Jessie Oonark

Jessie Oonark, (ᔨᐊᓯ ᐅᓈᖅ 1906 - 1985) est une artiste inuite née au Canada.

Influente et prolifique, ses dessins et ses tentures murales se trouvent dans de grandes collections telles que le Musée des beaux-arts du Canada.

Biographie

Elle est née en 1906 en baie de Chantrey[1], près de l'estuaire de la rivière Back dans le district de Keewatin des Territoires du Nord-Ouest[2]:4 (actuellement Nunavut)—le territoire traditionnel des Utkukhalingmiut (en) Utkukhalingmiut, Utkukhalingmiut (les peuples de l'endroit où se trouvent les pierres à savon).

Son travail est inspiré par son expérience personnelle de chasseuse nomade qu'elle vit pendant cinquante ans, partant du camp proche de l'entrée de la rivière Back dans la baie de Chantrey dans le Honoraru[3]:3 jusqu'à l'endroit de chasse au caribou près du lac Garry (en)[3],:10. Son peuple vit l'hiver dans des maisons de glace (igloos) et l'été dans des tentes en peau de caribou[4]. Oonark apprend très tôt à travailler le cuir pour faire des vêtements.

Le couteau ulu utilisé par les femmes, leur vêtements, le mukluk, et le amauti (en) constituent des thèmes récurrents dans son travail[3].

Jessie Oonark a 54 ans lorsque son travail est présenté pour la première fois. Son travail prolifique suscite immédiatement un grand intérêt au sein de la scène artistique canadienne, lui apportant une grande reconnaissance en tant qu'artiste inuite.

Tous ses enfants, Janet Kigusiuq, Victoria Mamnguqsualuq Kayuryuk, Josiah Nuilalik, Nancy Pukirniq, Miriam Qiyuq, Peggy, Mary Yussipik et William Noah, sont artistes.

Utkuhiksalik

Elle parle couramment le langage des Utkuhiksalingmiut, Utkuhiksalingmiut (en), un sous dialecte du Netsilik[5],[6],[7]. Comme les autres artistes originaires de ces régions tels que Luke Anguhadluk (en) et Marion Tuu'luq (en), les traditions orales et légendes Utkuhiksalingmiut inspirent fortement ses œuvres.

Elle fait partie d'une petite minorité de personnes à Baker Lake à parler cette langue.

Carrière artistique

La pratique du dessin de Jessie Oonark est documentée pour la première fois à l'été 1958, par l'instituteur de Baker Lake[2].:4 L'été suivant, en 1959, un biologiste du Service canadien de la faune, Andrew Macpherson lui fournit du papier et des crayons de couleur[2],:5 lui achète des dessins et en rapporta certains à Ottawa[8]. Macpherson continue par la suite à lui faire parvenir des crayons et du papier après son retour à Ottawa à l'automne 1959. Au printemps 1960, Jessie Oonark lui envoie douze dessins, via l'officier du Service du Nord canadien Tom Butlers[2].:5[2],[9]:155

Boris Kotelewetz, l'officier chargé des arts et artisanats au ministère des Affaires indiennes et du nord, arrive à Baker Lake en et fournit à Jessie Oonark un atelier et un salaire[2].:5

En 1970, le Musée canadien de l'histoire à Ottawa organise une exposition itinérante de cinquante dessins de Jessie Oonark, ainsi que de travaux du sculpteur John Pangnark. Elle est montrée dans plusieurs des grands musées canadiens, durant huit mois[2].:5

En 1975, elle est élue à l'Académie royale des arts du Canada. L'année suivante, son travail est publié sur deux timbres de l'Administration postale des Nations unies commémorant la Conférence des Nations unies sur les Établissements Humains.

