Joaquín Delgado

Joaquín Delgado, né le à Cardona (Catalogne) et mort garrotté le à Madrid (Espagne), est un militant anarcho-syndicaliste de la Federación Ibérica de Juventudes Libertarias (Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires).

Protestation à Paris en 1963 contre les assassinats de Julián Grimau, Manuel Moreno Barranco, Francisco Granado et Joaquín Delgado.

Biographie

En 1939, à la fin de la Guerre d'Espagne, il suit ses parents qui se réfugient en France, après la défaite du camp républicain.

C'est à Grenoble (Isère), qu'il milite au sein de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires, dont il devient le secrétaire.

Ouvrier ébéniste, fraiseur, puis dessinateur de générique pour des émissions de télévision, il s'engage plus avant dans l'activisme antifranquiste.

C'est en tant que membre de la section clandestine de l’organisation libertaire Défense Intérieure - créée en 1961, au sein du mouvement libertaire - qu'il est envoyé en , à Madrid, avec Francisco Granados avec pour mission de prendre des contacts en vue d'organiser un attentat contre le caudillo Francisco Franco.

Le , deux attentats sont commis à Madrid : un à la Direction générale de la Sécurité (31 blessés, dont 3 graves) et un autre au siège des syndicats phalangistes (pas de victimes).

Le 1er août, Francisco Granado et Joaquin Delgado sont arrêtés, tous deux en possession d'armes et d'explosif, ils nient - sous la torture[1] - leur participation à ces attentats.

Jugés de manière expéditive par le Conseil de guerre du « Tribunal militaire spécial des activités extrémistes », ils sont condamnés à mort malgré le démenti de l’organisation Défense Intérieure, qui affirme que les deux véritables auteurs des attentats sont déjà en sécurité en France[2].

Le , dans la prison de Carabanchel, à Madrid, Francisco Granado et Joaquin Delgado sont exécutés au garrot « vil ».

En 1999, leurs familles tentent, sans succès, un recours en révision de leur condamnation à mort devant le Tribunal Constitutionnel.

Engagement dans la Franc-Maçonnerie

Le [3], il est initié en Franc-maçonnerie à la Loge Les Apprentis Éternels du Grand Orient de France à Grenoble[4].

Sources

Bibliographie

  • Carlos Fonseca, Le Garrot pour deux innocents. L’affaire Delgado-Granado, trad. Alain Pecunia, dessin de couverture Jacques Tardi, Éditions CNT-RP, Paris, 2003, (ISBN 2-9516163-5-X), notice.
  • Miguel Chueca, 1963 : Le garrot pour Delgado et Granado, Alternative libertaire, n°128, , texte intégral.
  • Miguel Chueca, Espagne 1963, l’affaire Delgado-Granado, Gavroche, revue d’histoire populaire, n°133, janvier-.
  • Jean-Luc Allouche, «Granados et Delgado, un crime légal», documentaire. Ni Dieu ni maître, innocents, Libération, , texte intégral

Documentaire

  • Granados et Delgado, un crime légal, Arte, , critique.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. «Granados et Delgado, un crime légal», documentaire. Ni Dieu ni maître, innocents., Libération, 4 décembre 1996.
  2. Les vrais auteurs des deux attentats sont Antonio Martin et Sergio Hernández (voir ref Libération).
  3. Los de la sierra, notice.
  4. Léo Campion, Le Drapeau noir, l'Équerre et le Compas : les anarchistes dans la franc-maçonnerie, éditions Alternative libertaire, 1996, lire en ligne.
  • Portail de l’anarchisme
  • Portail du syndicalisme
  • Portail de l’Espagne
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.