Johann Joachim Winckelmann

Johann Joachim Winckelmann, né le à Stendal et assassiné le à Trieste, est un archéologue, antiquaire et historien de l’art allemand.

Pour les articles homonymes, voir Winkelmann.

Sa trajectoire personnelle et ses écrits témoignent de l'internationalisation des circulations artistiques en Europe au XVIIIe siècle tout comme de leur rôle déterminant dans l'émergence d'une nouvelle conception de l'art, le néoclassicisme[1].

Auteur d’une œuvre de référence et d’une correspondance très souvent citée, il joue un rôle précurseur dans l'apparition de ce mouvement néoclassique allemand et européen.

En tant que théoricien, il peut être considéré comme le fondateur de l’histoire de l'art et de l’archéologie en tant que disciplines modernes.

Winckelmann est homosexuel, et ses écrits esthétiques sont façonnés par un homoérotisme assumé, reconnu par ses contemporains, tel Goethe[2].

Années de formation en Allemagne et en Italie

Winckelmann est né à Stendal, dans l’est de l’Allemagne, dans un milieu modeste (son père était cordonnier). Après avoir entrepris des études de théologie protestante à contre-cœur à l’université de Halle, et avoir fait ce qu’on nommait alors ses humanités, il vit modestement comme précepteur auprès d’enfants de familles nobles. En 1748, il se fit engager comme bibliothécaire auprès du comte Heinrich von Bünau, par ailleurs historien, dans son château de Nöthnitz, près de Dresde. Après sa conversion au catholicisme en 1754, ce dernier lui fait ouvrir les portes de la grande collection d’art de l'électeur de Saxe à Dresde[1].

Winckelmann publie en 1755 son premier ouvrage, Réflexions sur l'imitation des œuvres grecques dans la sculpture et la peinture. Auguste III, électeur de Saxe et roi de Pologne, lui octroie alors une pension conséquente pour continuer ses études à Rome, et étudier les œuvres d’art de l’Antiquité in situ[3].

À Rome, il se voit proposer le poste de bibliothécaire du cardinal Albani et joue le rôle de guide pour de nombreux voyageurs venus admirer les monuments de la ville éternelle. Il devient par la suite surintendant des Antiquités puis bibliothécaire et scripteur de la bibliothèque vaticane[1].

Théoricien du néoclassicisme

Portrait par Raphael Mengs, vers 1777.

Défenseur inconditionnel de l’art grec, Winckelmann y voit les caractéristiques absolues du beau ; il apparaît ainsi comme un adversaire du baroque et du rococo. Il met sa connaissance intime des œuvres, acquise notamment lorsqu’il travaillait au Vatican et lors de ses visites des fouilles d’Herculanum et de Pompéi, et du musée royal de Portici[4], au service de ce qu’il considère comme sa mission : former le goût de l’élite intellectuelle de l’Occident. La formule qu’il trouve pour caractériser l’essence de l’art grec, « noble simplicité et calme grandeur », inspira des générations d’artistes et d’architectes après lui comme Benjamin West et Jacques-Louis David, sans oublier les théoriciens de l’art et écrivains allemands comme Lessing, Goethe et Schiller.

Winckelmann rejette la nature sensuelle de l’art, manifestation des passions de l’âme, et invente le « beau antique » en marbre blanc (ignorant comme ses contemporains qu’il était revêtu de polychromie), dont l’esthétique est fondée sur l’idéalisation de la réalité et conditionnée par la liberté politique, la démocratie. Se basant sur les travaux du comte de Caylus, en qui il reconnut une influence importante, il contribua à faire de l’archéologie une science plutôt qu’un passe-temps de riche collectionneur.

Son œuvre principale est l’Histoire de l’art de l’Antiquité (1764), dans laquelle il rejette les classifications établies par Giorgio Vasari au XVIe siècle[1] pour distinguer quatre phases dans l'art grec : le style ancien, le style élevé, le beau style et l’époque des imitateurs, qui ont toujours cours aujourd’hui (style archaïque, premier classicisme du Ve siècle, puis second classicisme du IVe siècle, enfin style hellénistique). Il conçoit cette succession de manière cyclique, à l’image de l’évolution biologique d’un organisme vivant et valorise la période du IVe siècle av. J.-C., qu'il considère comme l'apogée de la sculpture grecque, où aurait été atteinte « une forme de Beau idéal jamais dépassé depuis[3] ».

