John Sweets

John F. Sweets (prononciation en anglais américain : /ˈdʒɑn ˌswits/) est un historien américain étudiant l'histoire moderne de la France et spécialisé dans la France de Vichy, la Résistance française et la France occupée.

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Biographie

John F. Sweets est diplômé de l'Université d'État de Floride[1]. Il a obtenu son doctorat à l'Université de Duke, en 1972[1].

Carrière

Sweets a enseigné à l'Université du Kansas depuis 1972[2] et à l'Université de Besançon. Il est aujourd'hui professeur émérite d'histoire à l'Université du Kansas et est également meneur d'études aux Smithsonian Journeys.

Sweets est l'auteur de Choix dans la France de Vichy, qui explore les attitudes populaires françaises à l'égard du gouvernement de Vichy, de la Résistance française et de l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale[3]. Dès sa parution en Amérique, cet ouvrage fut considéré par les meilleurs spécialistes comme un ouvrage majeur[4]. Alors que l'auteur avait achevé ses recherches sur le Puy-de-Dôme pendant la guerre dès la fin des années 1970, il fallut attendre 1986 pour que son livre paraisse en anglais et dix ans de plus pour sa traduction française, preuve de la grande difficulté à pouvoir faire paraître des ouvrages novateurs sur cette question. C'est l'opposition de plusieurs historiens influents dans les milieux parisiens qui a pesé dans le retard pris pour la publication de cette traduction. À sa sortie en France, on salue la rigueur du travail réalisé auprès des archives et la vision nuancée du Clermont-Ferrand tant décrié dans le film de Marcel Ophuls, Le Chagrin et la pitié. On reproche néanmoins un manque d'originalité dans l'étude de l'opinion publique ou le manque de prise en compte des nouveaux champs de l'historiographie. Mais c'est là oublier que l'ouvrage avait été achevé quinze ans plus tôt[5]. L'auteur subira de nombreuses critiques d'anciens résistants, en particulier Gilles Lévy qui dénie le droit à un historien américain né après-guerre et « qui ne sait rien de la Résistance à Clermont-Ferrand » d'écrire l'histoire de la Résistance, ce que n'est pas d'ailleurs l'ouvrage de Sweets. Gilles Lévy affirme qu'il « faut fonder l'histoire de la Résistance sur les témoignages des survivants »[6]. Les mêmes critiques ont été adressées à l'historien Eugène Martres après sa thèse et ensuite ses nombreux travaux -qui font référence chez les universitaires- sur l'histoire de la Résistance dans le Cantal. La vision nuancée de John Sweets sur l'impact du maquis du Mont-Mouchet pour bloquer les troupes allemandes au moment du débarquement lui a valu également des réactions hostiles lors de sa venue à Clermont-Ferrand. Le titre choisi par l'éditeur français est bien différent de sa version américaine qui visait à donner une dimension nationale aux conclusions apportées par John Sweets à la lumière du cas de Clermont-Ferrand et sa région. Et plus qu'à une simple monographie régionale comme le laisse entendre le titre en français, c'est bien à un ouvrage de référence sur la façon dont les autorités françaises et allemandes, les milieux économiques et sociaux, ont réagi face à l'Occupation que l'historien américain nous propose avec un très sens de la nuance. Sa thèse avait été le premier ouvrage de référence en anglais sur l'évolution d'un des principaux courants de la résistance en France : les Mouvements Unis de la Résistance.

Publication

  • (en) The Politics of resistance in France, 1940-1944 : a history of the "Mouvements unis de la Résistance",
  • John Sweets (trad. de l'anglais par René Guyonnet), Clermont-Ferrand à l'heure allemande [« Choices in Vichy France: The French Under Nazi Occupation »] [« Choix dans la France de Vichy : les Français sous l'occupation nazie »], Paris, Plon, , 286 p. (ISBN 2-259-18336-0, EAN 978-2259183369)
  • Chaque livre un événement : Robert Paxton et la France, du briseur de glace à l'iconoclaste tranquille. In, La France sous Vichy : autour de Robert O. Paxton (Paris, 2004)

Notes et références

  1. "John F. Bonbons"
  2. Dreyfus, François G., Témoin, Club; Peace, Hoover Institution on War, Revolution (2004), and Unrecognized resistance: the Franco-American experience in World War Two.
  3. Fogg, Shannon Lee (2009).
  4. « Interview de John F. Sweets, historien de la France occupée », La Montagne, Hors-série « 1945-les chemins de la victoire », , p. 92-93
  5. Olivier Wieviorka, « Ni chagrin ni pitié. Un universitaire américain est revenu à Clermont-Ferrand, sur les lieux du film d'Ophuls, et a tiré des conclusions moins pessimistes que celles du cinéaste », Libération, , p. 6 (lire en ligne)
  6. « La parole aux anciens résistants », La Montagne,

Liens externes

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