Jeux paralympiques

Les Jeux paralympiques sont un événement sportif international majeur, regroupant les sports d’été ou d’hiver, auquel des milliers d’athlètes handicapés participent à travers différentes compétitions tous les quatre ans à la suite des Jeux olympiques, pour chaque olympiade. Y participent des athlètes atteints par un handicap physique, visuel ou mental. Ils sont organisés par le Comité international paralympique (et non pas par le Comité international olympique).

Jeux paralympiques
Généralités
Sport Sport paralympique
Création 1960
Organisateur(s) Comité international paralympique
Périodicité quatre ans entre deux éditions de Jeux d'été, quatre ans entre deux éditions de Jeux d'hiver, deux ans entre Jeux d'été et Jeux d'hiver
Nations international
Statut des participants amateurs ou semi-professionnels
Pour la compétition en cours voir :
Jeux paralympiques d'été de 2020

Les personnes atteintes de surdité peuvent prendre part aux Deaflympics. Les personnes atteintes d'un handicap mental pouvaient aussi participer aux Jeux olympiques spéciaux jusqu'à leur réintégration en 2012 aux Jeux paralympiques d'été de 2012 (après en avoir été exclus depuis 2000).

Histoire

Sir Ludwig Guttmann, médecin neurologue de l'hôpital de Stoke Mandeville dans le comté de Buckinghamshire près de Londres, eut l'idée d'organiser dès 1948 sur le terrain de l’hôpital les premiers « Jeux mondiaux des chaises-roulantes et des amputés » ("World Wheelchair and Amputee Gates"). Connus plus tard sous le nom de « Jeux de Stoke Mandeville », ils étaient destinés à réhabiliter par la pratique physique des victimes et anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale devenus paraplégiques. Deux équipes d’anciens combattants ont alors participé à une unique épreuve, le tir à l’arc.

Les 9e jeux de Stoke-Mandeville eurent lieu à Rome en 1960 une semaine après les Jeux olympiques d'été de 1960, et l'on considère qu'il s'agit des premiers Jeux paralympiques[1]. Les premiers Jeux paralympiques d'hiver eurent lieu à Örnsköldsvik en Suède en 1976[2].

Parallèlement, ont lieu à Saint-Étienne, à l'initiative d'Yves Nayme, plusieurs éditions de jeux internationaux pour les personnes handicapées physiques (jeux européens de 1966, jeux mondiaux de 1970 et 1975 et championnats du monde de 1990)[3],[4].

Les personnes atteintes de paralysie cérébrale participent aux Jeux paralympiques depuis les Jeux d'Arnhem en 1980.

Depuis les Jeux paralympiques d’été de Séoul en 1988, les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques sont organisés dans la même ville et sont organisés après les jeux olympiques.

Les premiers Jeux paralympiques africains auraient dû avoir lieu à Rabat au Maroc en janvier 2020[5]. Ils ont cependant été reportés pour des raisons logistiques et matérielles[6].

Les Jeux paralympiques d'été de 2020 à Tokyo ont été reportés à 2021, tout comme les Jeux olympiques d'été de Tokyo en 2020, en raison de la Pandémie de Covid-19, ce qui est une première dans l'histoire des Jeux paralympiques.

Objectifs et symboles

Étymologie

À l'origine, le nom « paralympique » était une combinaison de « paraplégique» et de « olympique ». Avec la participation d'athlètes avec différents handicaps, le terme « paralympique » est aujourd'hui défini comme la réunion de « para », préfixe d'origine grecque signifiant « à côté de » ou « parallèle » et de la terminaison « lympique » des Jeux olympiques. Les Jeux paralympiques sont ainsi considérés comme solidaires des Jeux olympiques.

Objectif

L'objectif du Mouvement paralympique est de donner l’occasion aux athlètes ayant un handicap physique de se dépasser et de réaliser des performances sportives comparables à celles des athlètes olympiques.

Règles

Les Jeux paralympiques regroupent des athlètes en situation de handicap physique ou visuel appartenant aux catégories suivantes : tétraplégie et paraplégie, séquelles neurologiques assimilables, amputation et assimilé, infirmes moteurs cérébraux, grands handicaps (myopathie), non-voyants et malvoyants.

Pour que la compétition soit équitable, les athlètes sont regroupés par catégories selon leur handicap. L'objectif est de faire concourir ensemble des athlètes ayant des aptitudes fonctionnelles comparables. Dans chaque handisport, on définit des catégories. Ainsi en athlétisme, il y a des épreuves de course pour les personnes atteintes de cécité (acuité visuelle inférieure à 3/60[7]), de déficience visuelle (inférieure à 3/10 et supérieure à 1/20[7]), pour les personnes amputés qui courent avec une prothèse et des courses en fauteuil roulant.