Comme le souligne Charlotte Guichard, « en proposant la Grèce comme modèle artistique indépassable, Winckelmann s'oppose aux partisans de la supériorité de l’art romain et participe ainsi aux débats autour de la définition de l'idée de civilisation[1] ». Ce faisant, Winckelmann tend à donner une valeur politique à ses classifications esthétiques : il n'hésite pas à établir un lien de causalité entre liberté politique et perfection artistique et considère que la qualité des œuvres produites en Grèce à l'époque classique peut être liée au régime qui s'y épanouit alors, la démocratie[5]. Ce raisonnement eut d'importantes conséquences sur la politisation des cercles néoclassiques d'artistes et d'amateurs dans les années 1780. En effet, la leçon de Winckelmann « fut interprétée au sens littéral par les artistes de la génération de David, au risque de rompre le moment venu avec le mécénat monarchique[5] ». On comprend mieux aussi dans ce cadre la capacité du néoclassicisme à devenir art officiel sous la Révolution et l'Empire[5].

Cet ouvrage, comme les Réflexions sur l’imitation des œuvres grecques, est rapidement traduit en français, italien et anglais et abondamment commenté (entre autres par Lessing dès 1766). Son retentissement est très important dans le réseau européen des amateurs d'art, démontrant l'importance de la médiation de Winckelmann dans l'émergence de nouvelles conceptions de la sculpture et de l'art en général, autour du néoclassicisme[3]. Par ailleurs, il écrivit pour le jeune aristocrate balte Friedrich von Berg le Traité sur la capacité à ressentir le Beau (1763), où l’on peut lire : « Comme la beauté humaine doit être conçue, pour être comprise, en une seule idée générale, j’ai remarqué que ceux qui ne sont attentifs qu’aux beautés du sexe féminin et qui ne sont pas ou guère émus par celles du nôtre ont rarement la faculté innée, globale et vive de ressentir la beauté en art. Cette beauté leur semblera imparfaite dans l’art des Grecs, vu que les plus grandes beautés de celui-ci relèvent davantage de notre sexe que de l’autre. »

Cet enthousiasme pour la beauté masculine peut être vu comme l'un des signes de son homosexualité, établie d'ailleurs entre autres par sa correspondance et le témoignage de Casanova[6],[7],[8].

Le « roman » de sa mort

Médaille Johann Joachim Winckelmann (1819)
Portrait par Anton von Maron, 1768.

Alors qu’il fait étape à Trieste sous le pseudonyme de Signor Giovanni, Winckelmann est assassiné le dans sa chambre par Francesco Arcangeli, cuisinier et repris de justice logeant dans la chambre voisine. Les deux hommes s'étaient rencontrés le jour de l'arrivée de Winckelmann et avaient passé la semaine précédent sa mort à se fréquenter régulièrement[9]. Arcangeli rendait visite à Winckelmann tous les soirs dans sa chambre, où ce dernier lui avait montré les médailles antiques que l’impératrice Marie-Thérèse lui avait offertes[10].

Lors du procès qui s'ensuit le meurtrier est condamné au supplice de la roue. On a beaucoup spéculé sur le mobile du crime (avances homosexuelles refusées, meurtre commandité par un archéologue concurrent, par les milieux diplomatiques, les jésuites, etc.). Si l'hypothèse de la tentative de vol est souvent retenue, bien que les médailles ne furent pas récupérées par Arcangeli après le meurtre, celle du crime sexuel s'est révélée très concluante[9] : ses contemporains n'avaient aucun doute sur l'homosexualité de Winckelmann, la considérant comme faisant partie de son véritable amour pour l'Antiquité classique, et l'on soupçonnait que le savant avait été tué pour avoir fait des avances à un Arcangeli réticent, ou lassé, au vu du nombre de jours passés ensemble.

Winckelmann est enterré dans la cathédrale de Trieste. Une médaille a été créée en sa mémoire.[11]

Œuvres

Gedanken über die nachahmung der griechischen Werke in der Malerei und Bildhauerkunst (1885)

Outre ses premières Réflexions sur l’imitation des œuvres grecques dans la peinture et la sculpture (Gedanken über die Nachahmung der griechischen Werke in der Malerei und Bildhauerkunst) en 1755, il publia :

  • une réplique fictive de ce premier essai : Sendschreiben über die Gedanken (Épître sur les Réflexions), et une réponse à cette réplique : Erlaüterung der Gedanken, Explication des réflexions)
  • en français : Description des pierres gravées du feu Baron de Stosch.
  • en allemand, à l’adresse de ses bienfaiteurs : Über die Baukunst der Alten (1762, Remarques sur l’architecture des Anciens), augmentée d’un compte-rendu sur les temples du Paestum.
  • Histoire de l'art dans l'Antiquité (Dresde, 1764)
  • en italien : Les Monumenti antichi inediti, spiegati ed illustrati (1767) (Monuments inédits de l’Antiquité expliqués et illustrés), son histoire de l’art, modèle d’ouvrage encyclopédique pendant plus d’un siècle, qui a été très souvent cité et qui a contribué à éduquer le goût de l’élite intellectuelle.
  • l'Abhandlung von der Fähigkeit der Empfindung des Schönen in der Kunst und dem Unterrichte in derselben, 1769 (Des réflexions sur le sentiment du beau dans les ouvrages de l’art et sur les moyens de l’acquérir, première traduction française, 1786).

