Julius Martov

Julius Martov, de son vrai nom Iouli Ossipovitch Tsederbaum (en russe : Ю́лий О́сипович Цедерба́ум), né le dans une famille juive à Constantinople et mort le à Schömberg, est un révolutionnaire marxiste russe.

Biographie

Julius Martov lors de son arrestation en 1896.

Martov fonde en 1895 l'Union de lutte pour l'émancipation de la classe ouvrière avec Lénine. Il est arrêté l'année suivante et passe trois années en prison. À sa libération, il participe avec Lénine à la fondation de l'Iskra, journal révolutionnaire, qu'il dirige par la suite.

En 1903, lors du deuxième congrès du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), il s'oppose à Lénine sur les questions d'organisation, fonde la fraction menchévique et devient un de ses dirigeants. En 1912, les deux fractions ne sont plus au sein du même parti. Les mencheviks s'avèrent moins réticents que les bolcheviks à une participation politique importante des ouvriers. Les bolcheviks, eux, y préfèrent une oligarchie de révolutionnaires[Information douteuse].

Il participe à la Révolution russe de 1905 en étant membre du soviet de Saint-Pétersbourg, ce qui entraîne une nouvelle arrestation.

Martov fut pacifiste (« menchévik internationaliste ») durant la Première Guerre mondiale et participa à ce titre à la conférence de Zimmerwald en 1915. Trotski, à sa demande et par l’intermédiaire de Julius Martov approche Pierre Monatte afin de créer une union avec le monde des syndicats français, opposé à l'union sacrée[1]. Exilé en Suisse, il revient en Russie en 1917 après la révolution de Février. Il s'oppose au gouvernement provisoire dirigé par Kerenski.

D'origine juive, Martov subit l'antisémitisme et le nationalisme de la part de la Russie tsariste, mais aussi au sein même du parti marxiste. Il est exilé à Touroukhansk, dans la région polaire arctique par les autorités tsaristes, du fait de ses activités révolutionnaires. Mais, alors que Lénine, Russe et non-juif (sa famille maternelle ayant abandonné le judaïsme), connaît un exil plutôt confortable ("En général, l'exil ne se passait pas si mal", selon Nadia Kroupskaïa, la femme de Lénine), il semble que Martov ait subi un exil plus difficile, parce qu'il était juif. Les bolcheviks utilisent parfois l'antisémitisme contre lui : Staline, notamment, accuse les mencheviks d'être une "faction juive" alors qu'il dit des bolcheviks qu'ils sont "la véritable faction russe"[Information douteuse]. Martov a été un des principaux adversaires de Staline : il dénonce en 1918 les actes de banditisme de Staline et dit que celui-ci a été exclu du Parti en 1907 ; il se fait traiter alors de calomniateur par les soutiens de Staline. Martov dénonce aussi "l'action insensée et criminelle" de Lénine en .

Il resta néanmoins l'un des très rares amis personnels de Lénine, un des seuls à le tutoyer. Lénine dira en 1921 qu'un de ses plus grands regrets était que Martov ne soit pas de son côté, affirmant que c'est « un homme pur »[2].

Après la révolution d'Octobre, il s'opposa aux bolcheviks, tout en les défendant contre les « blancs ». Il finit par être contraint de quitter le pays en 1920 et mourut en exil en Allemagne.

Notes et références

Notes

    Références

    1. Annie Kriegel, « Le dossier de Trotski à la Préfecture de Police de Paris - page 275 », sur http://www.persee.f (consulté le ).
    2. Orlando Figes, A People's Tragedy: The Russian Revolution 1891–1924, London, The Bodley Head, 2014, p. 468.

    Bibliographie

    • Simon Sebag Montefiore, Le Jeune Staline (titre original  : Young Stalin)
    • Yves Daudu, Martov, l'ami de Lénine qui a osé lui dire non, Marianne, , [lire en ligne].

    Liens externes

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