Kazan

Kazan [kɑzɑ̃] (en russe, Казань ; en tatar : Казан) est une ville de l'Ouest de la Russie et la capitale de la république du Tatarstan, une des divisions de la Russie. Sa population s'élevait à 1 251 969 habitants en 2019 ce qui en fait la sixième ville de Russie. Kazan est un grand centre industriel et universitaire ainsi qu'un important nœud de communication. Kazan est située sur le cours moyen de la Volga à environ 700 km à l'est de Moscou. Kazan comme la république dont elle fait partie est pour moitié peuplée de Tatars ce qui lui vaut de bénéficier d'une autonomie politique plus importante que d'autres sujets de la Russie.

Pour les articles homonymes, voir Kazan (homonymie).

Kazan
(ru) Казань

Héraldique

Drapeau

Tour Söyembikä, Tour Spasskaïa, Mosquée Qolsharif, Palais des agriculteurs, Cathédrale Épiphanie, Vue du Kremlin de Kazan.
Administration
Pays Russie
Région économique Volga
District fédéral Volga
Sujet fédéral Tatarstan
Maire İlsur Metşin
Code postal 420000 — 420999
Code OKATO 92 401
Indicatif (+7) 843
Démographie
Population 1 251 969 hab. (2019)
Densité 2 769 hab./km2
Géographie
Coordonnées 55° 47′ nord, 49° 10′ est
Altitude 116 m
Superficie 45 220 ha = 452,2 km2
Fuseau horaire UTC+03:00 (MSK)
Divers
Fondation 1005
Statut Ville depuis 1391
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Russie
Kazan
Géolocalisation sur la carte : Tatarstan
Kazan
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Kazan
Géolocalisation sur la carte : Russie européenne
Kazan
Liens
Site web www.kzn.ru
Sources

    Géographie

    Topographie et hydrographie

    Kazan est située à 720 km à l'est de Moscou sur la rive gauche de la Volga, principal fleuve de la Russie d'Europe. L'agglomération est divisée par la Kazanka qui vient se jeter dans la Volga. La ville historique, en particulier le kremlin de Kazan, se trouve sur la rive gauche de la Kazanka. La ville historique s'est développée selon un plan en éventail en partant du kremlin situé sur un promontoire. Des quartiers industriels se sont développés ensuite à la périphérie de ce noyau urbain au sud-est. Par la suite, des industries et des quartiers ouvriers se sont installés sur l'autre rive de la Kazanka. La rive droite de la Volga trop éloignée est restée intacte. Depuis le milieu du XXe siècle, la Volga est régulée par un ensemble de barrages. Le barrage de Samara implanté 200 km en aval a créé le réservoir de Kouïbychev qui s'étend jusqu'en amont de Kazan et a fait largement monter le niveau des eaux au niveau de la ville. Le réservoir a accru l'espace occupé par la Volga et le fleuve est au niveau de Kazan large de 2 à 6 km[1]. Du fait de l'endiguement de la Volga, la Kazanka forme au niveau du centre-ville de Kazan un plan d'eau long de 2 kilomètres et d'une largeur comprise entre 700 et 1000 mètres, entrecoupé par deux avancées permettant son franchissement par des axes routiers et ferroviaires.

    Kazan se trouve à 324 km au sud-est de Nijni Novgorod, à 451 km au nord-ouest d'Oufa, à 719 km à l'ouest de Iekaterinbourg et à 720 km à l'est de Moscou[2].

    Le kremlin de Kazan.

