João Goulart

João Belchior Marques Goulart, ou Jango, né à São Borja, Rio Grande do Sul le et mort à Mercedes, Argentine le , est un homme d'État brésilien, président de la République des États-Unis du Brésil du au .

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João Goulart

Portrait officiel de João Goulart en 1961.
Fonctions
Président de la République des États-Unis du Brésil

(2 ans, 6 mois et 25 jours)
Premier ministre Tancredo Neves
Brochado da Rocha (pt)
Hermes Lima
Prédécesseur Ranieri Mazzilli (intérim)
Jânio da Silva Quadros
Successeur Ranieri Mazzilli (intérim)
Castelo Branco
Vice-président de la République des États-Unis du Brésil

(5 ans, 7 mois et 7 jours)
Président Juscelino Kubitschek
Jânio Quadros
Ranieri Mazzilli (intérim)
Prédécesseur João Fernandes Campos Café Filho
Successeur José Maria Alkmin (indirectement)
Ministre du Travail, de l'Industrie et du Commerce du Brésil

(8 mois et 15 jours)
Président Getúlio Vargas
Prédécesseur José de Segadas Viana (pt)
Successeur Hugo de Araújo Faria (pt)
Biographie
Nom de naissance João Belchior Marques Goulart
Date de naissance
Lieu de naissance São Borja (Brésil)
Date de décès
Lieu de décès Mercedes (Argentine)
Nature du décès Crise cardiaque
Nationalité Brésilienne
Parti politique Parti travailliste brésilien
Conjoint Maria Teresa Fontela Goulart
Diplômé de Université fédérale du Rio Grande do Sul
Profession Avocat


Vice-présidents de la République des États-Unis du Brésil
Présidents de la République des États-Unis du Brésil

Biographie

Né en 1919 à Iguariaçá, aujourd'hui territoire d'Itacurubi, près de São Borja, Rio Grande do Sul, il provient d'une riche famille de propriétaires terriens.

Il est l’aîné d'une fratrie de huit composée de cinq sœurs (Eufrides, Maria, Iolanda, Cila et Neusa, épouse de Leonel Brizola) et de deux frères (Rivadávia et Ivan, le premier mort à six mois, le deuxième de leucémie à 33 ans).

Il est diplômé de droit en 1939 de la faculté de droit de Porto Alegre mais n'exercera jamais dans la profession. Riche propriétaire mais politiquement de gauche, il reste orphelin de père en 1943 et veut prendre en charge toute sa famille, mais en 1945, lors de la première retraite de Vargas (ami de la famille Goulart), il décide d'entrer en politique et devient vite très populaire.

Élu député régional de l'État du Rio Grande do Sul en 1946, puis député fédéral pour le même État en 1951, il devient en 1953 ministre du Travail de Vargas. Il fait doubler le salaire minimum. Il est élu vice-président en 1956 sous Juscelino Kubitschek, puis en 1961 sous Jânio da Silva Quadros. Son grand rival politique est le conservateur Carlos Lacerda, gouverneur de l'État de Guanabara.

Le , au septième mois de son mandat, le président Jânio Quadros renonce à sa charge, alors que son vice-président, João Goulart, se trouve absent du Brésil, en voyage officiel en Chine. Les ministres de l’Armée de Terre, Odilio Denys, de l’Air, Gabriel Grün Moss et de la Marine, Sílvio Heck s’opposent à son investiture, tel que le prévoit la Constitution. Ils l'accusent de complicité avec le Parti communiste brésilien (PCB) et le Parti socialiste brésilien (PSB).

Leonel Brizola, gouverneur de l’État du Rio Grande do Sul et le général Machado Lopes, commandant de la IIIe Armée appellent immédiatement à la résistance dans une Campagne pour la légalité, à laquelle adhèrent Mauro Borges Teixeira, gouverneur du Goiás et Ney Braga, gouverneur du Paraná. Afin d’éviter la guerre civile, le Parlement propose un compromis aux militaires : une révision constitutionnelle pour l’instauration d’un régime parlementariste. Ainsi, João Goulart peut assumer la présidence, ce qui préserve la légalité constitutionnelle, mais l’essentiel de son pouvoir est transféré à Tancredo Neves qui devient premier ministre, charge jusqu’alors inexistante dans la République brésilienne. Jango parvient cependant à réduire le parlementarisme par l'organisation d'un plébiscite qui renforce le pouvoir présidentiel.

L'administration Johnson soutient en 1964 une campagne de presse anti-Goulart[1]. Ses réformes lui valent l'hostilité d'une partie des classes moyennes, des milieux d'affaires et des États-Unis, qui financent massivement l'opposition en vue des élections législatives de 1962[2].

Il est renversé en 1964 par un coup d'État militaire, appuyé par la CIA. L'ambassadeur américain Lincoln Gordon admettra par la suite le soutien financier de Washington aux opposants de Goulart lors des élections municipales de 1962, la présence de nombreux officiers du renseignement au Brésil et l'encouragement aux putschistes et le fait que « la seule main étrangère impliquée fut celle de Washington »[1].

Une dictature militaire est alors instaurée. Jango est accusé d'être responsable de l'inflation, d'avoir organisé une redistribution suicidaire des richesses, d'aspirer à être dictateur et d'avoir des liens d'amitié avec les communistes. En désaccord sur ce point avec Leonel Brizola, il refuse d'utiliser la force et doit s'exiler en Uruguay, où il n'obtient, en dépit de sa position importante, que le droit d'asile, et non un statut de réfugié politique, qui lui aurait permis de s'engager davantage dans l'opposition à la dictature[3]. Officiellement, il décède à la suite de problèmes cardiaques, à Mercedes en Argentine. Il y a, cependant, des supputations[4] émises par les membres de la famille[5] et des politiques[6] que Goulart aurait été assassiné par des agents de l'opération Condor[7]. Par volonté de la famille, aucune autopsie n'a été réalisée[8].

Le , la Folha de S. Paulo publie un reportage où un ancien agent des renseignements uruguayen, Mario Neira Barreiro, déclare que Goulart aurait été empoisonné par Sérgio Fleury, membre du Departamento de Ordem Política et Social, sous les ordres du président brésilien d'alors, Ernesto Geisel (1907-1996)[9].

En , la Comissão Nacional da Verdade décide qu'on peut exhumer le corps de Goulart pour des enquêtes post mortem[10]. L'exhumation, réalisée le , a duré 18 heures[11][réf. nécessaire][12]

Un quartier de Santa Maria de Rio Grande do Sul porte son nom.

Autres images

Décorations

 : Grand-maître de l'ordre national de la Croix du Sud

Références

Liens externes

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