Karim Younes

Karim Younes, né le à Béjaïa (Algérie), est un homme politique[1] et écrivain algérien.

Karim Younes
Fonctions
Coordinateur général de l'Instance nationale de dialogue et de médiation

(1 mois et 14 jours)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Poste supprimé
Président de l'Assemblée populaire nationale

(1 an, 11 mois et 24 jours)
Groupe politique (FLN)
Prédécesseur Abdelkader Bensalah
Successeur Amar Saadani
Député de Béjaïa

(4 ans, 11 mois et 20 jours)
Groupe politique (FLN) puis indépendant
Ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnel

(2 ans, 4 mois et 12 jours)
Président Abdelaziz Bouteflika
Premier ministre Ahmed Benbitour
Ali Benflis
Gouvernement Benbitour
Benflis I et II
Prédécesseur Hacène Laskri
Successeur Abdelhamid Abad
Biographie
Nom de naissance Karim Younes
Date de naissance
Lieu de naissance Béjaïa (Algérie)
Nationalité Algérienne
Parti politique FLN (jusqu'en 2004)
Diplômé de Université d'Alger
Religion Islam

Il est président de l'Assemblée populaire nationale (APN) de à .

Il est secrétaire d’État puis ministre de la Formation professionnelle de à .

Dans le contexte des manifestations de 2019 en Algérie, il dirige l'Instance nationale de dialogue et de médiation. Il est médiateur de la République du au .

Biographie

Famille et études

Karim Younes naît le à Béjaïa, en Algérie, alors départements français. Il est licencié en littérature française de l'université d'Alger en 1978[2].

Fonctions politiques

Il est secrétaire d'État puis ministre de la Formation professionnelle de à [3].

En , il est élu président de l'Assemblée populaire nationale (APN), la Chambre basse du Parlement algérien[3]. Il démissionne le [4]. Il quitte également le FLN[5].

Karim Younes soutient Ali Benflis, candidat à l'élection présidentielle de 2004[6]. Le , il tient un meeting pro-Benflis à Paris[7],[8].

Rôle dans le cadre de la crise politique en Algérie en 2019

Le , le Forum civil pour le changement propose un panel de treize personnes, dont Karim Younes, pour un dialogue avec le pouvoir. Le même mois, Younes devient coordonnateur de ce groupe de personnalités constitué en « panel de dialogue et de médiation » dont l'objectif est de contribuer à la résolution de la crise politique que traverse l'Algérie depuis plusieurs mois. Les autres membres initialement proposés sont Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi, Ahmed Taleb Ibrahimi, Djamila Bouhired, Fatiha Benabou, Nacer Djabi, Mustapha Bouchachi, Islam Benattia, Lyes Merabet, Nafissa Lahrèche, Smaïl Lalmas et Aïcha Zenaï[9]. Younes est alors vivement critiqué par des manifestants qui l'accusent de faire le jeu du pouvoir et d'être à son service, ce qu'il conteste.

Il rappelle alors que le groupe a posé certaines conditions en préalable à tout dialogue avec le pouvoir : libération de manifestants emprisonnés pour avoir porté le drapeau berbère, cessation des violences policières lors des manifestations, liberté d'accès à la capitale les jours de manifestations, plus grande ouverture des médias à la diversité des opinions, départ du gouvernement alors en place[10]. Cependant, le même jour, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), estime que toute tentative de dialogue doit se dérouler « loin de la méthode imposant des préalables allant jusqu'aux diktats »[11], alors même que le chef de l’État, Abdelkader Bensalah s'était déclaré disposé à prendre des « mesures d'accompagnement et d'apaisement » après avoir reçu les membres du panel le [12].

Le , Karim Younès propose le vote par le Parlement d'une loi portant modification du code électoral et une autre portant création d'une autorité nationale d'organisation des élections[13]. Après avoir renoncé aux mesures d'apaisement, à la charte d'honneur exhortant les candidats à la présidentielle à appliquer les conclusions du panel une fois élus, et à la conférence nationale, la seule exigence du panel reste le départ du gouvernement Bedoui[14]. Par ailleurs, quelques jours plus tard, le panel propose que les candidats aient un diplôme universitaire et que les parrainages d'élus soient supprimés[15].

Le , Bensalah charge Karim Younes de préparer la mise en place de l'instance d'organisation de l'élection présidentielle[16]. Les projets de loi sont adoptés le par le Parlement[17].

Le 17 février 2020, il est nommé médiateur de la République par le président Abdelmadjid Tebboune, assurant ainsi une « fonction de médiation et de recours pour les citoyens en matière de respect des droits et libertés par les administrations, les institutions de l'État, les Collectivités locales, les Etablissements publics et toute instance assurant le Service public »[18]. Il est limogé le [19].