    Climat

    Comparaison climatique avec Paris et Berlin
    Donnée Kazan Paris Berlin
    Temp. minimale moyenne0,5 °C8,9 °C5,9 °C
    Temp. maximale moyenne8,9 °C16 °C13,4 °C
    Précipitations (mm)554637570
    Ensoleillement (heures)1 9311 6611 626

    Le climat de Kazan est de type continental froid avec une température moyenne de −10 °C durant les mois de décembre, janvier et février, une température moyenne en été de 18 °C à 20 °C et une température annuelle moyenne de 4,6 °C. Les précipitations sont très modérées (562 millimètres) et réparties sur toute l'année mais plus marquées durant les mois d'été. La neige est présente 123 jours par an et sa hauteur atteint 45 cm au cœur de l'hiver (1,5 mètre maximum). Le vent est modéré (2,7 km/s en moyenne) sans direction dominante sur l'année. La durée d'ensoleillement moyenne annuelle est de 1 931 heures avec des pics très marqués en hiver (33 heures de Soleil en décembre) et en été (plus de 290 heures en juin et juillet). Les tempêtes de neige sévissent 30 jours par an et les orages 23 jours. Les températures extrêmes relevées sont −46,8 °C en et 39,0 °C en .

    Relevé météorologique de Kazan
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) −14,1 −13,1 −6,9 2,2 7,8 12,7 14,2 11,7 7,1 1,4 −6,3 −10,4 0,5
    Température moyenne (°C) −11,6 −10,7 −4,5 5,2 13,1 18 19,7 17,1 11,2 4 −3,9 −8,6 4,4
    Température maximale moyenne (°C) −7,1 −5,8 0,8 10,7 18,8 23,9 24,9 22,2 16 7,7 −1,2 −4,4 8,9
    Précipitations (mm) 35 30 25 34 38 70 66 59 55 54 44 38 548
    Source : Le climat à Kazan (en °C et mm, moyenne mensuelles) Pogoda.ru.net

    Histoire

    Kazan, gravure d'Adam Olearius, 1630.
    La galère Tver, lancée à Kazan en 1767, photographiée au XIXe s.

    Khanat bulgare de la Volga

    La reddition de Kazan en 1552 et Ivan le Terrible.

    Le khan Koubrat souverain des Proto-Bulgares turcophones de la steppe pontique parlant une langue oghoure fonde vers 630 un État éphémère, la Grande Bulgarie, dont le vaste territoire s'étend sur les cours aval du Don, du Dniepr et de la Volga entre la mer d'Azov et la mer Caspienne. À sa mort, les dissensions entre ses héritiers entraînent l'éclatement du khanat. Kotrag, un des cinq fils de Koubrat, entraîne une partie des Bulgares vers le nord où il fonde le Khanat bulgare de la Volga au confluent de la Kama et de la Volga dont la capitale Bolgar est située non loin de ce confluent. L'islam devint religion d'État quand le khan Almuch se convertit en 922. À partir du tournant du millénaire, le khanat entre en conflit avec les principautés russes de la Rus de Kiev situées sur sa frontière occidentale

    Officiellement Kazan est fondée vers 1005 donc à l'époque des Bulgares. Mais les historiens ne s'accordent pas sur cette date et l'identité des fondateurs de la ville. Certains considèrent que sa fondation est l’œuvre des Mongols donc beaucoup plus tardive. L'origine du nom de la ville fait également l'objet de débats liés également à l'identité des fondateurs. Selon la légende, il aurait pour origine le mot bulgare kazan, qui désigne un « chaudron » ; en russe : Казань). Mais Qazan/Kazan est également un des noms portés par les dirigeants mongols et turcs en particulier par le septième empereur mongol Ghazan Khan (1271-1304). Il est probable que la ville ait été fondée du vivant de cet empereur ou peu après et que son nom en dérive.

    Invasion mongole

    En , une avant-garde de l'armée mongole de Gengis Khan sous le commandement de Subötaï et Djebé, entre dans la Bulgarie de la Volga, près de Samara, mais est défaite à la bataille de Kernek. Les Mongols reviennent en 1229 et vainquent les Bulgares. Quelques années plus tard, en 1232, la cavalerie mongole occupe la partie sud de la Bachkirie et le sud de la Bulgarie de la Volga. En 1236, les forces mongoles dirigées par Batu assiègent et s'emparent de la capitale Bolgar et du pays tout entier. Selon certains historiens, plus de 80 % de la population du pays est tuée pendant l'invasion et la population rurale restante est contrainte de quitter les steppes. Les Mongols s'installent définitivement dans la région créant un état baptisé la Horde d'Or qui s'étend de l'Oural aux portes de l'Europe occidentale. Ils installent leur capitale Saraï sur le cours aval de la Volga. La Bulgarie de la Volga est divisée en plusieurs principautés autonomes vassales de la Horde d'Or.

