John Bull (personnage)

John Bull est le nom d'un personnage symbolisant le Royaume-Uni, et plus précisément l'Angleterre, ou encore l'Anglais typique. Son nom signifie « Jean le Taureau ». Le nom fait référence à l'association traditionnelle de la nation anglaise avec le taureau, ou avec le bœuf[1].

Pour les articles homonymes, voir John Bull.

Napoléon Ier et John Bull discuter du projet français d'invasion du Royaume-Uni (1803-1805). Un autre symbole national, le Royal Oak, est visible à droite.
John Bull : « Qui manque à l'appel ? Est-ce vous ? » Poster de recrutement (1915).

Créé par John Arbuthnot en 1712 et repris par le dessin de presse (James Gillray, Thomas Rowlandson, George Cruikshank) et les bandes dessinées, y compris aux États-Unis (Thomas Nast), John Bull est un bourgeois grassouillet portant un chapeau haut-de-forme et dont le gilet est taillé dans un Union Jack. Il est fréquemment accompagné d'un bulldog. Gentleman farmer conservateur, il sera explicitement utilisé comme antithèse du sans-culotte pendant la Révolution française[2]. Il est souvent mis à contribution pour les mobilisations militaires nationales, John Bull est l'homologue de l'Oncle Sam.

Histoire

John Bull est apparu pour la première fois en tant que personnage dans la satire The History of John Bull. Ce texte, autrefois attribué à Jonathan Swift, a été écrit par John Arbuthnot, médecin de la reine Anne (r. -). John Bull était la personnification de l'Angleterre dans une allégorie politique sur la guerre de Succession d'Espagne impliquant Nicholas Frog (« Nicolas Grenouille », les Provinces-Unies), Lewis Baboon (« Louis Babouin », Louis XIV), "Philip Baboon" (Philippe V), Esquire South (« Écuyer Sud », Charles VI), et la sœur de John Bull, Sister Peg (Écosse). The History of John Bull fut publiée en cinq parties entre mars et juillet 1712[1].

Le travail d'Arbuthnot critiquait la faction Whig qui avait dominé le gouvernement depuis la révolution de 1688. Arbuthnot a adopté la position Tory selon laquelle la politique étrangère et l'intervention des Whigs dans les guerres européennes profitaient aux financiers au détriment de la nation. En conséquence, The History of John Bull décrit le personnage éponyme, un marchand de tissus, comme une partie réticente et trompée dans un procès prolongé et coûteux avec ses voisins, les autres nations européennes[1]. The History of John Bull fut réimprimée en 1727 et en 1751[1]. En 1761, une parodie séquelle parut : un Écossais a écrit Sister Peg, probablement James Ferguson, ou moins probablement David Hume[3],[1].

Dans les années 1760, au début du règne de George III et pendant le gouvernement de Jean Stuart, 3e comte de Bute, John Bull apparaît comme une caricature pour la première fois. Initialement, il était représenté avec une tête de taureau. Cependant, dans les années 1780, il était conventionnellement décrit comme un fermier ou un commerçant[1].

John Bull, en tenue typique, et « Madame la France » en robe tricolore, se moquant ensemble de l'attitude de politique étrangère allemande du discours du kaiser Guillaume II au Reichstag en novembre 1905. Caricature de Bernard Partridge (en) pour Punch, 6 décembre 1905.

Notes et références

  1. (en-GB) Miles Taylor, « Bull, John (supp. fl. 1712–) », dans The Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (DOI 10.1093/ref:odnb/68195, lire en ligne), ref:odnb/68195
  2. (en) « Defining John Bull: Political Caricature and National Identity in Late Georgian England », critique du livre par David Johnson, Reviews in History, .
  3. (en) Roger Emerson, « Sister Peg: A Pamphlet Hitherto Unknown by David Hume (review) », Hume Studies, vol. 9, no 1, , p. 74–81 (ISSN 1947-9921, DOI 10.1353/hms.2011.0539, lire en ligne, consulté le )

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