Le problème de la surdité aux Jeux olympiques

Les sourds et malentendants n'ont toujours pas le droit de participer aux Jeux paralympiques. Ceci peut paraître logique, dans la mesure où les personnes faiblement sourdes ont des capacités physiques peu altérées. Par contre, il est difficile de comprendre pourquoi les sourds profonds qui peuvent avoir une altération de l'équilibre ne participent pas avec les autres handicapés. En réalité, la non-intégration des sourds et malentendants semble découler du fait qu'ils ont leur propre concours, les Deaflympics, qui sont historiquement la plus ancienne compétition handisport internationale. Il peut aussi y avoir des cas de tricherie comme cela s'est produit avec les handicapés mentaux.

Personnes en situation de handicap mental

Entre 2004 et 2012, les personnes en situation de handicap mental ont été exclues des Jeux paralympiques auxquels ils prenaient part depuis 1996, pour des problèmes de classification de handicap et de fausse déficience intellectuelle[8]. Les personnes en situation de handicap mental pouvaient cependant participer aux Jeux olympiques spéciaux qui n'avaient pas lieu la même année que les Jeux olympiques ordinaires et les Jeux paralympiques.

Cependant, depuis 2012[9], les personnes en situation de handicap mental sont réintégrées dans les compétitions officielles et participent aux Jeux paralympiques de Londres en athlétisme, natation, et tennis de table.

Après des années de travail « main dans la main » la Fédération française du sport adapté (FFSA), les différentes fédérations nationales et la Fédération internationale des sports pour personnes en situation de handicap mental ont pu « établir de nouveaux critères d'éligibilité incomparablement plus solides que par le passé ».

La décision de réintégrer les personnes en situation de handicap mental a été prise lors de l'assemblée générale du Comité international paralympique à Kuala Lumpur. Gérard Masson, président de la Fédération française handisport, a soutenu cette décision même si parfois « l'intégration n'est pas aussi évidente dans le monde du handicap »[10]. Pour lui, la réticence de certains pays à réintégrer les personnes en situation de handicap mental dans les jeux paralympiques « tenait plus aux critères de classification qu'à un rejet de la part des autres athlètes paralympiques ».

Dans un communiqué, la ministre de la santé et des sports Roselyne Bachelot et la secrétaire d'État chargée des sports ont alors salué « le travail remarquable engagé depuis plusieurs années par la Fédération internationale de sport adapté, avec le soutien du Comité paralympique et sportif français et de la Fédération française de sport adapté, pour réintégrer les sportifs en situation de handicap mental dans le mouvement paralympique »[11].

Symboles

Les Jeux paralympiques reprennent la plupart des symboles olympiques : les cérémonies d'ouverture et de clôture, la flamme olympique, les mascottes.

Jeux paralympiques d'été

Liste des Jeux paralympiques d'été

Année Ville hôte Pays Continent Nombre de pays Nombre d'athlètes
1960 Rome (1) Italie (1) Europe (1) 23 400
1964 Tokyo (1) Japon (1) Asie (1) 22 390
1968 Tel Aviv (1) Israël (1) Asie (2) 29 750
1972 Heidelberg (1) Allemagne (1) Europe (2) 44 1000
1976 Toronto (1) Canada (1) Amérique du Nord (1) 42 1600
1980 Arnhem (1) Pays-Bas (1) Europe (3) 42 1600
1984 Stoke Mandeville (1) Royaume-Uni (1) Europe (4) 42 2900
New York (1) États-Unis (1) Amérique du Nord (2)
1988 Séoul (1) Corée du Sud (1) Asie (3) 61 3053
1992 Barcelone (1) Espagne (1) Europe (5) 82 3020
1996 Atlanta (1) États-Unis (2) Amérique du Nord (3) 103 3195
2000 Sydney (1) Australie (1) Océanie (1) 123 3843
2004 Athènes (1) Grèce (1) Europe (6) 136 3969
2008 Pékin (1) Chine (1) Asie (4) 148 4000
2012 Londres (1) Royaume-Uni (2) Europe (7) 165 4200
2016 Rio de Janeiro (1) Brésil (1) Amérique du Sud (1) 160 4350
2020 (reporté à 2021 en raison de la pandémie de coronavirus) Tokyo (2) Japon (2) Asie (5)
2024 Paris (1) France (1) Europe (8)
2028 Los Angeles (1) États-Unis (3) Amérique du Nord (4)
2032 Brisbane (1) Australie (2) Océanie (2)

Sports paralympiques d'été

Total des médailles paralympiques par pays

Tableau récapitulatif des positions des pays participants dans le classement final par année