    Khanat de Kazan : création et chute

    Les principautés russes devenues vassales de la Horde d'Or tentent progressivement de reprendre leur autonomie à compter de 1370 sous la conduite de la Grande-principauté de Moscou et ils y parviennent temporairement après avoir vaincu les Mongols à la bataille de Koulikovo. Le territoire de la Horde d'or commence à se morceler à partir de 1430 avec la création du Khanat de Crimée puis celle du khanat de Kazan en 1438 et enfin celle du khanat d'Astrakhan entre la Volga, le Don, le Kouban et le Terek en 1466. Le khanat de Kazan entretient des relations tumultueuses avec les principautés russes. Des raids partis du khanat vont régulièrement piller celles-ci et capturent des esclaves dont Kazan fait commerce. La Russie monte progressivement en puissance en unifiant toutes les principautés russes et en reculant ses frontières vers l'est[3]. En 1552, Ivan le Terrible, grand-prince de Moscou, s'empare de la ville et met fin au khanat à l'issue du long siège de Kazan à l'issue duquel plusieurs milliers d'esclaves russes sont libérés et une bonne partie de sa population est soit massacrée soit déportée en dehors de la ville. La ville est annexée à la Russie et devient le siège du gouvernement de Kazan : c'est la première annexion par l’État moscovite d'une région peuplée de non-Russes. La cathédrale de l'Annonciation est bâtie dans le château fort, le kremlin de Kazan. Un évêché est créé sur place, avec à sa tête Gouri de Kazan. L'icône de Notre-Dame de Kazan, peinte en 1572, est une des plus renommées de l'Église orthodoxe russe.

    XVIIe siècle au XIXe siècle

    Kazan au XVIIIe siècle.
    Passage Alexandrovski bâtiment construit dans les années 1880.
    Kazan dans les années 1910.

    La ville est d'abord un centre de négoce avec la Sibérie. Les articles négociés sont des peaux, des aines et des fourrures ce qui contribue à développer une industrie chimique des graisses et des savons au XVIIIe siècle. Sous Catherine II la ville est reconstruite selon un plan en damier. La mosquée Märcani est construite sous son règne. En 1774, la ville est prise par les rebelles pendant la révolte de Pougatchev. La ville bénéficie de l'essor de la Sibérie dont le peuplement russe croît rapidement à partir de 1700[1]. En 1786, une poudrerie est créée à quelques kilomètres de Kazan. Au début du XXe siècle, elle sera absorbée par l'agglomération en pleine extension.

    Au XIXe siècle, Kazan devient une ville importante de Russie, centre de commerce, d'industrie et de navigation fluviale. La ville compte 50 000 habitants en 1829 et 93 000 habitants en 1880. La première université y est ouverte en 1804. Elle se dote au cours du XIXe siècle d'un observatoire astronomique et d'une bibliothèque de 16 000 volumes[4]. En 1870, est éditée à Kazan la première version imprimée d'un classique de la spiritualité orthodoxe, les Récits d'un pèlerin russe. Lénine a étudié à Kazan. En 1913, peu avant la première guerre mondiale, la population de la ville atteint 195 300 personnes. La poudrerie de Kazan, une des plus importantes de Russie, emploie à l'époque près de 12 000 personnes. Un incendie se déclare le 14 août et détruit complètement cet établissement et une grande partie des quartiers industriels. L'emplacement de la poudrerie sera occupé par la suite par un nouveau quartier résidentiel.

