Joseph Damingue

Joseph Damingue (ou Domingue ou Domingo), dit Hercule, né le à La Havane et mort le à Paris, est un officier français de la Révolution et de l’Empire. Il était le fils d’un Noir de Cuba installé à Bordeaux.

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Biographie

Né à La Havane en 1761, Joseph Damingue est le fils d’une famille d’esclaves de Cuba, ensuite installée à Bordeaux par le biais d'armateurs.

Il se serait engagé tout jeune comme tambour. Le il est soldat au Régiment de Champagne.

Le , il passe au 22e régiment de chasseurs à cheval, où il participe dans l'Armée des Pyrénées orientales aux campagnes de l’an I et II. Il est promu maréchal-des-logis le (20 Prairial an III). Son régiment passe à l'Armée d'Italie.

Remarqué pour son courage, il est promu le (5 brumaire an V) sous-lieutenant dans les guides de l'armée d'Italie.

Bonaparte raconte dans son rapport sur la Bataille du pont d'Arcole : « J’ordonnai au citoyen Hercule, officier de mes guides de choisir vingt-cinq hommes de sa compagnie, de longer l’Adige une demi-lieue et de tomber ensuite au grand galop sur le dos de l’ennemi, en faisant sonner plusieurs trompettes. Cette manœuvre réussit parfaitement. L’infanterie fut ébranlée. »

Pour ce fait d’armes, il est nommé le 1er nivôse an V () capitaine et reçoit une gratification de 5 000 livres. Le Bonaparte, général en chef de l'Armée d'Italie, lui fait attribuer un sabre d’honneur[1] sur la lame duquel est inscrit : «Pour avoir renversé, à la tête de vingt-cinq guides, une colonne autrichienne à la bataille d'Arcole. »

Il participe à la Campagne d'Égypte. Lors de la Bataille d'Aboukir (1799), chargé de prendre une redoute, il enlève tous les retranchements ennemis et est blessé au bras. Il est nommé chef d'escadron provisoire le (4e jour complémentaire an VII).

De retour en France, il intègre la compagnie de chasseurs à cheval de la Garde consulaire créée le 3 janvier 1800 à partir du corps des guides de l'armée d'Italie rentré d'Égypte. Eugène de Beauharnais en prend le commandement. La compagnie charge à la Bataille de Marengo où elle est fort éprouvée. Il est confirmé dans son grade le

Le , Hercule est chef d'un des quatre escadrons du régiment.

Le , à Mantoue, il est nommé, lors de sa création, commandant du Bataillon des Pionniers Noirs qu'il organise.

Il est nommé officier de l'ordre national de la Légion d'honneur le [2].

Le il est blessé à Fiume, ce qui l’oblige à demander sa retraite. L’Empereur lui accorde la totalité de son traitement en guise de retraite.

Il se retire à Monza avec sa femme, une Milanaise, qui lui aurait donné deux enfants.

En 1816, il revient en France et est nommé le troisième aide-de-camp au général Fontanges pour l’accompagner à Saint-Domingue. Fontanges et Esmangard sont chargés après l’échec en 1814 de la mission Dauxion Lavaysse envoyée par Louis XVIII et qui avait fait scandale, de proposer à Pétion le titre de gouverneur moyennant un protectorat sur l'île. La mission échoue.

De retour en France, Hercule reprend sa retraite et meurt à Paris le .

Notes et bibliographie

  1. La Révolution française ayant aboli toutes les décorations de l'Ancien Régime, les généraux prirent pour habitude d'attribuer des armes d'honneur (fusil d'honneur, sabre d'honneur, ou encore tambour d'honneur) pour récompenser les actes de bravoure.
  2. « Cote LH/651/72 », base Léonore, ministère français de la Culture
  • Ibrahima Baba Katé Les légions noires Éditions ABC 1976 (ISBN 2-85809-033-5)
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