Justus Zinzerling

Justus Zinzerling (pseudonyme : Jodocus Sincerus) né vers 1590 en Thuringe et mort vers 1620 est un juriste et un voyageur allemand. Il a publié, en latin, un récit de voyage en France, Angleterre, Belgique, Provinces-Unies et Suisse.

Biographie

L'édition de 1859
édition 1649

Après sa formation de juriste, il effectue un voyage de plusieurs années à travers la France[1], l'Angleterre et les Provinces-Unies. Vers 1609, il est à Bâle et acquiert l'équivalent d'un doctorat en droit. Il se rend alors à Lyon, où il trouve un emploi de correcteur dans une imprimerie[2]. C'est une ville qu'il appréciait particulièrement : « On m'accusera d'exagération ; mais je ne crains pas d'affirmer qu'on ne trouverait peut-être pas en Europe une seconde ville placée aussi avantageusement. En effet le Rhône lui fournit d'actives communications avec l'Italie, l'Espagne, l'Afrique, le Levant et l'Occident. A douze lieues d'elle seulement commence le point où la Loire est navigable : c'est par ce dernier fleuve qu'on transporte les marchandises dans la plus grande partie de la France, dans le nord de l'Espagne, en Angleterre, en Belgique, en Danemark, dans la basse Allemagne. »[3]

Vers 1617, il quitte Lyon et se rend au nord de l'Allemagne, où il devient conseiller des domaines de Mecklenbourg et des comtes d'Oldenbourg. Le dernier signe de vie le concernant est un écrit de 1619 : Memoria Agnetae Schmedes, Joachimi Kronii jugalis. Il semble être mort vers 1620, mais le lieu et l'année de sa mort sont inconnus.

Œuvres

Voyage dans la vieille France

Le livre le plus célèbre de Zinzerling est son Itinerarium Galliae cum Appendix de Burdigalia, écrit en latin et publié en 1616 à Lyon. L'ouvrage est réédité à de nombreuses reprises, dans plusieurs villes européennes. En France, il est surtout connu depuis 1655, date à laquelle Claude de Varennes l'adapte en français sous le titre Voyage dans la vieille France avec une excursion en Angleterre, en Belgique, en Hollande, en Suisse et en Savoie[4]. La version aujourd'hui la plus connue est celle qui résulte de l'édition par la librairie Nouvelle qui le publie avec une traduction de Bernard Thalès.

Il s'agit d'un récit de voyage, Zinzerling décrit ce qu'il voit et donne de nombreux renseignements pour aider ceux qui voyageraient dans les mêmes lieux[5].

Marie-Madeline Martinet souligne l'influence de ce livre : « La comparaison des Itineraria de Hetzner et Zinzerling permet donc d'identifier en eux deux maillons d'une chaîne qui conduit de la cosmographie au guide touristique moderne »"[6].

Autres œuvres

  • Syntagma criticum variorum auctorum in quo jurisconsulti, philosophi, historici, oratores et poetae emendantur et illustrantur. Accesserunt varii indices ex bibliotheca Joh. Hermanni Schminckii, 626 p.[7]
  • Criticorum juvenilium promulsis qua in compluria Ciceronis, Taciti, Ovidii, Senecae utriusque, Papinii, Val. Flacci, Claudiani, aliorum loca notantur, emendantur, illustrantur. Subjunctae sunt in calce libelli ejusdem Diatribae duae : I, Nobile quoddam problema prosodiacum excutiens. II, Tria insignia metaphorae reciprocae exempla exhibens, Lyon, 1610, 208 p. et index On trouve parmi les pièces limin. plusieurs poèmes en l'honneur de Justus Zinzerling, respectivement signés de Konrad Rittershausen, Michaël Piccart, Melchior von Haiminsfeld "dit" Goldast, Caspar Facius.
  • Epistola consolatoria scripta ad praestantissimum virum Joannem Gredelium,... cum lugeret obitum discipuli sui... Wolfgangi Nimrodi Kollenbeck,... Pictavii, aetatis anno XVII., salutis omnium 1611., 24. die novembris, suivi de : Elegia scripta in obitum nobiliss. ad. Wolf. Nimr. Kollembeck et de : Alia inscriptio in tumulum signé "Johannes Gredelius", Poitiers, J. de Marnef , 1612.

Notes et références

  1. Victor Hantzsch, « Zinzerling, Justus », General German Biography, vol. 45, 1900, p. p. 357-358 Lire en ligne
  2. Léopold Niepce, Archéologie lyonnaise : les chambres de merveilles ou cabinet d'antiquités de Lyon ; chapitre : Zinzerling (Just) (Iodocus sincerus), Lyon, Librairie générale Henri Georg, non daté identifiant gallica ark:/12148/bpt6k6434792w, p. 76
  3. Yann Lignereux, Lyon et le roi: de la bonne ville à l'absolutisme municipal, 1594-1654, 01420 Seyssel, Champ Vallon, , 866 p., p. 575
  4. Consultable sur Gallica identifiant ark:/12148/bpt6k102030r
  5. Marie-France Comte dans Voyages sur la Loire précise que Zinzerling « fait souvent références à d'autres ouvrages, d'autres auteurs, tels que P. Merula (historien hollandais), J.J. Pontanus (historien danois), P. Heutzner (jurisconsulte) marquant ainsi sa grande érudition et son esprit cosmopolite. » (ed. CLD 1998 pp. 18-33).
  6. Marie-Madeleine Martinet, Le chemin, la route, la voie : figures de l'imaginaire occidental à l'époque moderne, Paris, Presses Paris Sorbonne, , 563 p., p. 196
  7. « Justus Zinzerling (1590?-1620?) », sur data.bnf

Liens externes

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