Jerome Junction

Jerome Junction est une ville fantôme du comté de Yavapai, dans l'Arizona, peuplée de 343 habitants en 2006 mais qui en compta 15 000 au temps de la Conquête de l'Ouest.

La présence de cuivre et d'argent métal était connue depuis la colonisation espagnole, mais les guerres indiennes freinèrent sa mise en valeur, en pesant sur l'Histoire de l'Arizona. En 1871, après près de dix ans de guerre contre les États-Unis, les Apaches Chiricahuas, alors dirigés par Cochise, négocient un accord de paix, avec la création d’une réserve, qui est cependant fermée en 1876 par les autorités américaines. La plupart des Amérindiens sont déportés vers la réserve de San Carlos, aride et désertique mais Geronimo, Naiche et Juh réussissent à s’enfuir. Ils gagnent le Mexique où ils vivent de pillages puis regagnent leurs réserves en 1879.

Le Desert Land Act (en) de 1877, qui donne aux colons 2,6 km2 de terres, provoque l'arrivée de milliers de personnes dans la région, qui ne deviendra cependant qu'en 1912, l'État de l'Arizona.

Un filon émergeant.

Morris Andrew Ruffner fit une importante découverte de cuivre dès 1876 et donna aux frères Angus et John Mac Kinnon les deux tiers de sa mine pour financer son développement[1]. Ces derniers trouvèrent d'autres investisseurs, dont le gouverneur du territoire Fredericj F. Thomas et en 1882, le chemin de fer n'était plus qu'à 60 miles grâce à la construction de la ligne Atlantic and Pacific Railroad[2].

Une ville minière sur les hauteurs de la colline Cleopatra Hill naquit en 1883, prenant le nom d'Eugene Murray Jerome, un investisseur de New York qui finança les travaux. La ville fut officiellement reconnue en 1889 et le rancher William Munds devint le premier maire. La mine United Verde Mine, qui produisit pour environ un milliard de dollars d'argent, de cuivre et d'or au cours des 1870 années suivantes, précéda la ville, connue ensuite pour la prostitution et ses casinos. En 1903, le New York Sun estimait que Jerome était « la ville la plus infestée par le vice de tout l'Ouest. »

En 1915, la population de Jerome était déjà retombée à 2 500 personnes et en 1917, une grève des mineurs aboutit à leur départ, sous la menace de ne plus jamais revenir, épisode appelé Jerome Deportation et qui préfigura dans une autre ville minière de l'Arizona, Bisbee, la Bisbee Deportation (en).

Jerome, Arizona. 1909.

La découvert en 1914, d'un nouveau gisement de la United Verde, appelé United Verde Extension permit de produire au cours de la seule année 1916 pour 10 millions de dollars de cuivre, dont 7,4 millions de marge bénéficiaire[3]. Le gisement offrit pour 55 millions de dollars de dividendes au cours de sa durée (1915-1938), faisant de son propriétaire Jimmy Douglas un homme richissime. En 1929 Jerome vit sa population atteindre 15 000 habitants et l'Arizona le premier producteur de cuivre d'Amérique.

Bâtiments désertés au nord-est de Jerome.

En 1932, le prix du cuivre chute jusqu'à 5 cents et la mine de United Verde ferme jusqu'en 1935, année où le géant mondial du cuivre Phelps Dodge, présent aussi à Bisbee et Clifton, la rachète pour 21 millions de dollars. Phelps Dodge ferme ensuite en 1950 l'usine d'affinage du cuivre de Clarkdale puis en 1953 la dernière mine de Jerome qui perd tous ses habitants avant d'être désigné en 1967 district historique puis en 1976 National Historic Landmark.

Notes et références

  1. Varney 2010, p. 10.
  2. Varney 2010, p. 11.
  3. Arizona Bureau of Mines Bulletin 180 (1969), Mineral and Water Resources of Arizona, p. 128.

Bibliographie

  • (en) Philip Varney, Arizona ghost towns and mining camps : a travel guide to history, Phoenix, Arizona Highways Books, (1re éd. 1994), 136 p. (ISBN 978-1-932082-46-3, OCLC 503003367).
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