, les internautes ne voient que ses griffonnages et ses diagrammes sur un tableau électronique, réalisés étape par étape. La Khan Academy ressemble à une école virtuelle, mais elle rend moins centraux la salle de classe, le campus, l'infrastructure administrative, la figure de l'enseignant[1],[4].

Plusieurs personnes ont apporté des contributions de 10 000 dollars ; Ann et John Doerr ont donné 100 000 dollars. Le chiffre d'affaires total est d'environ 150 000 dollars en dons, et 2000 grâce aux annonces publicitaires[réf. nécessaire] sur le site Web. En , Google a annoncé qu'il donnerait 2 millions de dollars à l'Académie Khan pour soutenir la création de plus de cours et pour lui permettre de traduire sa bibliothèque de base dans les langues les plus parlées au monde, dans le cadre de leur projet 10100 [5]. Salman Khan vise à publier « des dizaines de milliers » de didacticiels pour créer la « première école virtuelle gratuite de classe mondiale où chacun peut apprendre quelque chose ».

La Khan Academy peut être utilisée également dans des classes en difficulté comme dans celle de Joseph Hadjadj où « On a observé de réels progrès. Les notes ne veulent pas tout dire, mais les moyennes en mathématique de la classe ont tout de même augmenté de deux à trois points »[6]

Services fournis et ambitions

Composants majeurs :

  • Vidéothèque (plus de 3300 vidéos dans diverses matières, totalisant plus de 82 millions de visites)
  • Exercices automatisés avec évaluation continue (123 modules, principalement en mathématiques, 4 défis, 119 modules individuels)
  • Tutorat individualisé fondé sur les données objectives rassemblées par le système (en projet)
  • Vidéos distribuées sous CC BY-SA-NC 3.0.

Les associations partenaires distribuent les contenus au-delà de YouTube. Le Centre Lewis de recherche pédagogique (en), affilié à la NASA, distribue les contenus dans des écoles des États-Unis. World Possible crée des copies hors-ligne permettant la distribution dans des régions rurales avec peu ou pas d'accès à Internet. La version francophone de l'Académie Khan a été lancée en et est associée avec l'ONG française Bibliothèques sans frontières chargée de la traduction des contenus[7].

Khan a l'ambition de créer à partir de Leacadémie une réelle Charter School :

« Ceci pourrait être l'ADN d'une école dans le monde réel où les étudiants passeraient 20 pour cent de leur journée à regarder des vidéos et s'exercer à leur rythme, et le reste de leur temps à construire des robots, peindre des tableaux, composer de la musique ou toutes sortes d'autres choses. »

Salman Khan espère que son action aura des répercussions jusque dans les pays en voie de développement, et ce malgré de nombreuses difficultés qu'il évoque dans son ouvrage [8](accès difficile voire impossible à internet, peu de moyens financiers etc.). En effet, il considère, par exemple, que plusieurs élèves pourraient partager des tablettes numériques peu couteuses pour visionner des vidéos préalablement téléchargées de la Khan Academy. Ceci pourrait permettre aux enfants de certains pays de suivre des cours malgré le manque de professeurs, la distance à laquelle se trouve l'école la plus proche, la nécessité de rester chez soi, les coûts liés à une scolarité traditionnelle etc.

Études d'impact

Différentes études[9] permettant d'apprécier l'utilité de la Khan Academy ont été menées aux États-Unis. Ces études n'abordent pas le cas d'élèves utilisant la plateforme dans un cadre tout à fait extra-scolaire et non encadrée par des professeurs, oubliant ainsi le potentiel développement d'autonomie des élèves organisant seuls leur formation.

Une étude[10] menée par le SRI financée par la Fondation Bill-et-Melinda-Gates analyse l'importance de l'utilisation de la plateforme dans plusieurs établissements. Parmi ses conclusions, figure le fait que la Khan Academy s'est associée de manière productive avec les écoles bien que le contenu ne soit pas tout à fait adapté à une utilisation durable dans une salle de classe.

Dans l'Idaho, une étude[11] menée par la FSG[12] et commandée par la fondation JKAF[13] a été menée sur un groupe de 5309 étudiants, du niveau 3rd Grade au 8th Grade. Les détails sur la méthodologie suivie pour la collecte de donnés sont disponibles sur l'étude en question, la progression des élèves étant appréciée par le test MAP[14]. Elle conclut notamment que les élèves utilisant régulièrement les contenus proposés par la Khan Academy progressent davantage que les autres.

Il existe d'autres données et études d'impact répertoriées sur le site de Khan Academy.

Critiques

Concernant la version française de la Khan académie, Bernard Egger, président de l'Association des professeurs de mathématiques de l'enseignement public (APMEP), a écrit un éditorial très négatif et argumenté sur la partie traitant des cours de mathématiques de la Khan académie dans le BGV no 172 (bulletin bimestriel de l'APMEP). Il est notamment relevé que :

  • il est surprenant qu'un homme d'affaires puisse s'arroger des compétences éducatives sans aucune reconnaissance quelconque par un diplôme ou une qualification officielle. Les expériences personnelles de Salman Khan n'en font pas un éducateur professionnel ;
  • certaines vidéos de cours sont trop longues pour des écoliers et collégiens (8 à 10 min y compris en cycle 1), car trop complètes : on cherche à y aborder trop de notions en même temps ce qui est anti-pédagogique ;
  • quelques ressources traduites, et donc pas toujours en adéquation avec les programmes français : certaines notions, certains mots de vocabulaire ne sont pas abordés en France ;
  • quelques ressources pas traduites sont disponibles dans la version française.

Personnalités

Notes et références

  1. Maryline Baumard, « Privé d’école, l’Afrique francophone parie sur la Khan Academy et son enseignement des sciences », Le Monde, (lire en ligne)
  2. (en) « Need a tutor? YouTube videos await », AP, USA Today, (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « 2009 Education Award Laureate: Salman Khan », Techawards.org (consulté le )
  4. (en) Clive Thompson, « How Khan Academy Is Changing the Rules of Education », Wired, (lire en ligne)
  5. (en) « $10 million for Project 10^100 winners », The Official Google Blog, (consulté le )
  6. « La Khan Academy : un outil numérique au service de l'enseignement ? » (consulté le )
  7. La Khan Academy débarque en langue française !, site francophone de l'Académie Khan, consulté le 4 septembre 2013
  8. Salman Khan, L'éducation réinventée
  9. (en) « Research on the Use of Khan Academy in Schools », sur https://www.sri.com/work/publications, (consulté le )
  10. (en) « Learning Gets Personal », sur https://www.fsg.org/publications/learning-gets-personal, 2013-2014 (consulté le )
  11. FSG
  12. JKAF
  13. MAP

Liens externes

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