Jessica Lynch

Jessica Dawn Lynch, née le à Palestine, dans l'État de Virginie-Occidentale, est un soldat première classe de l'US Army, servant dans la 507th Maintenance Company (507ème compagnie de maintenance).

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Photo non datée du soldat de première classe Jessica Lynch (photo du Département de la Défense)

Le 23 mars 2003 lors de l'opération liberté irakienne elle est capturé par l'armée irakienne suite à l'embuscade du convoi dans lequel elle se trouve. Sa libération lors d'une opération militaire filmée le 1er avril amène une première polémique, l'armée américaine aurait su que les troupes irakienne avait évacué le secteur depuis plusieurs jours et aurait mis en scène cette opération de libération dans un but de propagande. Une nouvelle polémique surgit après l'enquête de journaux occidentaux: l'armée est accusée d'avoir mentis sur le déroulement des événements pour créer une héroïne, l'armée déclara en effet dans un premier temps que Jessica Lynch avait combattu jusqu'à sa capture. Le , elle témoigne devant le Congrès ; elle affirme n'avoir jamais utilisé son arme et avoir perdu connaissance pendant les combats. Elle se réveille plus tard dans un hôpital irakien. Elle dénonce les mensonges des médias et de sa hiérarchie[1] : « Ils auraient dû vérifier les faits avant de diffuser l'information »[2].

Les faits

Le , Jessica Lynch est blessée au cours d'un accident de voiture dans les environs de Nasiriyah. Elle a une jambe et un bras fracturés et une cheville déboîtée. Transportée à l'hôpital de la ville par des soldats irakiens, elle est soignée par des médecins irakiens. En , un médecin témoignera au journal El País : « Elle avait perdu beaucoup de sang, a raconté le docteur Saad Abdul Razak, et nous avons dû lui faire une transfusion. Heureusement des membres de ma famille ont le même groupe sanguin qu’elle : O positif. Et nous avons pu obtenir du sang en quantité suffisante. Son pouls battait à 140 quand elle est arrivée ici. Je pense que nous lui avons sauvé la vie. » [3].

L'US Army dressera un autre tableau : « Tombée dans une embuscade le 23 mars, elle avait résisté jusqu’à la fin, tirant sur ses attaquants jusqu’à épuiser ses munitions. Elle fut finalement blessée par balle, poignardée, ficelée et conduite dans un hôpital en territoire ennemi, à Nasiriyah. Là, elle fut battue et maltraitée par un officier irakien. » L'hôpital de Nasiriyah contacte alors l'US Army pour organiser le transfert du soldat.

Le , elle est transportée dans une ambulance irakienne à proximité des positions américaines, mais l'ambulance doit faire demi-tour, l'US Army ayant ouvert le feu.

Dans la nuit du 1er au , les commandos spéciaux, accompagnés d'hélicoptères et de la presse, prennent l'hôpital d'assaut, malgré l'absence de soldats ennemis. Le docteur Anmar Ouday a raconté la scène à John Kampfner, journaliste à la BBC : « C’était comme dans un film de Hollywood. Il n’y avait aucun soldat irakien, mais les forces spéciales américaines faisaient usage de leurs armes. Ils tiraient à blanc et on entendait des explosions. Ils criaient : « Go ! Go ! Go ! ». L’attaque contre l’hôpital, c’était une sorte de show, ou un film d’action avec Sylvester Stallone. »

Le soir même, George W. Bush annonce à la nation, depuis la Maison-Blanche, la libération de Jessica Lynch. Huit jours plus tard, le Pentagone remet aux médias une bande vidéo tournée pendant l’opération.

Plus tard, des journalistes du Los Angeles Times, du Toronto Star, d’El País et de la chaîne BBC World se rendent à Nassiriya pour vérifier la version du Pentagone sur la libération de Jessica.

Leurs conclusions sont accablantes pour l'armée américaine :

  • d'une part pour avoir prévu de filmer l'opération de libération, dont la préparation se trouva de ce fait être plus celle d'une opération de communication que d'un sauvetage ;
  • pour avoir modifié l'histoire pour correspondre aux clichés héroïques : par exemple les soldats n'ont pas eu à se battre pour la libérer, puisque l'armée irakienne avait fui plusieurs jours avant, la laissant entre les mains de médecins plutôt pro-américains ;
  • les commandos de l'opération étaient armés de balles à blancs, ce qui prouve l'intention délibérée de désinformation (référence nécessaire ?) ;
  • les communiqués affirmaient qu'elle avait tiré jusqu'à sa dernière cartouche avant d'être capturée, alors que les journalistes qui ont enquêté affirment qu'elle ne s'est pas défendue. L'intéressée répond que son arme était enrayée.

Distinctions

Notes et références

  1. (en) U.S. soldier hailed for bravery in Iraq says Pentagon spin doctors made it all up
  2. They should have found out the facts before they spread the word like wildfire.
  3. (es) Nadie vigilaba a la soldado Lynch

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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