Julien Schaller

Julien Schaller, né le à Fribourg et mort le dans la même ville, est une personnalité politique fribourgeoise, membre du parti radical-démocratique.

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Biographie

Catholique, originaire de Fribourg. Julien est le fils de Charles-Joseph Schaller (1773–1842), conseiller d’État libéral et avoyer (1833, 1834, 1835, 1837, 1838 et 1839) et de Marie-Elisabeth, née Daguet. Il épouse Marie-Jeanne-Ursule Banderet, s’apparentant à une riche famille bourgeoise de Fribourg. Issu d’une famille de la bourgeoisie privilégiée de la capitale, le jeune Julien est mis en pension à l’Abbaye de Rheinau (1813–1820), dirigée par un de ses oncles, le Père Januar. Il y est maltraité et son frère aîné y meurt, ce qui fait naître chez Julien un fort esprit anticlérical. Il étudie au Collège Saint-Michel, puis fait du droit aux Universités de Freiburg im Breisgau et de université de Heidelberg. Il décide de se vouer à l’art forestier et l’étudie à Munich, Interlaken, Villingen (Forêt-Noire) et à Aarau auprès de la famille Zschokke. Il passe ses examens d’ingénieur forestier à Fribourg en 1830. Il devient inspecteur général des forêts du canton. Ses talents sylvicoles feront de lui le futur rédacteur, dans un tout autre contexte, du code forestier cantonal de 1850. De santé délicate, souffrant d’une affection inflammatoire qui le gêne pour marcher, Julien Schaller doit fréquemment recourir à des cures thermales.

Julien Schaller est conseiller communal de Fribourg (1843–1847) et député radical. Il s’oppose violemment au Sonderbund et participe à la tentative de putsch radical de . Arrêté, il s’évade et il s’exile dans le canton de Vaud, où son ami le conseiller d’État Daniel-Henri Druey l’accueille et le protège. Il revient à Fribourg avec les troupes fédérales en . Il fait partie du Gouvernement provisoire de sept membres qui exerce le pouvoir de à et il le préside. Il est élu au Conseil d'État fribourgeois en 1848 (54 voix sur 62), réélu (45 voix sur 72) en 1855 et il quitte son poste lors du retour au pouvoir des conservateurs en 1857. Il préside le Gouvernement en 1848 et en 1855 ; il décline plusieurs autres élections à la tête de l’exécutif. Il est député de 1848 à 1866.

Au Conseil d’État, Schaller dirige d’abord le département de l’Instruction publique et des Cultes (1848–1850), puis celui de l’Instruction publique (1850–1855). Il est l’auteur de plusieurs lois et règlements concernant tout le système scolaire qu’il réorganise dans un sens radical et centralisateur (loi sur l’instruction publique en 1848, règlement organique sur les écoles de filles en 1849, règlement pour les écoles primaires en 1850, règlement pour les écoles enfantines, loi sur l’enseignement agricole en 1851, règlement concernant la construction des maisons d’écoles en 1854, arrêté sur les ouvrages du sexe dans les écoles en 1855). Il est l’auteur de la loi du sur l’administration civile des biens du clergé. Schaller passe ensuite à la Direction des Finances (1856–1857), au moment où le canton doit trouver des moyens financiers pour créer une compagnie ferroviaire qui réaliserait une ligne Berne–Fribourg–Lausanne. Schaller et Bielmann vont négocier avec les financiers français Rothschild la convention qui permet les débuts des travaux de la ligne (). Schaller est Conseiller national (1851–1852) et Conseiller aux États, élu par le Grand Conseil (1850–1851 et 1855–1858). Il défend brillamment les intérêts ferroviaires fribourgeois, en s’appuyant notamment sur le général Dufour. Ses talents lui valent d’être confirmé dans son rôle de conseiller aux États (1857–1858) par le Grand Conseil devenu libéral-conservateur.

Schaller est le leader des radicaux intransigeants et anticléricaux qui dominent le gouvernement de 1848 à 1851. Son influence diminue à partir de cette année face à la faction des radicaux plus modérés dirigés par Léon Pittet. Schaller est un peu l’âme du régime, exécré par les libéraux et les conservateurs qui voient en lui un jacobin. Son œuvre vise à moderniser le canton, ses écoles et son économie.

Schaller poursuit sa carrière en devenant directeur du chemin de fer Berne–Fribourg–Lausanne (1857) puis, au service de l’État de Berne, à la tête des chemins de fer de ce canton de 1857 à 1871. Il s’éteint en 1871, à l’âge de 64 ans.

Source

Georges Andrey, John Clerc, Jean-Pierre Dorand et Nicolas Gex, Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011 : son histoire, son organisation, ses membres, Fribourg, Éditions La Sarine, (ISBN 978-2-88355-153-4)

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