Rang Équipe Premières places Deuxièmes places Troisièmes places Quatrièmes places Cinquièmes places
1 États-Unis 1964, 1968, 1976, 1980, 1984, 1988, 1992, 1996 1972 2008 2004, 2016 1960, 2000
2 Chine 2004, 2008, 2012, 2016
3 Allemagne de l'Ouest 1972 1988, 1992 1960, 1980 1976 1984
4 Australie 2000 1996 1964,1968 2004, 2008, 2012, 2016
5 Italie 1960 1964
6 Royaume-Uni 1960, 1964, 1968, 1984, 2000, 2004, 2008, 2016 1972, 1988, 1992,2012 1996 1976, 1980
7 Pays-Bas 1976 1972
7 Pologne 1980
7 Russie 2012
10 Canada 2004 1980, 1984, 1988, 2000
11 Espagne 2000 1992, 1996
12 Ukraine 2006, 2012, 2016
13 Israël 1968,1976
14 Allemagne 1996
14 Suéde 1984
16 France 1992 1968, 1988
17 Autriche 1960
17 Afrique du Sud 1972
19 Rhodésie 1964

Jeux paralympiques d'hiver

Liste des Jeux paralympiques d'hiver

Année Ville Pays Continent Nombre de pays Nombre d'athlètes
1976 Örnsköldsvik (1) Suède (1) Europe (1) 14 250
1980 Geilo (1) Norvège (1) Europe (2) 18 350
1984 Innsbruck (1) Autriche (1) Europe (3) 22 350
1988 Innsbruck (2) Autriche (2) Europe (4) 22 397
1992 Tignes/Albertville (1) France (1) Europe (5) 24 475
1994 Lillehammer (1) Norvège (2) Europe (6) 31 471
1998 Nagano (1) Japon (1) Asie (1) 32 571
2002 Salt Lake City (1) États-Unis (1) Amérique du Nord (1) 36 416
2006 Turin (1) Italie (1) Europe (7) 41 550
2010 Vancouver (1) Canada (1) Amérique du Nord (2) 44 506
2014 Sotchi (1) Russie (1) Europe (8) 45 576
2018 Pyeongchang (1) Corée du Sud (1) Asie (2) 49 570
2022 Pékin (1) Chine (1) Asie (3)
2026 Milan - Cortina d'Ampezzo (1) Italie (2) Europe (9)

Sports paralympiques d'hiver

Classification des athlètes par le Comité international paralympique

La classification Comité international paralympique (CIP) pour les sports d'hiver indique la classification des athlètes en fonction de leur handicap pour les disciplines de sport d'hiver et en particulier pour les Jeux paralympiques d'hiver.

Les athlètes sont classés par catégorie de handicaps assimilables et selon les matériels techniques utilisés. Les classes B concernent les handicapés visuels (Blinds). Les classes LW (Locomotion Winter) les handicapés moteurs, debout : LW1 à LW9 ou assis : LW10 à LW12.

Classe Matériel Type de Handicap
LW1 Skieur debout
2 skis attachés ou non
2 stabilisateurs
Amputé fémoral double skiant avec prothèses
Amputé fémoral et tibial
Handicap des 2 membres inférieurs assimilable (test mini 45)
LW2 Skieur debout
1 ski
2 stabilisateurs
Amputé fémoral simple
Amputé tibial skiant sans prothèse
Paralysé d'un membre inférieur, lequel doit être attaché
LW3 Skieur debout
1 ski
2 stabilisateurs
Amputé tibial double skiant avec prothèse
Handicap des 2 membres inférieurs assimilable (test entre 15 et 44)
LW4 Skieur debout
2 skis normaux
2 bâtons
Amputé tibial simple avec prothèse
Amputé fémoral simple avec prothèse
Ankylose du genou (genou bloqué) ou amputation double de l'avant-pied
Handicap d'un membre inférieur nécessitant une orthèse ou avec test inférieur à 15
LW5 à 6 Skieur debout
2 skis
sans bâtons
Amputations
Paralysie ou malfonction congénitale des 2 membres supérieurs
LW7 à 8 Skieur debout
2 skis
1 bâton
Amputations, paralysie ou malfonction d'un membre supérieur
LW9 Skieur debout
2 skis
1 bâton
Amputé d'une jambe et d'un membre supérieur
Hémiplégie ou handicap croisé d'un membre inférieur et d'un membre supérieur
LW10 à 12 3 classes suivant testing de skieurs assis
Uniski
2 stabilisateurs
Amputé fémoral double
Paraplégie ou handicap assimilé des 2 membres inférieurs
B1 Skieur debout guidé,
matériel normal
port obligatoire de lunettes noires
Cécité complète (ou perception de la lumière mais sans possibilité de reconnaître objet et contours à toutes distances et dans toutes les directions)
B2 Skieur debout guidé
Matériel normal
Amblyope
Acuité inférieure à 2/60e et/ou champs inférieur à 5° au maximum de correction
B3 Skieur debout guidé
Matériel normal
Amblyope
Acuité entre 2/60e et 6/60e
Champ entre 5° et 20°

Les skieurs assis peuvent effectuer des tests fonctionnels. L'objectif est de définir l'appartenance à l'une des trois classes LW10, LW11 ou LW12. Pour la classe LW12 également classer les athlètes dans les sous-classes LW12/1 et LW12/2.

Notes et références

Voir aussi

Articles et catégories connexes

Liens externes

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