    Ère soviétique de 1918 à 1941

    Durant la guerre civile qui suit le renversement du régime tsariste en 1917, Tatars, Bachkirs et Tchouvaches tentent de former l'État d'Idel Oural. La ville, jusque-là aux mains des bolchéviques, est libérée par l'Armée blanche de la Légion tchécoslovaque le . Celle-ci s'empare à cette occasion des réserves d'or de l'Empire russe. L'Armée rouge reprend la ville quelques jours plus tard dans le cadre de la bataille de Kazan (en). En 1920, Kazan devient la capitale de la République socialiste soviétique autonome tatare, au sein de la République socialiste fédérative soviétique de Russie. Dans les années 1920 et 1930, la plupart des mosquées et des églises de la ville sont détruites, comme cela se produit ailleurs en URSS. Des industries chimiques sont implantées dans la ville en 1919 et aéronautiques à compter de 1932.

    Seconde Guerre mondiale

    Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses installations industrielles et des usines de l'Ouest du pays sont relocalisées à Kazan, ce qui fait de la ville un centre de l'industrie militaire qui produit chars et avions.

    Développement après la Seconde Guerre mondiale

    La Volga, qui constitue un axe de circulation important, est caractérisée par un débit très irrégulier. Son alimentation étant assurée principalement par la fonte des neiges et des glaces, la moitié du volumes d'eau s'écoule durant les mois de mai et juin. Les responsables de l'Union soviétique lancent avant la Seconde Guerre mondiale un plan d'aménagement du fleuve qui comprend la construction d'une série de barrages tout au long de son cours destinés à retenir une partir des eaux en période de crues et à les restituer durant les périodes de bas étiage (de l'été à l'hiver). L'objectif est d'en faire une voie navigable pour des navires de grand gabarit, de produire de l'électricité, et d'irriguer les terres situées en aval de Samara qui subissent d'une pluviométrie faible ou quasi nulle. Le barrage de Samara construit environ 50 kilomètres en amont de cette ville entre 1950 et 1957 est un des plus grands barrages sur la Volga produisant 11 000 gigawatts-heures par an. Le réservoir de Kouïbychev créé par le barrage est une véritable mer intérieure d'une superficie de 6 450 km². Le bilan de ces aménagements est mitigé car si la production d'électricité et l'amélioration des conditions de navigation sont au rendez-vous, les aménagements agricoles ne produisent pas les résultats escomptés et le bilan écologique et humain est particulièrement négatif[5].

    Après la guerre, Kazan se consolide en tant que centre industriel et scientifique. En 1979, la population de la ville atteint le million d'habitants. Dans les années 1980 et après la dislocation de l'Union soviétique, Kazan est redevenue le centre de la culture tatare, et les tendances séparatistes se sont intensifiées. Avec le retour du capitalisme, Kazan devient l'une des villes les plus importantes de la Fédération de Russie.

    Depuis la dissolution de l'Union soviétique (1990-)

    Station de métro de Kazan.
    pont du Millénaire.

    De l'autonomie au rétablissement de la verticalité des pouvoirs

    En 1990 Boris Eltsine, président de la République de Russie qui souhaite affirmer l'indépendance de la Russie face aux autorités de l'URSS, est en conflit avec Mikhaïl Gorbatchev qui défend les instances soviétiques. Dans une approche démagogique et pour affaiblir les autorités fédérales, il encourage les républiques soviétiques à prendre autant d'autonomie que possible. Après la disparition de l'Union soviétique, les dirigeants du Tatarstan, comme ceux d'autres républiques, prennent au mot Eltsine en exigeant de disposer de manière indépendante des richesses de leurs-sol et d'une entière autonomie pour mener des négociations commerciales et diplomatiques avec des pays tiers. La faiblesse des autorités centrales russes de l'époque amènent celles-ci à signer avec le Tatarstan comme avec d'autres républiques russes un traité effectuant des concessions importantes comme la création d'une citoyenneté propre à la République ou la création d'une banque d’État. Cette dérive générale vers une confédération très lâche est stoppée quinze ans plus tard par Vladimir Poutine qui impose aux législations régionales de rentrer dans des règles communes définies par la loi fédérale. Pour réduire encore l'autonomie des dirigeants locaux auxquels manquent les garde-fous de structures politiques régionales matures, il supprime en l'élection des présidents régionaux. Désormais le président doit être un candidat proposé par l'assemblée régionale puis approuvé par le président russe[6].

