Jules Ladoumègue

Jules Ladoumègue, dit Julot, né le à La Bastide, quartier de Bordeaux et mort le à Paris[1], est un athlète français spécialiste des courses de demi-fond, multiple recordman du monde.

Jules Ladoumègue

Jules Ladoumègue en 1930
Informations
Disciplines Fond, demi-fond
Période d'activité Années 1920 et 1930
Nationalité Français
Naissance
Lieu Bordeaux
Décès
Lieu Paris 18e
Taille 1,74 m
Poids 58 kg
Surnom Julot
Records
6 records du monde battus entre 1930 et 1931
Palmarès
Jeux olympiques 0 1 0
Championnats de France 4 0 0

Biographie

Enfance et adolescence

Quatre mois avant sa naissance, son père, docker, est écrasé par des blocs en bois en voulant sauver des camarades sur les quais de Bordeaux ; deux semaines après sa venue au monde, sa mère est brûlée vive en le sauvant des flammes lors d'un incendie dans leur demeure[2].

À l'âge de 12 ans, il travaille comme apprenti jardinier. Après avoir découvert le sport dans un patronage bordelais, les Jeunes du Cypressat de Bordeaux[3], affilié à la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF), il signe à l'Union Athlétique Bordelaise de 1921 à 1924, au Stade bordelais université club (SBUC) de 1924 à 1927, au Stade français en 1928 et au Club athlétique de la Société générale de 1928 à 1931.

Carrière internationale

Jules Ladoumègue vers 1930.

Spécialiste des courses de demi-fond, il est sélectionné en équipe de France de 1926 à 1931. Il fait son service militaire au bataillon de Joinville en 1927 et se marie au printemps 1931. Médaillé d'argent du 1 500 mètres lors des Jeux olympiques de 1928, il améliore six records du monde en 1930 et 1931, sur des distances allant du 1 000 m au 2 000 m. Sa foulée déliée est de 2,25 mètres et il mesure 1,74 mètre pour 58 kg.

Détenteur de tous les records mondiaux entre un et deux kilomètres, il est radié à vie par la fédération le , à 26 ans, pour violation des règles de l'amateurisme[4], ce qui ne l'empêche pas de descendre triomphalement les Champs-Élysées le devant 400 000 parisiens venus lui rendre hommage[2].

Reconversion

Il passe professionnel en 1933, s'exhibant face à des chevaux, ou à l'étranger (URSS), mais le ressort est définitivement cassé. Il est requalifié 12 ans après sa dégradation, en pleine guerre, n'ayant pu assister aux Jeux olympiques d'été de 1932 qu'en simple spectateur aux côtés de Paavo Nurmi, lui aussi radié pour le même motif.

Il anime des émissions sportives à la radio nationale dans les années 1950. En 1955, il publie son autobiographie Dans ma foulée. Très gravement malade, il meurt des suites d'un cancer de l'estomac le à l'âge de 66 ans.

Palmarès

  • 19 sélections en équipe de France A, de 1926 à 1931.
  • recordman de France du 3 000 m en 1927 à Joinville.
  • six records du monde battus entre 1930 et 1931, du 1 000 au 2 000 m :
    • 1 000 m en 2 min 23 s 6/10, le , au stade Jean-Bouin,
    • trois-quarts de mile (1 207 m) en 3 min 0 s 6/10, été 1931,
    • 1 500 m en 3 min 49 s 2/10, le au stade Jean-Bouin, (1)
    • mile (1 609,34 m) en 4 min 9 s 2/10, le au stade Jean-Bouin,
    • 2 000 yards (1 828,80 m) en 4 min 52 s, été 1931,
    • 2 000 m en 5 min 21 s 8/10, été 1931.
  • Vice-champion olympique du 1 500 m en 1928.
  • champion de France du 1 500 m en 1928, 1929, 1930 et 1931.

Filmographie

En 1943, il joue le rôle de Massardier, le jeune sportif dans La Cavalcade des heures de Yvan Noé.

Notoriété

Plaque commémorative au 19, rond-point André-Malraux à Boulogne-Billancourt.

Pour honorer ce grand champion du sport national et international, son nom a été donné à de nombreux complexes sportifs, parmi lesquels le centre sportif Jules-Ladoumègue porte de Pantin à Paris, celui de Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône, celui de Romorantin dans le Loir-et-Cher, celui de Mézidon-Canon dans le Calvados, celui de Lormont en Gironde, celui de Massy dans l'Essonne, celui de La Roche-sur-Yon en Vendée, celui de Montigny-le-Bretonneux dans les Yvelines, celui de Méricourt dans le Pas-de-Calais, un gymnase de Chaville et l'un des stades de Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine.

Ladoumègue est cité par Léo Mallet dans Nestor Burma et le monstre : « J'entrepris de me prouver à moi-même qu'à côté de Nestor Burma, Ladoumègue était un escargot »[5].

Il est régulièrement cité dans San Antonio quand le personnage doit courir rapidement, généralement pour sauver sa peau : « Où qu’il est, Ladoumègue, qu’on l’humilie un peu! »[6].

Notes et références

Notes

    Références

    Bibliographie

    • Léo Malet, Dernières enquêtes de Nestor Burma, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 401 p. (ISBN 978-2-221-05220-4)
    • San-Antonio, Du plomb dans les tripes, Paris, Pocket, coll. « San-Antonio », , 256 p. (ISBN 978-2-266-24966-9)
    • Les illustres de Bordeaux : catalogue, vol. 1, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-232-7, présentation en ligne)

    Articles connexes

    Liens externes

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