Son œuvre est disponible en édition contemporaine :

dernière édition française : Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture, traduit de l'allemand par Laure Cahen-Maurel, éditions Allia, Paris, 2005.
  • (de) Geschichte der Kunst des Altertums (Histoire de l'art chez les Anciens), 1764, première traduction française par Gottfried Sellius, 2 vol., Paris, Saillant, 1766 puis seconde traduction par Michael Huber, 3 vol., Paris, 1789
  • (de) Unbekannte Schriften, éd. S. von Moisy, H. Stichtermann & L. Tavernier, Bayerische Akademie, Munich, 1987
  • (de) Il Manoscritto fiorentino, éd. M. Kunze, Olschki, Florence, 1994
  • Monuments inédits de l'Antiquité expliqués et illustrés (1762) (Monumenti Antichi Inediti Splegati ed Illustrati, Rome, 1767)
  • De l'imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture
  • Réflexions sur l'imitation des œuvres grecques
  • Remarques sur l'architecture des Anciens (1762)
  • Histoire de l'art dans l'Antiquité (1764), Livre de Poche, 2005, traduction de Dominique Tassel

Notes et références

  1. Charlotte Guichard, « Les circulations artistiques en Europe (années 1680-années 1780) », in Pierre-Yves Beaurepaire et Pierrick Pourchasse (dir) Les circulations internationales en Europe, années 1680-années 1780, Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 396.
  2. (en) Alice A. Kuzniar, Outing Goethe and His Age, Stanford, Stanford University Press, (ISBN 0804726140, lire en ligne), p. 9-16
  3. Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780, Atlande, 2011, p. 252
  4. Robert Étienne, La Vie quotidienne à Pompéi, 1989, (ISBN 2010153375), p. 51-52.
  5. Albane Cogné, Stéphane Blond, Gilles Montègre, Les circulations internationales en Europe, 1680-1780, Atlande, 2011, p. 253
  6. « Winckelmann s’approche en riant de Casanova, et se met en devoir de lui expliquer que s’il est venu à la pédérastie, c'est par conscience professionnelle. » Didier Godard, L’Amour philosophique : l’homosexualité masculine au siècle des Lumières, Béziers, H & O Éditions, 2005, 255 p., (ISBN 978-2-84547-111-5), p. 206
  7. Michel Larivière, Les Amours masculines : anthologie de l’homosexualité dans la littérature, Paris , Lieu Commun, 1984, 542 p., (ISBN 9782867050275), p. 177.
  8. Gérard Laudin, Berlin 1700-1929 : sociabilités et espace urbain, Paris, L'Harmattan, 2009, 250 p., (ISBN 978-2-29610-693-2), p. 127
  9. (en) Robert Aldrich, The Seduction of the Mediterranean : Wrinting, Art and Homosexual Fantasy, Londres — New-York, Routledge, (ISBN 0-415-09312-0, lire en ligne), p. 42-43
  10. Ce fait divers constitue le sujet du livre de Dominique Fernandez, Signor Giovanni, Éditions Balland, 2002, (ISBN 2715814038)
  11. http://hdl.handle.net/10900/100742 S. Krmnicek und M. Gaidys, Gelehrtenbilder. Altertumswissenschaftler auf Medaillen des 19. Jahrhunderts. Begleitband zur online-Ausstellung im Digitalen Münzkabinett des Instituts für Klassische Archäologie der Universität Tübingen, in: S. Krmnicek (Hrsg.), Von Krösus bis zu König Wilhelm. Neue Serie Bd. 3 (Tübingen 2020), 62f.

Voir aussi

Bibliographie

En français :