    Développement

    Contrairement à la majorité des grandes villes russes de plus de 1 million d'habitants, la population de Kazan continue de croître après la dissolution de l'Union soviétique[7]. En 2005, dans le cadre de fêtes célébrant les 1 000 ans de la ville, plusieurs ouvrages importants sont inaugurés. Le métro de Kazan entre en service : celui-ci constitue le premier réseau de métro inauguré en Russie depuis la dissolution de l'Union soviétique. La même année sont inaugurés le pont du Millénaire, un ouvrage spectaculaire qui franchit la Kazanka et la mosquée Qolşärif, une des plus grandes mosquées de Russie construite dans le kremlin de Kazan. La ville restaure son centre-ville qui désormais est en partie piétonnier (rue Bauman).

    Administration

    Kazan est la capitale de la république du Tatarstan, une des subdivisions de la Russie. Ayant rang de république, elle bénéficie comme les 22 subdivisions russes de ce type, d'une autonomie relativement importante par rapport au pouvoir central. Au sein du Tatarstan la ville constitue l'okrug urbain de Kazan ayant le statut de ville d'importance républicaine. Elle est subdivisée en 7 districts :

    No. District Population (2010) Superficie (km²) Description
    1 Aviastroitelni 111 405 38,91
    2 Vakhitovski 86 202 25,82
    3 Kirovski 109 125 108,79
    4 Moskovski 130 537 38,81
    5 Novo-Savinovski 202 997 20,66
    6 Privoljski 227755 115,77
    7 Sovetski 275514 167,00
    Districts de Kazan

    Démographie

    En 2019 la ville de Kazan a une population de 1 251 969 habitants, ce qui la classe au sixième rang des villes de Russie après Moscou, Saint-Pétersbourg, Novossibirsk, Iekaterinbourg et Nijni-Novgorod. En 2010, la population était composée principalement de Russes (48,6 %), Tatars (47,6 %), Bachkirs (0,16 %), Ukrainiens (0,42 %).


    Évolution démographique.
    1811 1840 1863 1897 1914 1926 1939
    53 90041 30063 100129 959194 200174 732398 014
    1959 1970 1979 1989 2002 2010 2013
    646 806868 537992 6751 094 3781 105 2891 143 5351 176 187
    2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
    1 190 8501 205 6511 216 9651 231 8781 243 5001 251 969-
    (Sources : Sources : Recensements (*) ou estimations de la population[8])

    Religions

    Les religions les plus représentées sont l'islam sunnite et le christianisme orthodoxe. Il existe également des minorités catholiques, juives et baha'i.

    Économie

    Hélicoptère Mil Mi-17 à l'école d'aviation civile de Guanghan, Chine.

    L'économie de Kazan bénéficie de plusieurs facteurs propres à la République du Tatarstan. Celle-ci est à son échelle un gros producteur de produits pétroliers bruts (32 millions de tonnes par an pour une population de moins de 4 millions habitants). À la suite de l'éclatement de l'Union soviétique les dirigeants du Tatarstan ont su habilement négocier avec Moscou le partage des ressources fournies par la rente pétrolière et ont opté pour une politique économique volontariste : aide aux entreprises, formation, transparence administrative. Le développement des nouvelles technologies a été encouragé. Les autorités ont peaufiné l'image de la ville et de la République, entraînant un accroissement du tourisme et captant des événements internationaux[9].

    Les secteurs les plus importants sont liés au pétrole et à l'industrie aéronautique. L'industrie textile et la production de produits alimentaires représentent également des activités importantes.

    D'importantes usines aéronautiques sont implantées à Kazan :

    • KAPO Gorbunov, qui a construit divers appareils civils et militaires Tupolev ;
    • KVZ (Kazanskii Vertoletnyi Zavod, usine d'hélicoptères de Kazan), qui produit des hélicoptères depuis 1951, notamment les Mil Mi-8 et Mil Mi-17 ;
    • KMPO (Казанское моторостроительное производственное объединение), qui fabrique des moteurs d'avions et d'hélicoptères.

