Jon Juaristi

Jon Juaristi Linacero, né le à Bilbao, est un poète, romancier, essayiste et traducteur espagnol.

Biographie

Jon Juaristi est l'aîné d'une fratrie de sept enfants au sein d'une famille de la classe moyenne (son père est chef d'entreprise). Sa famille est sympathise avec le nationalisme basque. Il étudie au collège San Nicolás de Bilbao où est créée la première ikastola dans les années 1950. Il étudie ensuite dans une école de l'Opus Dei à Lejona. À l'âge de onze ans, il commence à apprendre l'euskera de sa propre initiative, car à la maison ces parents ne parlent pas cette langue. À l'âge de treize ans, il part vivre avec ses grand-parents paternels.

À l'âge de seize ans, il rentre dans l'ETA influencé par son cousin membre de ce groupe terroriste et par la lecture de Vasconia de Federico Krutwig. Pendant son appartenance à l'ETA, il met en contact le groupe terroriste avec les cercles carlistes ennemis du régime franquiste en raison de l'expulsion du prétendant Charles-Hugues de Bourbon-Parme.

Fiché par la police, il abandonne sa ville natale pour étudier la philologie romane à Séville, puis il revient à l'Université de Deusto où il obtient son doctorat. En 1972, il est expulsé de l'université pour des désordres, mais il est réadmis l'année suivante. Il passe quelque temps en prison pour des faits sans gravité, et il est condamné par le Tribunal de Orden Público.

Pendant sa période universitaire, il rejoint une scission ouvriériste de l'ETA appelée ETA-VI Asamblea, qui en 1973 se divise en deux, un desquels (los mayos) fusionne avec les trotskistes de la Liga Comunista Revolucionaria (LCR). Jon Juaristi, qui appartenait à l'autre secteur (los minos), décide en 1974 d'abandonner le militantisme d'extrême-gauche et presque toute activité politique. Il commence alors son activité professionnelle, d'abord comme professeur d'ikastola, puis en 1977, en tant que professeur de lycée.

En 1980, éloigné du nationalisme de son adolescence, il rejoint le Parti communiste d'Euskadi (PCE-EPK) au moment où du processus de fusion avec Euskadiko Ezkerra (EE), qui donnerait lieu à un nouveau parti social-démocrate opposé à la violence. Il quitte ce parti en 1986, déçu par l'absence de pacte avec le Parti socialiste d'Euskadi (PSE) après les élections autonomiques de 1986. En 1987, il adhère au Parti socialiste espagnol (PSOE) en solidarité après un attentat du groupe Mendeku (proche del'ETA) contre la Maison du peuple du PSOE à Portugalete où périrent deux militants socialistes brûlés vifs.

Jon Juaristi possède la Médaille au Mérite Constitutionnel et l'Ordre d'Alphonse X le Sage. Il vit à Alcobendas, près de Madrid.

Évolution politique

Jon Juaristi a souvent expliqué son évolution politique comme étant un processus parallèle à celui des gens de sa génération : « Mon évolution est similaire à celle des gens de mon âge. Nous étions nationalistes par tradition familiale, puis membres de l'ETA dans les années 1960, d'extrême gauche dans les années 1970, sociaux-démocrates dans les années 1980, et puis nous avons dérivés vers un libéralisme conventionnel. Je suis conservateur, mais pas favorable à une droite extrême, et je ne militerai plus dans aucun parti politique. Je suis immunisé. »

Son engagement contre le terrorisme et son soutien aux familles des victimes de l'ETA l'amènent à s'impliquer dans la création du Foro de Ermua en 1997, créé après l'enlèvement et l'assassinat à Ermua du conseiller municipal du Partido Popular, Miguel Ángel Blanco. Comme il l'expliquedans son autobiographie, après les diverses expériences politiques, il ne lui restait "plus une seule goutte de progressisme dans le corps". Dans diverses interviews, il se définit désormais comme "nationaliste espagnol". Depuis la fin des années 1980, il vit sous la menace de l'ETA en raison de ses critiques contre le terrorisme basque ainsi que pour son soutien au mouvement ¡Basta Ya! et au Foro de Ermua. En 1999, les menaces pesant sur lui l'obligent à quitter son poste universitaire. Il quitte alors le Pays basque définitivement. En 2002, il est un des 42 professeurs basques qui dénoncent « le réseau mafieux qui soutient, justifie et exploite le terrorisme pour son propre bénéfice ».

Dans ses nombreux articles et essais, il critique l'ethnicisme, l'invention et la manipulation de mythes qui font partie du discours identitaire nationaliste, en particulier du nationalisme basque.

Dans les années 2000, il se convertit au judaïsme et critique la judéophobie dans laquelle il inclut l'antisionisme. Il défend le droit à l'existence d'Israël.

Parcours académique

Jon Juaristi occupe la chaire de Philologie espagnole del'Université du Pays basquela cátedra de Filología Española en la Universidad del País Vasco, la Rey Juan Carlos I à la New York University, et il a été professeur titulaire à la Fundación Cañada Blanch de l'Université de Valence. Il a aussi travaillé comme enseignant et chercheur à Austin (États-Unis) et au Colegio de México en 1985 et 1986.