Écrivain engagé

Karim Younes a publié cinq ouvrages sur l'histoire de l'Algérie et la colonisation française en Algérie : De la Numidie à l’Algérie-Grandeurs et Ruptures (2012), La chute de Grenade ou la nouvelle géographie du monde (2014), Aux portes de l'avenir : Vingt siècles de résistance, Cinquante ans d'indépendance (2014), Les Éperons de la conquête… ou l'impossible oubli (2017)[20],[21]. Dans ce dernier, l'auteur revient sur l'époque coloniale « désastreuse » et la « décivilisation orchestrée par le colon français » contre le peuple algérien[22].

Publications

  • Les Eperons de la conquête… ou l'impossible oubli, Médias–Index, 2017
  • La chute de Grenade ou la nouvelle géographie du monde, CASBAH, 2015
  • Aux portes de l'avenir : Vingt siècles de résistance, Cinquante ans d'indépendance, CASBAH, 2014 (ISBN 978-9961649961).
  • De la Numidie à l’Algérie-Grandeurs et Ruptures, CASBAH, 2012, (ISBN 9961644018).

Références

  1. Achour Cheurfi, La classe politique algérienne: de 1900 à nos jours : dictionnaire biographique, Algérie, Casbah éditions, , 511 p. (ISBN 9789961642924, lire en ligne)
  2. http://casbah-editions.com/auteurs/karim-younes
  3. « Karim Younes anime une conférence à Sétif », sur Djazairess, (consulté le )
  4. Mohammed Hachemaoui, Clientélisme et patronage dans l'Algérie contemporaine, Algérie, KARTHALA Editions, , 205 p. (ISBN 9782811109097, lire en ligne), p. 89
  5. https://psdhtml.me, « L'Expression: Nationale - Karim Younès dit oui », sur L'Expression (consulté le )
  6. « Le MSP veut une réconciliation entre Le FLN et le Président. Benflis et Karim Younès rejettent la proposition », Liberté, (lire en ligne)
  7. « Meeting Pro-Benflis avec Karim YOUNES », sur Youtube, (consulté le )
  8. « Karim Younès à Paris : « Benflis est porteur d’un projet démocratique qui unit tous les Algériens » », sur El Watan (consulté le )
  9. Sonia Lyes, « Forum civil pour le changement : 13 personnalités pour mener le dialogue et la médiation », TSA, (lire en ligne, consulté le )
  10. « Karim Younes défend son action au niveau du Panel et nie être l'émissaire du pouvoir », sur APS,
  11. Gaïd Salah souhaite la tenue d'un dialogue national "loin des préalables allant jusqu'aux diktats", APS, 30 juillet 2019.
  12. Dialogue national : le chef de l'Etat "disponible" à prendre des mesures d'accompagnement et d'apaisement, APS, 25 juillet 2019.
  13. « Le panel de Karim Younes conclut à la nécessité d'aller à "des Présidentielles dans les plus brefs délais" », sur HuffPost Maghreb, (consulté le ).
  14. « Le départ du gouvernement Bedoui, seule “exigence” du panel de Karim Younes », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le ).
  15. « Elections présidentielles: le panel de dialogue finalise ses suggestions », sur Al HuffPost Maghreb (consulté le )
  16. « Bensalah : les suggestions du panel sont "des garanties suffisantes pour la tenue des élections" », sur HuffPost Maghreb, (consulté le ).
  17. « Conseil de la nation: les deux textes pour la présidentielle adoptés », sur HuffPost Maghreb (consulté le )
  18. Karim Younes: un Médiateur de la République pour veiller au respect des droits des citoyens, APS, 17 février 2020.
  19. Médiateur de la République : Karim Younes limogé, site elwatan.com, 18 mai 2021.
  20. « « Les Eperons de la conquête… L’impossible oubli », de Karim Younès : tout un pan d’histoire à connaître ! », sur Setifois.com, '"`uniq--nowiki-00000001-qinu`"'30 février 2017[pas clair] (consulté le )
  21. A. Kersani, « Karim Younès attendu samedi à 14h à La Casbah pour présenter son nouvel ouvrage Les Éperons de la conquête… Ou l’impossible oubli », Le Soir d'Algérie, (lire en ligne)
  22. Le Temps d'Algérie, « Karim Younès : « France : le recueillement d'abord, la repentance, ensuite » », Le Temps d'Algérie, (lire en ligne)

Liens externes

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