En 1984, elle est faite Officier de l'Ordre du Canada et en 1986, le Musée des beaux arts de Winnipeg organise une rétrospective de son travail avec une exposition majeure et un catalogue, tous deux titrés Jessie Oonark: a Retrospective[10],[11]. En 1987, Jessie Oonark avait eu onze expositions personnelles et plus de cinquante expositions collectives nationales et internationales[2].:5

Influence de Jessie Oonark dans l'art inuit

Jessie Oonark, Pitseolak Ashoona et Kinuajuak Asivak sont parmi les premières artistes de leur génération à être reconnues en tant que figures majeures de l'art inuit et à faire l'objet d'expositions personnelles, de travaux académiques et à recevoir des prix[12]. Le Canadian Eskimo Art Council (CEAC) a reconnu que « Sans Jessie Oonark, l'avènement de Baker Lake comme un centre de la gravure ne se serait peut-être jamais produit. C'est en grande partie grâce à son immense talent si cette communauté a reçu une attention mondiale »[13],[Note 1].

Collections

Le travail d'Oonark se trouve dans de nombreuses collections :

Plusieurs galeries commerciales spécialisées dans l'art Inuit sont chargées de son travail telles que la Marian Scott Gallery[16] à Vancouver, la Houston North Gallery[17] et le Spirit Wrestler Gallery[18], la Hermon Collection of Native American Art[19].

Son œuvre la plus grande, une fresque murale réalisée en (1973), se trouve au Centre national des Arts[20].

Références

  1. « Collections », National Gallery of Canada (consulté le )
  2. Marie Bouchard, Old Master: Oonark, vol. 2, , 4–5 p., PDF (lire en ligne), chap. 1
  3. Marion E. Jackson et William Noah (translator, Transcripts of interviews with Jessie Oonark and her Children, Baker Lake, , 39 p., chap. NC 114 B32 o66 1984
  4. « Hayes River Above Chantrey Inlet », uhn.edu (consulté le )
  5. Carrie J. Dyck et Jean L. Briggs, Historical antecedents of /h/, /s/, /j/ and /ř/ in Utkuhiksalik (Inuktitut), vol. 29, , 307–340 p. (DOI 10.7202/013947ar, lire en ligne), chap. 1-2
  6. « Tuhaalruuqtut Ancestral Sounds », virtualmuseum.ca (consulté le )
  7. « Canadian Institute for research on linguistic minorities », google.com (consulté le )
  8. Baele, Nancy.
  9. Elizabeth Bell, « Eskimo Art is for Kabloona », Arctic, vol. 24, no 3, , p. 154–56 (DOI 10.14430/arctic3129, lire en ligne [PDF], consulté le )Bell was Liaison Officer, Man in the North Project, The Arctic Institute of North America (AINA)
  10. Robert Enright, The Art of Jessie Oonark, vol. 2, , 1, 3–4 p., PDF (lire en ligne), chap. 1
  11. Jean Blodgett et Marie Bouchard, Jessie Oonark, A Retrospective, Winnipeg, coll. « Exhibition catalogue », , 148 p.
  12. Janet Berlo, « Inuit Women and Graphic Arts: Female Creativity and its Cultural Context », Canadian Journal of Native Studies, vol. 9, no 2, , p. 293–315 (lire en ligne [PDF])
  13. Rosemary Tovell, Baker Lake Prints 1985,
  14. « Jessie Oonark | Collection MNBAQ », sur collections.mnbaq.org (consulté le )
  15. Simon Griffiths, Jessie Oonark (Una, Unaaq), Vancouver, BC, (lire en ligne) Commercial internet-based Inuit and First Nations art gallery
  16. Marian Scott Gallery.
  17. Houston North Gallery.
  18. Spirit Wrestler Gallery.
  19. Judith Nasby, The Storyteller's Hand: Canadian Inuit Drawings from the Collection of Frederick and Lucy S. Herman, vol. 16, fall 2001, 22–23 p., PDF (lire en ligne), chap. 3
  20. Jessie Oonark Tapestry, (lire en ligne)

Notes

  1. Texte original : « [W]ithout Oonark, Baker Lake as a centre for prints may never have happened. It was largely due to her enormous talent that the world's attention came to the community ».

Liens externes

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