    Comme dans la plupart des villes russes, les collectifs de jardins familiaux occupent une grande partie de la périphérie urbaine et représentent à la fois un loisir et un apport alimentaire important. Certains se transforment en quartiers résidentiels[10].

    Voies de communication et transports

    Gare principale de Kazan (Kazan 1).
    Rame du métro de Kazan.
    Tramway de Kazan.

    Transports en commun

    Le réseau de transports en commun est principalement assuré par une soixantaine de lignes de bus (257 000 passagers transportés par jour en 2017) et une dizaine de lignes de trolleybus. La ville exploite depuis 1899 un réseau de tramways à traction électrique dont le réseau a été réduit à plusieurs reprises au cours des décennies 1990-2010. Le réseau en partie modernisé comprend 5 lignes totalisant 120 kilomètres de voies dont une ligne circulaire à grande vitesse (23 km aujourd'hui, 33 km à terme) en site propre équipée de rames modernes à plancher bas et plusieurs voitures.

    Depuis 2005, Kazan dispose d'une ligne de métro, la première construite en Russie après le changement de régime. La ligne longue de 15,8 kilomètres comporte 10 stations et a transporté 27 millions de passagers en 2016. Elle traverse l'agglomération du nord-ouest au sud-est en passant par le centre ville. Quatre stations se trouvent sur la rive droite de la Kazanka, les autres étant situées sur la rive gauche. La construction de trois autres lignes est prévue mais seuls les travaux sur la ligne Savinoskaïa ont débuté en 2018.

    Transports ferroviaires

    Kazan est située à un nœud ferroviaire et reliée aux principales villes de Russie par des dessertes régulières. Les trains les plus rapides mettent environ 14 heures pour aller à Moscou et 22 heures pour Saint-Pétersbourg. La ville possède deux gares principales[11] :

    Réseau routier

    Kazan est reliée à la capitale Moscou, distante de 809 km, par l'autoroute M7 Volga qui se prolonge sur 480 km jusqu'à Oufa dans l'est. Elle est reliée par la route fédérale R239 à Orenbourg dans le sud-est distante d'environ 900 km. Enfin la route fédérale P241 la relie à Oulianovsk 200 kilomètres plus au sud. La ville dispose de deux gares routières : la gare routière centrale située à environ 2 km de la gare Kazan 1 d’où partent des autocars intercités vers Oulianovsk, Ielabouga et Tcheboksary et la gare routière du sud d'où partent les bus desservant Bolgar, Almetievsk, etc.

    Ports fluviaux

    Kazan dispose d'un port fluvial actif sur la Volga qui bénéficie des aménagements qui ont transformé le fleuve en une longue série de lacs. Le port pour passagers se trouve à environ 3 kilomètres au sud du centre-ville. Un service régulier permet de desservir les agglomérations voisines lorsque le fleuve n'est pas gelé ou en crue (de mai à novembre). Des bateaux effectuent des croisières de 2 à 3 jours à partir de ce port. En été, les villes de Bolgar (210 km) et Sviajsk (50 km) sont également desservies.

    Aéroport

    L'Aéroport international de Kazan inauguré en 1997 et rénové en 2005 est situé à environ 25 kilomètres au sud-est de Kazan. Plusieurs compagnies dont Aeroflot, des compagnies régionales russes et des compagnies aériennes étrangères assurent une desserte régulière vers les principales métropoles régionales de Russie et quelques villes étrangères comme Prague, Francfort, Istanbul, Dubaï. Le trafic est d'environ 2 millions de passagers par an. Une dizaine de vols quotidiens relient Kazan à Moscou en une heure et demi environ et quatre vols quotidiens desservent Saint-Pétersbourg en 2 heures et demi.

    Urbanisme

    La vieille ville mêle influences occidentale et orientale.

    Monuments

    Temple de toutes les religions (1992) combine des formes architecturales tirées de plusieurs religions monothéistes.

