Charles Lechat

Julien-Charles Lechat, né le à l'Aigle (Orne) et mort le à Nantes, est un professeur de lettres, un industriel et un homme politique français, maire républicain de Nantes de 1874 à 1881.

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Biographie

Charles Lechat fait ses études secondaires comme élève boursier au lycée Louis-le-Grand, puis entre à l’École normale supérieure ; reçu à l’agrégation, il est nommé en 1849 professeur de lettres de 6e au lycée de Nantes.

En 1852, il épouse Alice Philippe, fille de l'industriel conserveur Charles-Georges Philippe, qui est protestant. Acceptant que son fils soit élevé dans la religion de sa femme, il va subir l'attaque des autorités catholiques, encore très présentes dans l'enseignement public et qui à cette époque, veulent limiter au maximum l'influence du protestantisme au lycée[1] ; sur décision du ministre Fortoul, Charles Lechat est muté à Nancy à la rentrée 1855 ; à la suite d'une réaction des protestants nantais, assez nombreux parmi les industriels, avec notamment le maire Ferdinand Favre, il est mis en congé pour un an.

Il rejoint alors l'entreprise de fabrication de conserves alimentaires Philippe et Canaud et démissionne de l'enseignement. Reprenant la direction de la société, il devient juge au tribunal de commerce et membre de la Chambre de commerce de Nantes.

Il est élu conseiller municipal républicain en 1870, aux côtés de René Waldeck-Rousseau ; celui-ci se retirant en pour raisons de santé[2], Charles Lechat, premier adjoint, fait fonction de maire jusqu'en [3], date de la nomination de René de Cornulier ; le , il est nommé maire et est installé le par le préfet Welche[4]. Durant son mandant, il se consacre au développement de l'enseignement public et professionnel, avec notamment la création l'annexe du lycée de Nantes, l'actuel lycée Jules-Verne, et le lancement d'importants travaux (boulevards de ceinture, ponts de la Jonelière, Haudaudine, Général-de-la-Motte-Rouge, viaduc de la Chézine, le premier tramway, etc). Il démissionne en , ainsi que ses adjoints.

Il est également membre fondateur de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France.

Il mourut à Nantes en 1894[5].

Son fils Louis poursuivra la carrière industrielle et sa fille Alice épousera Arthur Benoît (fils de Jules Benoît et conseiller général), qui reprendra la direction de la société Ch. Lechat - R. Philippe et Benoît.

Hommage

Le nom de place Charles-Lechat, à Nantes, lui rend hommage.

Publications

  • Paroles prononcées sur la tombe du général Vinoy (1880)
  • Discours prononcé à la distribution des prix du lycée... 5 août 1878 (1878)
  • Rapport sur l'enseignement lu dans la séance du Conseil municipal du 9 mai 1873 (1873)
  • De l'Imitation des anciens par les modernes (1855)

Notes et références

  1. Les catholiques ont eu du mal à admettre qu'un aumônier protestant soit établi au lycée en décembre 1848.
  2. Livre doré, page 1
  3. Cette période n'est pas répertorié dans la liste officielle des maires de Nantes, mais signalée dans le Livre doré, page 1
  4. Livre doré page 3.
  5. Pied 1906, p. 169.

Voir aussi

Bibliographie

  • Le livre doré de l’hôtel de ville de Nantes, Imprimerie Salières, Nantes, 1890, pages 1 à 5.
  • Jean Guiffan, Joël Barreau et Jean-Louis Liters (dir.), Le Lycée Clemenceau. 200 ans d'histoire, Nantes, éditions Coiffard, , 491 p. (ISBN 9782910366858), fiche biographique page 421, et page 107 (« L'Affaire Lechat »).
  • Yves Rochcongar, Capitaines d'industrie à Nantes au XIXe siècle, Nantes, éditions MeMo, , 335 p. (ISBN 2-910391-46-9).
  • Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 169 p., p. 9-10.

Articles connexes

Liens externes

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