Il a dirigé la Bibliothèque Nationale d'Espagne (1999-2001), poste qu'il quitte pour diriger l'Instituto Cervantes (2001-2004). Il est relevé de cette fonction après l'arrivée des socialistes au pouvoir le .

Depuis 2005, il enseigne la littérature espagnole à l'Université d'Alcalá de Henares. Entre et , il est directeur général des Universités de la Communauté autonome de Madrid.

Les travaux de Jon Juaristi portent sur la formation des identités collectives, l'histoire littéraire, la littérature de tradition orale, etc.

Œuvre littéraire

Poésie

Jon Juaristi fut membre du groupe littéraire d'avant-garde Pott (1977-1980) en compagnie de Bernardo Atxaga, Joseba Sarrionandia, Ruper Ordorika, entre autres[1]. Sa poésie est influencée par le poète Gabriel Aresti et l'œuvre de Miguel de Unamuno et Blas de Otero, ainsi que par l'ironie du poète et essayiste américain Wystan H. Auden.

  • Diario de un poeta recién cansado (1986).
  • Suma de varia intención (1987).
  • Arte de marear (1988).
  • Los paisajes domésticos (1992).
  • Mediodía (1993).
  • Tiempo desapacible (1996).
  • Poesía reunida (1986-1999) (2001).
  • Prosas (en verso) (2002).
  • Viento sobre las lóbregas colinas (2008).
  • Renta antigua (2012).

Essai

Dans ses essais, il analyse depuis une perspective psychologique et sociologique inspirée de Carl Gustav Jung et Léon Poliakov, la racine historique et mythique des nationalismes européens, en particulier du basque.

  • Euskararen Ideologiak (1976).
  • El linaje de Aitor. La invención de la tradición vasca (1984).
  • Literatura vasca (1987).
  • Arte en el País Vasco (1987). Con Kosme M. de Barañano y Javier González de Durana.
  • Vicente de Arana (1990).
  • Vestigios de Babel. Para una arqueología de los nacionalismos españoles (1992).
  • Auto de Terminación: raza, nación y violencia en el País Vasco (1994). Artículos: en colaboración con Juan Aranzadi y Patxo Unzueta.
  • La Europa (cultural) de los pueblos: voz y forma (1994). En colaboración con otros autores.
  • El chimbo expiatorio (la invención de la tradición bilbaína, 1876-1939) (1994).
  • El bucle melancólico. Historias de nacionalistas vascos (1997).
  • Sacra nemesis. Nuevas historias de nacionalistas vascos (1999).
  • Sermo humilis: poesía y poética (1999).
  • El bosque originario (2000).
  • La tribu atribulada. El Nacionalismo Vasco explicado a mi padre (2002).
  • El reino del ocaso (2004).
  • Dios salve la razón (2008) avec Joseph Ratzinger, André Glucksmann, Wael Farouq, Sari Nusseibeh, Robert Spaemann, Gustavo Bueno, Javier Prades López, Joseph Weiler
  • Espaciosa y triste. Ensayos sobre España (2013).

Autres

  • La leyenda de Jaun Zuria (1980).
  • La tradición romántica: leyendas vascas del s. XIX (1986). Leyendas.
  • Flor de baladas vascas (1989). Recopilación de canciones tradicionales vascas.
  • Cuando canta la serpiente (1989). Guion en colaboración con Mario Onaindía.
  • Cambio de destino (2006). Memorias.
  • La caza salvaje (2007). Novela.
  • Voces para una enciclopedia interrumpida (2008). Memorias sobre Bilbao.
  • A cambio del olvido (2011). En colaboración con Marina Pino.
  • Miguel de Unamumo (2012). Biografía de Miguel de Unamumo
  • Historia mínima del País Vasco (2013)
  • Los pequeños mundos. Colección Baroja & Yo (2018)

Récompenses

  • 1988: Ícaro de Literatura.
  • 1997: Premio Espasa de Ensayo, por El bucle melancólico.
  • 1998: XV Premio de Periodismo Francisco Cerecedo.
  • 1998: Premio Nacional de Literatura, por El bucle melancólico.
  • 1998: Premio Nacional de Ensayo.
  • 2000: Premio Fastenrath.
  • 2007: Premio Azorín de Novela, por La caza salvaje.
  • 2007: Premio Mariano de Cavia, por su artículo Teología.
  • 2010: Premio Comillas de historia, biografía y memorias, por su libro A cambio del olvido.
  • 2014: Premio Euskadi de Literatura, en la modalidad de ensayo en castellano, por Espaciosa y triste. Ensayos sobre España[2].

Références

  1. « Kortazar hace un repaso desde la nostalgia de la Banda Pott », El País, el País, 15 de abril de 2003 (lire en ligne)
  2. «Jon Juaristi y Gabilondo ganan los Premios Euskadi de Ensayo 2014», Deia, 29 de octubre de 2014.

Liens externes

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