    Le kremlin de Kazan figure sur la liste du patrimoine mondial. Au kremlin, se trouvent l'ancien palais du gouverneur dû à l'architecte russe Constantin Andreïevitch Thon ainsi que des églises du même architecte. À la suite de la conquête de Kazan, Ivan le Terrible fit construire sur la place Rouge la cathédrale Saint-Basile et parallèlement ordonna la construction d'une petite église dans le kremlin de Kazan, ce qui fut fait en trois jours. Plus tard (en 1556 ?), l'église fut remplacée par la cathédrale de l'Annonciation. Cette construction est la plus ancienne du kremlin de Kazan. À côté de la cathédrale, se trouve une tour en briques construite au XVIIIe siècle : c'est la tour Söyembikä, du nom de la dernière régente du khan de Kazan morte à Moscou en 1554. Derrière la tour, se trouve un mausolée contenant le sarcophage de Söyembikä.

    La fête du millénaire de la ville, en 2005, a suscité des grands travaux, avec notamment la construction d'une ligne de métro.

    Musées et autres

    Édifices du patrimoine civil

    Culture

    La ville accueille en 2014 un concours de chant appelé Turkvizyon, où chaque nation de culture turque (voir OICT) envoie un représentant. Le concours fait le tour des nations incluses.

    Le conservatoire de Kazan est le lieu de travail de l'Orchestre Symphonique de la République du Tatarstan[12].

    La salle de concert nationale Saïdachev est située place Svobody (de la Liberté). Tous les ans, en automne, s'y déroule le festival d'automne de Kazan.

    La bibliothèque nationale de la république du Tatarstan a été fondée en 1865 comme bibliothèque municipale et s'est installée dans ses nouveaux locaux en septembre 2020.

    Enseignement supérieur et recherche

    Université d'état de Kazan.

    La ville de Kazan a été depuis de nombreuses années le centre d'étude des langues orientales de l'Empire russe quand a commencé l’expansion de celui-ci vers l'Orient, au-delà de l'Oural. L'École orientaliste de Kazan en a témoigné depuis la création en 1769 d'une chaire de langue tatare par l'impératrice Catherine II.

    Les institutions actuellement les plus importantes sont :

    • L'Université fédérale de Kazan est l'une des plus anciennes de Russie. Tolstoï y a étudié. Elle accueille environ 45 000 étudiants ;
    • L'Université technique de recherche nationale de Kazan (ru) (Université Tupolev), autrefois Institut d'aviation de Kazan, regroupe 25 000 étudiants et forme des ingénieurs en aéronautique, informatique et télécommunications ;
    • L'Université de médecine d'état de Kazan (4 000 étudiants) ;
    • L'Université de recherche nationale en technologie de Kazan (27 000 étudiants) ;
    • Le Conservatoire de Kazan.
    • École des Beaux-Arts de Kazan Nikolaï Fechine (ru).

    Sports

    Stade de Kazan Arena

    Équipes

    Compétitions

    Kazan est le théâtre de nombreuses activités sportives internationales :

    Personnalités liées à la ville

    Sont nés à Kazan
    Ont vécu à Kazan

    Jumelages

    Notes et références

    Notes

      Références

      1. Roger Brunet, La Russie : dictionnaire géographique, Montpellier/Paris, La Documentation Française, , 480 p. (ISBN 2-11-004882-4), p. 363-364
      2. Distances à vol d'oiseau ou distances orthodromiques.
      3. Olivier Perrin, « Samara, une ville au sommet », Le Monde, 18 mai 2007.
      4. Conrad Malte-Brun, Précis de la géographie universelle, Volume 6, Paris, 1833, p. 113-114.
      5. Pascal Marchand et al., « Une catastrophe d'origine administrative, l'aménagement de la Volga par la bureaucratie », Revue de géographie de Lyon, vol. 66, nos 3-4, , p. 231-237 (DOI https://doi.org/10.3406/geoca.1991.5788, lire en ligne)
      6. La Nouvelle Russie (Radvanyi) Chap 9 : Régions et républiques, p. 3-12/28
      7. La Nouvelle Russie (Radvanyi) Chap 2 : Peuplement et peuples de Russie - Villes et campagnes des hiérarchies à repenser, p. 44/71
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      Bibliographie

       : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

      Voir aussi

      Articles connexes

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