John Fru Ndi

John Fru Ndi, né le à Baba II (arrondissement de Santa, près de Bamenda, dans la province du Nord-Ouest)[1], est un homme politique camerounais.

Fondateur et dirigeant du parti d'opposition Front social démocrate (SDF), il est candidat face à Paul Biya aux élections présidentielles de 1992, 2004 et 2011.

Parcours politique

En 1992, lors de la toute première élection présidentielle pluraliste du Cameroun, John Fru Ndi en deuxième position avec 36 %, derrière Paul Biya (40 %), au pouvoir depuis 1982. Invoquant de nombreuses fraudes en sa défaveur, il se déclare élu, mais Paul Biya, avec l'aval de la Cour suprême et le soutien de la France, se déclare vainqueur et le fait mettre en résidence surveillée à domicile pendant plusieurs mois, au Ntarikon Palace, à Bamenda. Après cet épisode, il prétend avoir été reçu à la Maison-Blanche lors de l'investiture du nouveau président américain Bill Clinton (il fournit une photo, qui plus tard s’avère avoir été truquée).

John Fru Ndi (en blanc) en 2010.

John Fru Ndi est mis en examen pour « complicité d’assassinat, blessures simples et blessures légères » avec une vingtaine d'autres dirigeants du parti en , à la suite du décès de Grégoire Diboulé, lors des affrontements suivant un conflit la direction du SDF entre John Fru Ndi et Bernard Muna.

Candidat aux élections sénatoriales de 2013 dans le Nord-Ouest, John Fru Ndi est battu[2].

Accusations de corruption

Le rapport du Comité catholique contre la faim et pour le développement sur les biens mal acquis de 2009 fait état d'une accusation de corruption, aux détours d'un passage du rapport consacré aux « largesses de Paul Biya » qui, selon cette source, « serviraient aussi à amadouer l’opposition ». Le rapport rapporte l'accusation relayée par le journal camerounais The Post du , qui elle-même se réfère à la lettre d’information londonienne Africa Confidential et indique que « le leader de l’opposition John Fru Ndi aurait accumulé une fortune de plus de 125 millions de dollars, dont « plus de 70 % de l’argent provient de ses deals politiques avec le chef de l’État camerounais en fonction » », entre et 2005 ». John Fru Ndi a nié et Africa Confidential a démenti avoir mené une telle enquête[3].

Il est en outre accusé d’avoir perçu 500 millions de francs CFA lors de l'élection présidentielle de 2004 pour casser la dynamique de l’opposition[4].

Notes et références

  1. (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh, Mark W. Delancey, « Fru Ndi, John (1941-) », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, 2010 (4e éd.), p. 184-185 (ISBN 9780810873995)
  2. Clarisse Juompan-Yakam, « John Fru Ndi, la gifle ! », in Jeune Afrique, 29 avril 2013
  3. Rapport du CCFD (Ccfd-Terre solidaire), page numéroté 104, [PDF] .
  4. Quotidien Mutations, enquête du 22 février 2007.

Bibliographie

  • « Les 50 personnalités qui font le Cameroun : John Fru Ndi », Jeune Afrique, n° 2520-2521, du au , p. 35
  • (en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh, Mark W. Delancey, « Fru Ndi, John (1941-) », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, 2010 (4e éd.), p. 184-185 (ISBN 9780810873995)
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