  • Cécile Colonna et Daniela Gallo (dir.), Winckelmann et l'œuvre d'art, Paris, Institut national d'histoire de l'art / Cendres, 2021.
  • É. Décultot, Johann Joachim Winckelmann : enquête sur la genèse de l'histoire de l'art, coll. Perspectives germaniques, P.U.F., Paris, 2000.
  • Klaus-Werner Haupt, Johann Winckelmann. Begründer der klassischen Archäologie und modernen Kunstwissenschaften. Weimarer Verlagsgesellschaft 2014, (ISBN 978-3-86539-718-8).
  • Klaus-W. Haupt, "Die zwei Federn des Johann Winckelmann. Oder: Wer sein Glück erkennt und nutzt, der ist es wert!" (nonfictional book) Druckzone Cottbus GmbH 2012, (ISBN 978-3-00-038509-4).
  • J. W. von Goethe, Winckelmann und sein Jahrhundert, Tübingen, 1805.
  • H. C. Hatfield, Winckelmann and His German Critics, 1755-1781, New York, 1943.
  • J. G. Herder & J. W. von Goethe, Le Tombeau de Winckelmann, J. Chambon, Nîmes, 1993.
  • C. Justi, Winckelmann, seine Leben, sein Werke und seine Zeitgenossen, 2 vol., Leipzig, 1866-1872, éd. W. Rehm, 3 vol., Cologne, 1956.
  • K. Kraus, Winckelmann und Homer, Berlin, 1935.
  • Jean-Rémi Mantion, "Winckelmann secret: les mystères de l'art", Critique, n°739, Décembre 2008.
  • Jean-Rémi Mantion, "Le singe du Capitole. Les fins de l'art selon Winckelmann", Il particolare, n°21 et 22, 2009.
  • A. Nivelle, « Winckelmann », in Les Théories esthétiques en Allemagne, Paris, 1955.
  • W. Pater, « Winckelmann », in The Renaissance, Londres, 1873.
  • É. Pommier dir., Winckelmann, colloque, Document. franç., Paris, 1991.
  • É. Pommier, Winckelmann, naissance de l'histoire de l'art, 2003.
  • H. Rüdiger, Winckelmann und Italien, Krefeld (R.F.A.), 1956.
  • H. Stöcker, Zur Kunstanschauung des XVIII, Jahrhunderts. Von Winckelmann bis Wockenroder, thèse, Berne, 1902.
  • B. Vallentin, Winckelmann, Berlin, 1931
  • H. Zeiler, Winckelmanns Beschreibung des Apollo im Belvedere, Zurich, 1955.
  • Gli atti originali del processo criminale per l'uccisione di G. Winckelmann, éd. C. Pagnini, Trieste, 1964.
  • Efthalia Rentetzi, « Johann Joachim Winckelmann und der altgriechische Geist », Philia -Universität Würzburg, vol. I, 2006, p. 26-30.

En anglais :

  • (en) Martin Donougho, « Winckelmann, Johann Joachim (1717)», notice du Encyclopedia of Aesthetics, lire en ligne, (ISBN 9780195386318)
  • (en) Gordon Campbell, « Winckelmann, Johann Joachim (9 Dec 1717) », notice du The Grove Encyclopedia of Classical Art and Architecture, lire en ligne, (ISBN 9780195325218)
  • (en) Dinah Birch, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–68) », notice du The Oxford Companion to English Literature, lire en ligne, (ISBN 9780191735066)
  • (en) Achim Timmermann, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–68) », notice du The Oxford Companion to Western Art, lire en ligne, (ISBN 9780191727597)
  • (en) Henry Garland et Mary Garland, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–68) », notice du The Oxford Companion to German Literature, lire en ligne, (ISBN 9780191727412)
  • (en) Timothy Darvill, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–68) », notice du The Concise Oxford Dictionary of Archaeology, lire en ligne, (ISBN 9780191727139)
  • (en) Ian Chilvers, « Winckelmann, Johann Joachim (9 Dec. 1717) », notice du The Oxford Dictionary of Art and Artists, lire en ligne, (ISBN 9780191727634)
  • (en) James Stevens Curl, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–68) », notice du A Dictionary of Architecture and Landscape Architecture, lire en ligne, (ISBN 9780191726484)
  • (en) Ian Chilvers, « Winckelmann, Johann Joachim (9 Dec. 1717)», notice du The Oxford Dictionary of Art, lire en ligne, (ISBN 9780191727627)
  • (en) James Stevens Curl et Susan Wilson, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–68) », notice du The Oxford Dictionary of Architecture, lire en ligne, (ISBN 9780191752988)
  • (en) Kiersten Johanna Spongberg, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–1768)», notice du The Oxford Encyclopedia of Ancient Greece and Rome, lire en ligne, (ISBN 9780195388398)
  • (en) Heiner F. Klemme and Manfred Kuehn, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–68)», notice du The Dictionary of Eighteenth-Century German Philosophers, lire en ligne, (ISBN 9780199797097)
  • (en) Catriona MacLeod, « Winckelmann, Johann Joachim (1717–1768) », notice du Encyclopedia of the Enlightenment, lire en ligne, (ISBN 9780195187618)
  • (en) Alex Potts, « Winckelmann, Johann Joachim (1717 - 1768), art historian », notice du Grove Art Online, lire en ligne, (ISBN 9781884446054)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’archéologie
  • Portail de l’histoire de l’art
  • Portail de l’Allemagne
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.